Le Journal de Quebec - Weekend
DISNEY RENOUE AVEC SES RACINES
Le souhait : Asha et la bonne étoile a été créé pour célébrer le centenaire des légendaires studios d’animation par la même équipe que La reine des neiges. Et, si l’histoire est résolument moderne, le visuel est un somptueux hommage aux classiques de Walt Disney.
Sur le mythique Hollywood Boulevard, le frontispice du El Capitan Theatre, salle de cinéma propriété de Disney, est décoré aux couleurs du film Le souhait : Asha et la bonne étoile. À plusieurs kilomètres de là, passées les collines d’Hollywood, à Burbank, les studios Disney s’apprêtent à lancer le film, leur 62e « classique d’animation », c’est-à-dire réalisé par les Walt Disney Animation Studios fondés par Disney lui-même.
Le mur principal du bâtiment est orné du chapeau du sorcier de Fantasia, ces dessins de travail des productions qui font désormais partie intégrante de la culture populaire, de Blanche-Neige et les sept nains, d’Encanto : La Fantastique Famille Madrigal, mais aussi, et bien sûr, des aventures de Mickey Mouse, emblème de la maison, et de La belle au bois dormant, dont le château est désormais le logo des studios.
LES SOUHAITS AU COEUR DU FILM
« Je venais d’être nommée présidente des studios et j’ai réalisé que, dans cinq ans, nous allions fêter notre centenaire. J’ai donc demandé à Chris [Buck, coréalisateur de La reine des neiges et du Souhait ]ceque nous pourrions faire. Il a alors affiché une photo de tous les films des studios. Dès le début, nous savions que nous voulions faire du Souhait une comédie musicale parce qu’il s’agit d’une célébration de nos classiques, nous voulions également un nouveau visuel », a détaillé Jennifer Lee lors d’une entrevue avec l’Agence QMI.
« Nous croyons tous deux au pouvoir des contes de fées. Nous avons donc eu l’idée de créer un conte de fées original. C’est autour de la notion de souhait que s’est articulée l’histoire. Quand on y pense bien, un souhait ou un voeu est quelque chose de simple, mais d’étonnamment compliqué. Tout ce qui a été accompli dans l’histoire de l’humanité a débuté par un souhait. »
Dans l’histoire de Disney, le souhait effectué généralement à une bonne étoile constitue l’une des pierres angulaires des scénarios – la fameuse chanson « Quand on prie la bonne étoile » extraite de Pinocchio est d’ailleurs devenue le thème musical des studios. Il était donc tout naturel que le souhait et l’étoile deviennent le moteur autour duquel s’articule Le souhait : Asha et la bonne étoile.
Car Asha a un souhait : celui de devenir l’apprentie du roi Magnifico. Ce dernier protège son royaume de Rosas en demandant à tous les habitants de lui confier leurs souhaits sur lesquels il veille jalousement.
Une fois par mois, il accorde l’un des souhaits au cours d’une cérémonie réunissant tout le monde. Or, Asha ne tarde pas à penser que les souhaits devraient être rendus aux habitants. Dans un moment de désespoir, elle émet ce voeu, alors entendu par Star, une étoile dans le ciel. Et il appartiendra désormais à l’adolescente – aidée d’une chèvre parlante – de sauver Rosas.
Simple, mais profonde et touchante, l’histoire est aussi humoristique et le film comprend de nombreux moments modernes et surtout irrévérencieux, une rareté chez Disney.
« On pense souvent, et à tort que nous devons suivre certaines règles. Dès le début, Walt disait qu’il fallait sans cesse évoluer en tant que conteurs d’histoires. C’est pour cette raison que nous construisons des histoires qui sont issues de nos vérités et ce n’est pas quelque chose que nous pourrions faire si nous avions un mur constitué d’une liste d’interdits », a souligné Jennifer Lee.
Parmi ces découvertes créatives, il y a le visuel du Souhait : Asha et la bonne étoile. Voulant reproduire, avec des technologies actuelles, les anciennes techniques d’animation, les réalisateurs Chris Buck et Fawn Veerasunthorn ont décidé de créer un univers visuel rappelant l’aquarelle tout en incluant constamment des références, parfois subtiles, parfois évidentes, à tous les longs métrages précédents des studios d’animation.
« Le film est une lettre d’amour à Walt et à tous les animateurs qui ont créé avant nous », a dit le coréalisateur Chris Buck. Dans Le souhait : Asha et la bonne étoile, nous avons mis tout notre amour de Disney, toute la magie, tout l’espoir et toute l’inspiration possible. »
« Tant en termes de découvertes scénaristiques que techniques ou visuelles, chaque film est construit sur le précédent – c’est d’ailleurs ce que j’aime de celui-ci, les nouvelles technologies que nous avons déve
loppées. Nous souhaitons que les prochaines générations de réalisateurs et d’animateurs étudient Le souhait, le regardent, le scrutent et créent quelque chose d’encore plus grand à partir de ce que nous avons fait. Et je serais curieuse de voir ce qui se fera dans 100 ans », a répondu Fawn Veerasunthorn lorsque nous lui avons demandé ce qu’elle entrevoyait pour les studios d’animation dans 100 autres années.
DE VÉRITABLES TRÉSORS
À Glendale, en banlieue de Los Angeles, dans un bâtiment totalement anonyme et dont l’adresse est soigneusement gardée secrète, se trouve le Animation Research Library, c’est-à-dire la bibliothèque regroupant la totalité des archives des studios d’animation.
Dans cette véritable caverne d’Ali Baba se trouvent des dessins de Blanche-Neige et les sept nains ,des aquarelles ou études pour La belle au bois dormant, le chef-d’oeuvre artistique des studios Disney, des animations de Pinocchio, des gouaches et une quantité impressionnante de documents remontant à 1924 et couvrant toutes les productions des studios Disney. Ce sont donc ces quelque 65 millions de documents, conservés dans des conditions optimales de température et d’hygrométrie, qui ont servi d’inspiration aux animateurs afin de créer le visuel du Souhait : Asha et la bonne étoile.
Le souhait : Asha et la bonne étoile illuminera les écrans des salles de cinéma dès le 22 novembre.