Le Journal de Quebec - Weekend

LA VISION DE RIDLEY SCOTT DU MYTHIQUE EMPEREUR FRANÇAIS

- ISABELLE HONTEBEYRI­E

Le producteur de Ridley Scott, Kevin Walsh, nous ouvre les portes des coulisses de Napoléon, nouvelle épopée guerrière du cinéaste avec Joaquin Phoenix dans le rôle principal, Vanessa Kirby dans celui de Joséphine de Beauharnai­s et Tahar Rahim dans celui de Paul Barras.

« Non, non, nous ne nous sommes pas passés à la guillotine et nous sommes ravis d’avoir été à Paris pour la première. Je sais bien que c’est un Anglais qui réalise un film sur Napoléon, mais Ridley est le seul qui pouvait faire un tel film », répond en riant Kevin Walsh, rejoint le lendemain de la première parisienne de ce Napoléon éreinté par les critiques françaises qui lui trouvent bien trop de libertés historique­s.

UN AMOUR CENTRAL

Évidemment, la question s’impose d’elle-même. Après tout, Napoléon Bonaparte n’avait que 24 ans au moment du siège de Toulon et 29 ans au début de la campagne d’Égypte, alors que Joaquin Phoenix vient de fêter ses 49 ans... et c’est sans parler de l’exécution de Marie-Antoinette à laquelle il n’a jamais assisté ou du fait que Joséphine n’est pas tombée enceinte pour être libérée de prison.

« Il n’y a pas de recette préétablie sur l’équilibre à tenir entre la liberté créative et la vérité historique. Faire un film comme celui-ci, de la jeunesse à la mort de Napoléon, est impossible sans prendre de libertés ou faire quelques raccourcis, et, franchemen­t, ce serait ennuyeux ! Ce long métrage est le Napoléon de Ridley Scott », explique-t-il.

« Nous avons regardé toute la recherche, toute la chronologi­e, mais notre but est de faire un film divertissa­nt que le public voudra aller voir. Et c’est à ce moment précis que débute la discussion sur la liberté créative. Fallait-il le faire assister à l’exécution de Marie-Antoinette au moment où il amorce sa carrière politique ? Est-ce que cela rend le tout plus convaincan­t ? Oui. »

« Il est important que les créateurs comme Ridley Scott puissent bénéficier de toute la latitude voulue pour faire leurs films », ajoute-t-il.

Ridley Scott l’a dit et répété des dizaines de fois, son Napoléon est une histoire d’amour. Le cinéaste montre bien, en effet, les batailles épiques qui ont marqué la carrière de l’empereur, mais le coeur du long métrage est sa relation complexe mais constante avec celle qui deviendra impératric­e avant qu’il en divorce, car elle ne lui aura pas fait d’enfant.

« Le plus intéressan­t dans toutes les recherches que nous avons effectuées a été de constater à quel point la relation entre Napoléon et Joséphine était intéressée au début. Ils étaient des alliés politiques et cela s’est transformé en un amour très profond. Elle l’a vu comme une planche de salut », indique le producteur, qui a pu voir avec Ridley Scott certaines des lettres de l’empereur.

AVOIR TOUT EN TÊTE

Évidemment, un film de Ridley Scott ne serait pas ce qu’il est sans scènes épiques de batailles et le cinéaste s’en donne à coeur joie dans Napoléon.

« Ridley a déjà tout le film en tête lorsque les caméras commencent à tourner, c’est un environnem­ent libérateur et très rassurant pour toute l’équipe et les acteurs. On sait tout à l’avance, du nombre de caméras à leur positionne­ment, aux mouvements des comédiens... tout. »

« J’ai filmé les tournages de toutes les scènes de batailles de Napoléon, tant c’est un spectacle extraordin­aire à regarder. Il y avait des milliers de figurants sur le plateau, des centaines de chevaux, de la boue, des canons qui tonnaient... Et rien n’est fait en CGI ! » dit-il en guise de conclusion.

Napoléon a envahi les salles de cinéma depuis le 22 novembre.

À noter : aucune date n’a encore été annoncée pour la diffusion sur AppleTV+

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