Le Journal de Quebec - Weekend
MATANTE POÊLE RACONTE DE SAPRÉES BONNES HISTOIRES
■ Catherine St-Laurent est traductrice et réviseure.
■ Elle est née à Matane et s’est exilée à Québec à la poursuite de son destin.
■ Elle tient le blogue Autour du poêle à bois.
Catherine St-Laurent, alias Matante Poêle, raconte à sa façon l’Histoire avec un grand H devant une bonne attisée dans son nouveau livre, Autour du poêle à bois. Conteuse redoutable, mais aussi traductrice et réviseure, elle fait revivre des épisodes marquants des temps anciens et modernes en les contant avec la langue du terroir. Les lecteurs découvriront un curé qui n’avait pas froid aux yeux, le road trip de sainte Ursule, l’espion poche de New Carlisle et un méchant party chez Attila le Hun. Tirez-vous une bûche, ça vaut la peine.
En entrevue, Catherine St-Laurent explique sa démarche, originale et tellement vivante. Elle retravaille des épisodes de l’Histoire d’ici et d’ailleurs, les racontant avec la parlure du terroir. Un énorme travail de recherche… et un énorme travail d’écriture.
Elle a visé juste pour trouver la voix appropriée à Matante Poêle.
« J’ai toujours voulu écrire, mais j’ai toujours eu du mal à laisser filer un récit complexe avec plein de rebondissements, des personnages profonds », explique-t-elle en entrevue.
« J’ai deux romans assez avancés qui se languissent dans le fin fond de mon ordinateur, que je n’ai jamais finis. Mais je suis bonne pour raconter des histoires qui existent déjà, et de le faire à ma façon, donner ma propre saveur à un récit existant. »
PASSIONNÉE D’HISTOIRE
Elle est fan d’Histoire depuis qu’elle est toute petite.
« Je me rappelle… on avait un vieux, vieux livre illustré chez nous. Ça s’appelait Histoire des hommes. J’emmenais ça à l’école. Je lisais ça. Ça date de loin… et c’est un choix naturel comme sujet. »
Écrire en français québécois s’est imposé, tout naturellement.
« Quand j’ai écrit mon premier texte, c’était une expérience. Je trouvais ça drôle de faire parler Clovis 1er, roi des Francs, comme un gars de chantier, ton mononcle ou ton grand-père. Après j’en ai écrit un deuxième, un troisième. C’était en 2019, quand j’ai commencé mon blogue Autour du poêle à bois .»
LA PARLURE D’ANTAN
Catherine fait sortir de vieilles expressions et une façon de s’exprimer du bon vieux temps.
« J’ai grandi dans la même maison que mes grands-parents – une maison intergénérationnelle avant que ça devienne à la mode, disons. Mes grands-parents étaient âgés : mon grand-père est né en 1914 et ma grand-mère, en 1921. »
Ils avaient vraiment la parlure de l’ancien temps, ajoute-t-elle.
« Ma grand-mère s’exprimait de façon hyper imagée et j’ai baigné là-dedans toute mon enfance et je m’en suis imprégnée. Je trouvais ça beau, je trouvais ça coloré. Ça m’est toujours resté. C’est une langue qui est comme une vieille couverte douce. C’était tout naturel pour moi de revenir vers ça, dans mon projet d’écriture. »