Le Journal de Quebec - Weekend
LUC PICARD EN COMPÉTITION CONTRE SON FILS HENRI
Luc Picard et son fils, Henri, ont eu une double surprise en découvrant la liste des finalistes pour le Gala Québec Cinéma. En plus d’avoir décroché chacun une nomination, ils se retrouvent tous les deux en compétition pour le même prix Iris.
C’est la première fois dans l’histoire du gala – qui célèbre cette année son 25e anniversaire – qu’un père et son fils sont nommés dans la même catégorie. Luc et Henri Picard se disputeront donc dimanche soir le prix Iris du meilleur acteur pour leurs rôles respectifs dans les films Confessions et Le plongeur.
« C’est très touchant, confie en entrevue Luc Picard. J’espérais que ça arrive, mais on ne peut jamais savoir. Je suis tellement fier de mon gars que je ne me peux plus. C’est une belle histoire. Ça ne doit pas arriver souvent en tout cas. »
Henri Picard, dont la mère, Isabel Richer, est également une comédienne très connue, a appris la nouvelle lors du dévoilement des finalistes, le mois dernier.
« Après la conférence de presse, tout le monde me parlait de cela », raconte le jeune homme de 22 ans en riant.
« Je sais que c’est spécial. J’ai dit à la blague l’autre jour que je ne pouvais pas me sauver de mon père et qu’il était toujours là à mes côtés ! (rires). Mais sérieusement, je suis fier de ce qu’il a fait [dans Confessions]. Je trouve qu’il le mérite amplement. »
DE PRÉCIEUX CONSEILS
Luc Picard est un habitué de ce genre d’honneur. Sa nomination pour Confessions (qu’il a aussi réalisé) est la 11e de sa carrière au Gala Québec Cinéma. Il a déjà remporté l’Iris du meilleur acteur en 2002 pour 15 février 1839 et celui du meilleur acteur de soutien en 2003 pour Le collectionneur et en 2017 pour Les mauvaises herbes.
Il est donc bien placé pour conseiller son fils, qui n’a encore que quelques années d’expérience derrière la cravate. C’est d’ailleurs Luc qui a donné à Henri son premier rôle au cinéma, dans Les rois mongols, sorti en 2017.
« Je regarde Henri aller et je trouve qu’il a déjà une super belle attitude vis-à-vis du métier », observe Luc Picard.
« Par rapport aux prix, je lui dis souvent que c’est une belle tape dans le dos, que c’est juste du bon, mais qu’il ne faut pas exagérer l’ampleur de cela et que c’est très important de garder les pieds sur terre. Mais Henri est déjà très conscient de cela. »
« C’est une grande chance que j’ai de pouvoir bénéficier de ces conseilslà au quotidien », ajoute Henri Picard qui avait déjà été nommé pour l’Iris du meilleur acteur de soutien en 2019, pour À tous ceux qui ne me lisent pas.
Le mot « fierté » revient souvent dans les paroles de Luc Picard quand il parle d’Henri. Cette fierté a atteint son comble lors de la première du film Le plongeur, en février dernier. Ce soir-là, Luc Picard a été « submergé par l’émotion » en voyant la performance de son fils dans le long métrage de Francis Leclerc adapté du roman de Stéphane Larue.
« J’ai eu une espèce de coup d’émotion en voyant le film, relate-t-il. J’ai trouvé qu’Henri avait fait un travail remarquable. Parce que c’est un film de présence, un film d’écoute. Et il arrive à nous fasciner juste avec sa présence. Son jeu était très honnête et faisait en sorte qu’on avait envie de le suivre. Et le film est excellent en plus alors j’étais très fier. »
UN GALA IMPORTANT
Grand défenseur de notre cinéma, Luc Picard se réjouit de voir le Gala Québec Cinéma ressusciter sur les ondes de Noovo. Rappelons que la grande fête du cinéma québécois a failli disparaître l’an passé après avoir été larguée par Radio-Canada.
« Je pense que c’est important qu’on fasse ce genre d’événement pour célébrer notre cinéma avec le public », souligne l’acteur et réalisateur en disant avoir été « très déçu » de la décision de Radio-Canada d’abandonner le gala.
« Le plus important pour moi, c’est de permettre à nos films de continuer à exister dans le temps et qu’ils ne soient pas condamnés à fonctionner seulement pendant leurs cinq premières semaines à l’affiche pour ensuite sombrer dans l’oubli. Il faut trouver des façons d’entretenir notre cinéma à long terme. »
Le 25e Gala Québec Cinéma, animé par Jay Du Temple, est présenté demain à 20 h sur les ondes de Noovo.