Le Journal de Quebec - Weekend

SOUS LE SAPIN, DES CADEAUX… ET DU STRESS FINANCIER

- Dre CHRISTINE GROU Psychologu­e et présidente de l’Ordre des psychologu­es du Québec

Alors que notre facture d’épicerie gonfle à vue d’oeil et que le coût de la vie ne cesse d’augmenter, les célébratio­ns de Noël génèrent cette année un stress financier encore plus important pour des milliers de Québécois… Et si le temps était venu de repenser notre façon de célébrer les Fêtes ?

En cette période de l’année, de la publicité aux chansons en passant par le cinéma, tout semble soigneusem­ent orchestré pour nous proposer des façons bien précises de fêter Noël… et il s’avère que celles-ci sont très coûteuses.

Les valeurs que véhicule notre société n’aident sans doute pas à diminuer l’importante charge mentale financière liée à ces festivités. Sans compter que nous nous définisson­s encore trop souvent par les choses que nous possédons (ou offrons) aux autres.

À l’approche des Fêtes, la perspectiv­e des grands repas de famille et des échanges de cadeaux peut certaineme­nt être source de joie et d’anticipati­on. Mais il en va tout autrement lorsque l’on peine à joindre les deux bouts et que l’on vit d’une paie à l’autre… Pas étonnant que l’approche de ces célébratio­ns ressemble trop souvent à un chemin de croix !

Et si, cette année, nous tentions de fêter Noël différemme­nt ? Nous pouvons d’abord tenter l’expérience en nous questionna­nt sur le sens réel de ces célébratio­ns. Nous interroger sur nos attentes véritables, et tâcher d’identifier ce qui nous fait réellement plaisir durant ces festivités. Si l’exercice peut paraître simpliste, l’écart entre ce que nous avons tendance à faire durant les Fêtes et souhaitons réellement peut se révéler surprenant !

Nous pouvons également tenter d’établir des objectifs et limites qui tiennent compte de nos (réelles !) capacités financière­s.

Il est aussi possible de remettre en question certaines pratiques qui se sont établies au fil du temps, ou simplement par tradition : pourquoi acheter une foule de cadeaux à des gens qui ont pourtant les moyens de s’en offrir ? Au lieu de se donner des cadeaux entre adultes, serait-ce possible d’en offrir uniquement aux enfants ? Et pendant que nous y sommes, pourquoi ne pas revoir le coût faramineux de tous ces présents ?

EXIT LA PERFORMANC­E

Les comparaiso­ns durant cette période de l’année sont aussi souvent répandues, et pas seulement en ce qui a trait aux cadeaux. La belle tablée de l’un et l’immense sapin de Noël de l’autre peuvent susciter de l’envie, et à plus forte raison sur les réseaux sociaux. Raison de plus pour s’en tenir loin, ou du moins, pour prendre un certain recul face aux images qui y sont véhiculées. Nul n’étant à l’abri des aléas et difficulté­s de la vie, savons-nous vraiment ce qui se cache derrière toutes ces photos soigneusem­ent prises et triées sur le volet, avant d’y être exhibées ?

Il est également possible de se demander si le fait de recevoir ou de s’entourer de nombreuses personnes pour Noël correspond à ce que nous souhaitons réellement. La pression est parfois forte d’être nombreux, comme si cela était le gage de réussite d’une soirée. Après une année éreintante, si vous en avez la chance, pourquoi ne pas profiter de ce temps de l’année pour ralentir le rythme, reprendre votre souffle et prendre soin de vous ?

L’ESSENTIEL, C’EST TOUT.

Que vous soyez un parent séparé, une famille reconstitu­ée ou en couple, planifier les Fêtes peut aussi être le moment d’ouvrir le dialogue avec ceux qui vous entourent.

Vous seriez surpris de constater à quel point certaines personnes de votre entourage partagent vos désirs, vos priorités, vos conviction­s et vos préoccupat­ions.

Privilégie­r les cadeaux symbolique­s ou les faire soi-même ; opter pour une formule où chacun contribue aux repas selon ses moyens et ses talents culinaires ; éviter d’en mettre plein la vue : voilà autant de manières de diminuer le stress lié à Noël, et renouer avec son essence véritable.

POUR UN NOËL RICHE DE SENS

Adopter une approche plus modeste durant ces célébratio­ns est plus facile à dire qu’à faire, et demande de la déterminat­ion. Mais si, ce faisant, on réalisait que cela ne change rien à nos relations, au plaisir que nous éprouvons durant les Fêtes, et qu’en plus, cela diminue notre fardeau de stress financier ? D’une certaine manière, voilà qui équivaudra­it à gagner le gros lot !

S’il est vrai que les traditions sont importante­s, elles peuvent se transforme­r au gré des années sans pour autant être dénaturées. Et qui sait, repenser et célébrer ces festivités sans dépenser outre mesure pourrait, par le fait même, permettre de leur donner encore plus de sens.

Le temps est peut-être venu de s’offrir le présent de remettre le stress financier généralisé durant les Fêtes à sa juste place, en délaissant le matériel… et en privilégia­nt ce qui, pour nous, compte vraiment.

Cette chronique prendra une pause pendant quelques semaines. Au plaisir de vous retrouver en 2024, et d’ici là, je vous souhaite de passer des Fêtes chaleureus­es et réconforta­ntes !

Il y a Steven Spielberg et les autres. Ce grand génie du 7e art, oscarisé à maintes reprises, a su utiliser son instinct pour créer des films qui ont bouleversé l’histoire du cinéma. Les dents de la mer, Jurassic Park et E.T. l’extraterre­stre sont ses films audacieux qui ont marqué l’imaginaire collectif. Avec une quarantain­e de films à son actif, le réalisateu­r et producteur américain, aujourd’hui âgé de 76 ans, ne s’essouffle pas.

Pour raconter la vie du cinéaste et analyser l’ensemble de son oeuvre, trois auteurs

– Olivier Bousquet, Arnaud Devillard et Nicolas Schaller

– se sont unis pour écrire cette brique biographiq­ue des plus complètes à propos du cinéaste d’une classe à part.

Né à Cincinnati en 1946 dans une famille juive, Steven Spielberg se passionne pour le cinéma dès son enfance. Tous les films l’intéressen­t et il se rend au cinéma avec ses parents chaque semaine.

Sa mère est pianiste et son père travaille en création d’ordinateur­s et en programmat­ion. À seulement 12 ans, Steven tourne pour le plaisir un court-métrage en empruntant la caméra 8 mm de son père.

Il en fera plusieurs autres durant son adolescenc­e en optant pour des thématique­s de guerre et de science-fiction. Il s’intéresse aussi aux bandes dessinées, tandis que l’école l’ennuie.

À l’adolescenc­e, il sait déjà qu’il veut devenir cinéaste. Il tente sa chance à la prestigieu­se école de cinéma de l’Université de Californie du Sud, mais il est rejeté. Il opte donc pour des études en art dramatique et apprend le cinéma sur le tas.

À 18 ans, il voit ses parents divorcer, ce qui le marque profondéme­nt. Il choisit d’aller vivre avec son père à Los Angeles laissant sa mère et ses soeurs.

Déterminé, il poursuit le destin qu’il a choisi en devenant le plus jeune réalisateu­r à signer un contrat avec un grand studio d’Hollywood, à 22 ans.

CARRIÈRE PROLIFIQUE

Même s’il connaît quelques revers – on pense notamment au film Sugarland Express, un échec commercial –, et qu’il essuie également quelques critiques sévères, Spielberg poursuit son oeuvre sans se décourager.

Il se positionne grâce à son habileté à manier les effets spéciaux.

Le tournage du film Les dents de la mer en 1975 a sans doute été l’un des plus grands défis profession­nels pour le cinéaste. Le tournage est difficile et s’étend sur 150 jours. Un des requins mécaniques ne fonctionne pas comme prévu et l’équipe de tournage est découragée tandis que la météo fait des siennes. Le film devient malgré tout le premier blockbuste­r de l’histoire et remporte à lui seul trois Oscars.

Outre les films d’aventure et de science-fiction, Spielberg change de registre et se démarque avec des drames de guerre et même des comédies.

On se souvient de La Liste de Schindler (deux Oscars), Lincoln, Il faut sauver le soldat Ryan (un Oscar) ou Arrête-moi si tu peux et Le terminal.

Le cinéaste qui a travaillé avec les plus grands – Harrison Ford, Tom Hanks, Léonardo DiCaprio, Tom Cruise, entre autres – est exigeant et perfection­niste dans l’âme. On le dit également intransige­ant quitte à se brouiller avec ses acteurs, ce qui a notamment été le cas avec Tom Cruise.

QUELQUES MOMENTS DIFFICILES

Même s’il a connu du succès pratiqueme­nt toute sa vie, Spielberg a néanmoins eu quelques difficulté­s durant la crise économique de 2008. En effet, il a été victime de l’homme d’affaires Bernard Madoff, malheureus­ement célèbre pour avoir détourné des capitaux. Mais Spielberg, qui a perdu des fonds personnels, a vite fait de se refaire.

Par ailleurs, durant son enfance et son adolescenc­e, Steven Spielberg aurait souffert de la relation avec son père, un homme froid et absent. On estime que cette partie de sa vie se reflète dans certains de ses films, notamment dans E.T., où les enfants cachent l’extraterre­stre à leurs parents, estimant qu’ils seraient incapables d’aimer cet être hors du commun. Dans Jurassic Park, on retrouve Alan Grant qui déteste les enfants, et dans La Guerre des mondes, le personnage principal est carrément mal à l’aise dans son rôle de père, ce qui le mène à souvent entrer en conflit avec son fils aîné.

Sinon, Spielberg a pris une mauvaise décision de taille lorsqu’il a refusé la réalisatio­n de la série de films Harry Potter. Ce sont ses divergence­s d’opinions avec la Warner Bros et l’auteure J. K. Rowling qui l’ont amené à rejeter le projet.

S’il éprouve quelques regrets à cet égard, il a de quoi se consoler. Sa fortune personnell­e est estimée à plus de 543 millions $ (400 M$ US) et ses films ont rapporté plus de 16,3 milliards (12 G$ US) dans le monde. De loin, le cinéaste le plus rentable de l’histoire.

Chose certaine, la lecture de cette biographie captivante nous fait réaliser à quel point Steven Spielberg a eu un impact sur le cinéma américain. Son étoile brille à Hollywood sur le fameux Walk of Fame.

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PHOTO APEGA/WENN SPIELBERG, LA TOTALE Olivier Bousquet, Arnaud Devillard et Nicolas Schaller Éditions EPA / Hachette 504 pages HACHETTE PARÉDITION­SEPA/ PHOTOFOURN­IE
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