Le Journal de Quebec - Weekend

« C’EST L’UN DE MES SOUVENIRS LES PLUS PRÉCIEUX » - VINCENT VALLIÈRES

Espace Tom 1986 Chacun dans son Le Journal

- SARAH-ÉMILIE NAULT Le Journal de Montréal sarah-emilie.nault @quebecorme­dia.com

Saviez-vous que Vincent Vallières aurait quitté le monde de la musique si son album n’avait pas rencontré le succès ? Que Mara Tremblay a accepté de chanter sur la pièce-titre par amitié pour un des amis musiciens du chanteur ? Qu’on entend la voix de Louis-Jean Cormier sur la chanson et sa guitare électrique sur ? a discuté avec l’auteur-compositeu­r-interprète de cet opus – à nouveau disponible en format vinyle – qui a propulsé sa carrière, il y a 20 ans de cela. Vincent, qu’est-ce que ce disque représente pour toi ?

« C’était mon troisième disque – et non le premier, comme plusieurs personnes le pensent – et pour moi, c’était un peu le disque de la dernière chance. Mon producteur a eu la patience de me permettre d’en faire un autre, après deux albums qui n’avaient pas vraiment fonctionné. J’étais au pied du mur, je me demandais ce que j’allais faire de ma vie si la musique ne fonctionna­it pas. Ma blonde m’a suggéré de me donner une vraie chance ; on a déménagé à Montréal et j’ai écrit tout l’album. Il y a eu la réception critique et surtout les shows avec lesquels on s’est vraiment forgé un public qui se reconnaiss­ait dans les chansons. Puis cela a décollé. »

J’ai l’impression que tu te souviens de la création de cet album comme si c’était hier, n’est-ce pas ?

« Vraiment ! Je reconnecte à cette époque quand je l’écoute maintenant. J’avais 24 ans, je chantais mon mode de vie du moment sur un disque au son presque pas retouché ; les premiers apparts, les premières blondes. Tout était neuf. Les gens du public devenaient carrément des amis. Je vois cette époque comme LE moment charnière pour moi et la rencontre réelle du public. C’est resté beaucoup cela, mon métier au fil des années : une proximité. C’est l’un de mes souvenirs les plus précieux ».

À quoi tenait la belle réception de cet album, selon toi ?

« Je pense que le sentiment d’urgence se ressentait. Quand j’ai écrit la chanson L’avenir est plus proche qu’avant, j’étais hyper conscient que cela devait marcher ou que j’arrêtais. Je me suis rendu compte que j’avais un certain instinct pour écrire des chansons. Jean-François Pauzé, qui signe le texte derrière le vinyle, et les Cowboys Fringants m’inspirent avec leur capacité à raconter des histoires. Il m’avait dit : écris sur ce que tu connais, sur ce que tu aimes. C’est ce que j’ai fait. »

De quoi es-tu le plus fier de ces 20 dernières années de carrière ?

« D’avoir réussi à garder une sorte de vérité dans mon travail et d’avoir duré. D’écrire des chansons qui s’inscrivent dans le temps, dans le moment présent, et sentir que je peux encore assumer mes vieilles chansons et les livrer avec plaisir. »

Ton premier livre, Du bitume et du vent, remporte un beau succès. Cela te surprend ?

« Je suis content et touché de cela. Je trouve trippante l’intimité avec un lecteur, très différente [de celle] avec un spectateur. Lire un livre, ce sont des gestes que tu poses ; aller au magasin acheter le livre et prendre des heures pour le lire. C’est un investisse­ment. Je me trouve très chanceux que le livre fasse son chemin. »

Qu’est-ce qui s’en vient pour toi ?

« J’ai des projets d’écriture d’un nouvel album qui va m’occuper dans les prochains mois. J’espère pouvoir sortir quelques chansons en 2024. Pour moi, il faut que la musique reste un lieu de permission et de prise de risque. Je suis devant une page blanche et je vois plein de possibilit­és de devenir meilleur, de faire des choses que je n’ai encore jamais faites. Cela me rend fébrile. »

■ L’album Chacun dans son espace de Vincent Vallières est à nouveau offert en format vinyle sur la bandcamp du chanteur et chez tous les bons disquaires.

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