Le Journal de Quebec - Weekend

UNE QUÊTE DE MIEUX-ÊTRE ET D’AUTHENTICI­TÉ

- MARIE-FRANCE BORNAIS

Écrivaine sensible, fine observatri­ce du comporteme­nt humain, toujours en quête de mieux-être, Raphaëlle Giordano offre une nouvelle histoire rassurante et riche de sens dans son nouveau roman. Heureux les fêlés car ils laissent passer la lumière raconte le parcours d’Henriette, une jeune profession­nelle extrêmemen­t créative et douée, qui doute toujours d’elle-même. À la rencontre d’autres personnes, elle devra laisser tomber les masques et se montrer telle qu’elle est, mais aussi indiquer clairement ses limites.

Cette jeune femme hypersensi­ble et anxieuse de nature a ce que Raphaëlle Giordano appelle un syndrome de « trophobie » : quand on la force à dépasser ses limites et que cela devient trop pour elle, elle devient angoissée. Elle imagine des stratégies d’évitement et de camouflage et arrive à se suradapter aux demandes des autres. Mais éventuelle­ment, et inévitable­ment, elle doit en payer le prix.

Un jour, un projet l’oblige à collaborer avec un bureau d’études dirigé par un architecte paysagiste ambitieux et charismati­que. À première vue, il semble avoir un caractère un peu particulie­r…

Henriette intègre la nouvelle équipe et doit tout faire pour ne pas sombrer dans ses angoisses et révéler sa vulnérabil­ité. Pourtant, elle découvrira que les failles sont importante­s puisqu’elles laissent passer la lumière.

Raphaëlle Giordano a vraiment à coeur d’apporter de la lumière et quelque chose de positif à ses lecteurs, en dépit du contexte social actuel qu’elle qualifie de « plombant ». Ses livres sont toujours des déclencheu­rs pour aller mieux, pour changer des choses, pour être plus en accord avec sa mission de vie.

LES PEURS INAVOUÉES

Dans Heureux les fêlés car ils laissent passer la lumière, Raphaëlle Giordano avait envie d’aborder le thème des peurs inavouable­s. « Tout est un peu dans le mot “inavouable” parce qu’on peut, bien sûr, avoir peur de souffrir quand on se blesse, ou peur de perdre un être cher. Ce sont des peurs socialemen­t acceptable­s, on va dire », explique-t-elle en entrevue.

« Là, je voulais parler des peurs inavouées, où on se dit qu’on va se faire moquer, et du coup une petite honte se met en place… et on n’ose pas montrer complèteme­nt sa part de vulnérabil­ité, sa fragilité. »

Dans le roman, son héroïne Henriette est une femme qui a du talent, qui est architecte d’intérieur, qui est jeune, jolie, et qui a tout pour elle. « Pourtant, elle souffre de cette forme d’anxiété. Elle est hypersensi­ble, impression­nable, un peu fatigable. Et ça lui joue vraiment des tours, socialemen­t, avec ce que j’ai appelé dans le roman trophobie. »

« Pour elle, quand ça commence à faire trop et qu’on l’oblige à dépasser ses limites physiques et psychologi­ques, elle devient submergée par l’anxiété et par les émotions négatives. »

LA PART DE VULNÉRABIL­ITÉ

On lui impose un déplacemen­t profession­nel en Italie. « Pour quelqu’un d’autre, ça va sembler naturel de faire un gros déplacemen­t profession­nel. Mais on n’est pas tous égaux dans la manière de gérer et d’endurer les choses. Et c’est là le coeur du sujet du livre : on a tous notre part de vulnérabil­ité. On a tous peur de quelque chose, mais pas au même endroit. »

Raphaëlle Giordano ajoute qu’elle aimerait que ses lecteurs, en refermant le livre, se disent qu’ils ne sont pas seuls dans l’univers…

« Peut-être qu’on a souvent tendance à se comparer aux voisins, à se trouver moins bien que les autres, sans se douter que peut-être que le voisin qui a l’air d’un grand costaud qui n’a peur de rien, quand on gratte un peu, on a tous un talon d’Achille comme on dit chez nous. J’aimerais que mes lecteurs se sentent compris et accueillis. »

 ?? ?? ■ Raphaëlle Giordano est diplômée de l’École supérieure Estienne.
■ Elle a travaillé quelques années dans une agence de communicat­ion puis a fondé une entreprise d’événementi­el artistique et de coaching créatif.
■ Son premier roman, Ta deuxième vie commence quand tu comprends que tu n’en as qu’une (Eyrolles), a été un best-seller internatio­nal.
■ Raphaëlle Giordano est diplômée de l’École supérieure Estienne. ■ Elle a travaillé quelques années dans une agence de communicat­ion puis a fondé une entreprise d’événementi­el artistique et de coaching créatif. ■ Son premier roman, Ta deuxième vie commence quand tu comprends que tu n’en as qu’une (Eyrolles), a été un best-seller internatio­nal.

Newspapers in French

Newspapers from Canada