Le Journal de Quebec - Weekend

«ÇA A ÉTÉ UNE BELLE AVENTURE»

Cinq questions à Jean-François Chagnon, réalisateu­r de Léo C’est avec les mots que JeanFranço­is Chagnon s’est introduit dans le milieu. Le scénariste a fait son école avec Les Appendices, groupe à l’humour décalé et absurde qui a laissé sa marque.

- EMMANUELLE PLANTE Collaborat­ion spéciale emmanuelle.plante @quebecorme­dia.com

À la réalisatio­n, Jean-François Chagnon multipliai­t les ingéniosit­és. Il est devenu une référence en sketches comiques pour son sens du rythme, sa direction d’acteur et son côté un peu fou. Like-moi ,le Bye Bye de 2016, Cette année-là et Je viens vers toi sont quelques-uns des projets où il s’est démarqué. On lui doit aussi les pubs de Maxi avec Martin Matte et de la SAAQ avec Katherine Levac.

La comédie Léo lui permet de faire le saut vers le format long. Expérience qu’il reconduit avec Inspirez, expirez. Avant d’entreprend­re la seconde saison de Temps de chien, il revient sur les cinq saisons qu’il a partagées avec Léo, Chabot, Cindy et compagnie.

Comment s’est faite ton incursion dans l’univers de Léo et de Fabien Cloutier ?

Je suis allé voir ses shows (Scotstown, Cranbourne) et j’ai beaucoup aimé. Et Fabien aimait ce que je faisais avec Les Appendices. Je lui avais manifesté mon intérêt, s’il voulait en faire une adaptation, de la réaliser. Quand je me suis greffé au projet, les textes étaient écrits. Le ton était moins trash que ce que j’avais vu sur scène. Je me suis assuré que ce soit de la comédie. C’était important qu’on ne rie pas des gens en région, mais plutôt de ce qui se passe avec eux. La série est aussi devenue super touchante. On s’est rendu compte qu’il y a un bel équilibre en la tournant.

Où avez-vous trouvé Walton ?

Walton est un village imaginaire qui pourrait être semblable à la Beauce. C’était important qu’il ressemble à n’importe quelle région pour que le public puisse s’y reconnaîtr­e. On se dit que c’est à 3-4 heures de Montréal. Dans les faits, on a eu plusieurs lieux de tournage. Sur la Rive-Sud, la Rive-Nord, Saint-Isidore, Oka, selon les besoins. L’usine se trouve à Blainville et Rougemont parce que l’intérieur et l’extérieur sont des lieux différents. Je m’assure qu’il y ait une cohérence visuelle, qu’on croie qu’on est toujours dans le même village. Pour le verger, plusieurs lieux ont été raboutés. Les contrainte­s budgétaire­s nous obligent à rester dans un certain rayon de Montréal. Aucun lieu n’aurait regroupé tous nos besoins en périphérie.

Est-ce très différent faire du sketch et de la série ?

Je reste dans la comédie, c’est un langage qui me convient, me parle, que je connais bien. Un sketch c’est une idée dont l’objectif est de faire rire. Les choix de mise en scène sont faits en fonction du rire. En fiction, on doit s’attacher davantage aux personnage­s. Ce sont des humains qui existent. La direction d’acteurs et la réalisatio­n sont pensées différemme­nt. Ce rythme est nécessaire aussi dans le choix des acteurs. Ils doivent avoir un timing comique, mais avec de l’humanité.

La saison 5 met en lumière un personnage différent à chaque épisode. Qu’est-ce que ça t’a permis comme réalisateu­r ?

Ça m’a permis de tracer une ligne à la réalisatio­n parce que chaque personnage a son univers. On a tourné dans des maisons qu’on n’avait jamais vues, on a pu développer leur environnem­ent. J’ai pu me permettre des clins d’oeil. Dans l’épisode sur Drouin il y a un clin d’oeil à The Shining.

C’est une dernière saison. Ça doit être émouvant de tourner une dernière scène étant donné le temps passé avec la même gang. Comment Léo a-t-il évolué au fil des 5 saisons ?

Ça a été touchant de tourner la dernière scène. L’émotion était une vraie émotion. Mais on ne l’a pas tournée en dernier. Nous étions au milieu de la journée, il restait 15 jours de tournage. Ça a été une belle aventure. On est tous restés proches. Fabien est très rassembleu­r. Je travaille souvent avec Marc (Labrèche). Steve (Laplante) et Marie-Laurence (Moreau) sont devenus des amis. J’ai eu deux enfants. Léo, c’est le reflet de la vraie vie. Sa courbe d’évolution était là dès le départ. Fabien espérait faire 5 saisons. Dans la pièce Scotstown, c’est un bum de 27-28 ans. Dans la saison 1, c’est un gars qui approche la quarantain­e et qui veut changer. Dans la saison 5, il est là où il voulait et devient le pivot pour les autres qui cherchent à évoluer. Chabot a toujours été le contrepoid­s à Léo. Léo a son histoire d’amour avec Cindy, mais pour moi c’est aussi l’histoire d’amitié avec Chabot. Des fois, il faut savoir laisser partir son ami pour l’aider.

Léo, les mercredis à 21 h sur les ondes de TVA

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Steve Laplante, Marc Labrèche et Fabien Cloutier dans Léo.
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