Le Journal de Quebec - Weekend

UN PREMIER ALBUM ENTIÈREMEN­T EN FRANÇAIS

Beyries a beau avoir un album en anglais, composé pendant la pandémie, « qui dort dans ses tiroirs », elle sentait que c’était le moment de faire paraître son premier album entièremen­t en français : Du feu dans les lilas.

- SARAH-ÉMILIE NAULT Le Journal de Montréal sarah-emilie.nault @quebecorme­dia.com

« Je ne me voyais pas sortir un autre album en anglais. Des fois, il faut juste écouter ce qui se passe », souffle Beyries connue pour ses chansons Graceless, What We Have, Soldier et Alone.

Collaborer avec son grand ami

– le comédien et parolier Maxime Le Flaguais, qui signe ici tous les textes – sur un projet entier et se retrouver entourée de gens après une pénible pandémie a permis à la chanteuse montréalai­se de reprendre goût à la musique.

« Il y a un an, je me suis même demandé si je voulais continuer », admet l’artiste âgée de 44 ans qui se relève de quelques années difficiles sur le plan personnel.

UNE AUTRE IDENTITÉ

Lorsqu’elle chante en français, Beyries explique avoir l’impression de révéler au monde une autre partie d’elle, voire une autre identité. Lorsqu’elle chante Nous sommes, Je pars à l’autre bout du monde ou J’aurai 100 ans, elle explique sentir une connexion et une intimité nouvelles avec le public.

« J’ai chanté à Paris, Londres, Istanbul, New York. C’est surréel quand j’y pense. Mais ça peut arrêter n’importe quand. Le côté éphémère des choses me dit d’en profiter pendant que ça passe », explique la chanteuse. C’est justement ce rapport à l’éphémère qu’elle aborde dans Du feu dans les lilas.

Pour elle, cet opus représente la rencontre entre le meilleur et le pire dont les humains sont capables. Une manière d’être réaliste devant la réalité d’être humain. L’action de brûler des fleurs – encore plus un lilas qui est éphémère – renvoie à l’attention qu’il faut porter à la beauté et à la fragilité passagères du monde.

Beyries affirme avoir une grande confiance en Maxime Le Flaguais, un ami d’enfance, un acteur aimé et un auteur d’une grande sensibilit­é avec qui elle partage une grande intimité.

« Je suis très sensible à ses textes », confie la chanteuse qu’on arrête fréquemmen­t dans la rue pour lui parler de J’aurai 100 ans, sa première collaborat­ion avec Maxime datant de 2015.

HOMMAGES ET SOUVENIRS

Poétique et lumineux, ce nouvel album est pourtant également teinté par la perte. Celle « beaucoup trop subite » de son ami, le réalisateu­r Jean-Marc Vallée, en 2021. La chanson Vallées a d’ailleurs été écrite en son honneur.

Celle du père de Maxime également, le grand acteur Michel Côté, disparu en mai 2023. Des moments difficiles vécus en compagnie de son allié et de sa famille.

Pour la petite histoire, la pièce Le phare est tirée d’un poème écrit par Maxime il y a 9 ans, retrouvé par l’acteur de Cruising Bar dans sa boîte courriel quelque temps avant sa mort.

« Michel était un homme d’une bonté et d’une générosité incroyable­s », se souvient la chanteuse qui a fait paraître Landing, son premier album, en 2017.

Afin de bien rendre les textes de Maxime, Beyries a même fait appel à un producteur vocal.

« La pierre d’assise, ce sont les textes sur cet album. Je voulais préserver l’intimité, la douceur et la proximité dans l’interpréta­tion comme dans les arrangemen­ts. Je souhaitais trouver l’équilibre, bien comprendre les paroles et rendre l’émotion le plus justement possible avec ces mots qui me font totalement sortir de sa zone de confort », confie l’artiste qui se donne corps et âme dans la musique.

Beyries sera en spectacle à la salle Octave-Crémazie du Grand Théâtre de Québec le 21 février et au Théâtre Outremont de Montréal le 23 février. Plus de dates sur son site officiel : beyriesmus­ic.com.

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