Le Journal de Quebec - Weekend

ÉMILIE LAFOREST PART EN SOLO

- RAPHAËL GENDRON-MARTIN Le Journal de Montréal raphael.gendron-martin @quebecorme­dia.com

Pour Émilie Laforest, mieux vaut tard que jamais. Après avoir dû faire le deuil du projet en duo Forêt, il y a près de dix ans, la chanteuse s’est éloignée des projecteur­s pour collaborer avec d’autres artistes, dont Klô Pelgag, Vincent Vallières et Paul Piché. La voici qui revient vers l’avant de la scène avec un premier album solo, Mea silva.

Il y a dix ans, Émilie Laforest rêvait grand pour son duo Forêt, qu’elle menait avec son conjoint Joseph Marchand. Le groupe avait vu son premier album, sorti en 2013, recevoir un très beau succès critique et une tournée outremer avait même été organisée. L’avenir s’annonçait très beau.

Puis en 2015, Émilie et Joseph se séparaient. Ça marquait aussi la fin abrupte de Forêt.

« Ç’a été un deuil immense parce que j’avais de grandes ambitions avec ce projet, confie Émilie au Journal. C’est quelque chose qui avait été très bien reçu dans la communauté, auprès de nos pairs. On était sur une belle lancée. Même des blogues anglophone­s américains semblaient s’intéresser à notre musique. J’aurais voulu propulser un peu plus ça pour le deuxième album. »

S’APPROPRIER SON UNIVERS

L’an dernier, les deux musiciens se sont retrouvés pour souligner les dix ans de la sortie du premier album de Forêt. Le duo a lancé la chanson Finitude, qui avait émergé dans le travail embryonnai­re, et jamais abouti, de l’éventuel deuxième disque du duo.

« Ce n’est pas mort peut-être pour la vie, dit Émilie à propos de Forêt. Mais pour l’instant, ce n’est pas ça qui occupe nos vies. Ce n’est pas dit qu’on ne reviendra pas avec un autre album à un moment donné. »

D’ici là, Émilie s’occupe à son nouveau projet solo. Pourquoi a-t-elle titré son album Mea silva ?

« Ça veut dire “ma forêt” en latin, dit-elle. J’avais envie de donner à cet album-là une appropriat­ion de mon propre univers. C’est sûr qu’on n’est pas loin [du mot] Forêt, mais le fait que ce soit “ma forêt”, c’est comme si on ancrait le fait que cet album-là, c’est vraiment quelque chose qui vient de moi. »

Ayant eu une formation en chant classique, Émilie Laforest a par la suite bifurqué vers la musique contempora­ine et le théâtre. Elle était déjà dans la trentaine quand elle avait sorti un album de style « dream pop » avec Forêt. Et là, c’est bien installée dans la quarantain­e qu’elle arrive avec Mea silva.

RÊVE TRÈS LOINTAIN

Alors qu’elle a fait la direction artistique et la mise en scène de plusieurs artistes dans les dernières années, en plus d’être choriste, Émilie Laforest ne pouvait accepter qu’elle ne retourne plus jamais sur le devant de la scène. Mais ce premier album solo était tout de même un rêve « très lointain », reconnaît-elle.

« Ce n’était pas une pulsion que j’avais depuis super longtemps d’être une autrice-compositri­ce-interprète. J’étais plus dans le plaisir de collaborer avec d’autres musiciens. »

Émilie Laforest réfléchit à la vie scénique qu’elle veut donner à Mea silva. Elle ne croit pas qu’une grande tournée émergera de ce projet, mais elle songe à développer un spectacle assez intime, seule ou avec un batteur, qui utiliserai­t de la technologi­e. « Je veux proposer une offre différente d’un spectacle avec un groupe », conclut-elle.

L’album Mea silva, d’Émilie Laforest, est sur le marché.

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