Le Journal de Quebec - Weekend

MARIAGES ARRANGÉS SUR FOND DE DYSTOPIE

- MARIE-FRANCE BORNAIS

Étudiante à l’Université Laval en linguistiq­ue, Daphné Bédard est une passionnée de lecture et d’écriture depuis son enfance. À 21 ans, elle publie son premier roman dans le créneau Jeune adulte, Le Tirage Royal. La jeune romancière de Laurier-Station s’est inspirée de plusieurs séries qu’elle aime particuliè­rement, comme les best-sellers Hunger Games et La Sélection, pour concocter sa propre histoire. Dans ce roman, les personnage­s sont confinés dans des groupes sociaux précis et les cités qui leur sont assignées et, par ordre d’un souverain tyrannique, doivent se soumettre à des mariages arrangés.

Dans l’univers imaginé par Daphné Bédard, les gens sont séparés en différente­s castes et doivent obligatoir­ement vivre dans la cité qui leur est assignée. Certains vivent dans l’aisance et paressent toute la journée. D’autres luttent pour leur pitance et n’ont pas beaucoup d’espoir de s’en sortir.

Chaque année, les jeunes de 18 ans des cités du Bronze, de l’Argent, de l’Or et de la Cité royale doivent participer au Tirage Royal qui est imposé au royaume d’Ereya. Ils connaîtron­t ainsi leur partenaire de vie, et seront contraints d’épouser la personne qui leur sera attribuée par tirage au sort.

Cette année-là, le prince Ethan et la princesse Juliana, les jumeaux royaux, participen­t eux aussi au tirage. Beaucoup de jeunes, surtout les plus pauvres, rêvent d’épouser un prince ou une princesse et de vivre au palais.

Victoria, une fille dont le village est aux confins de la Cité du Bronze, rêve de s’enfuir au lieu de participer au fameux tirage. Elle est amoureuse d’Alexander et vivre loin de sa famille ne l’intéresse pas. Pourtant, le hasard fait en sorte qu’elle se retrouve à la Cité Royale tandis que son amie Grace est expédiée dans la Cité solitaire, où une vie de privation et de célibat forcé l’attend.

UNE IDÉE NÉE EN CONFINEMEN­T

Daphné Bédard, en entrevue, explique qu’elle a eu l’idée d’écrire Le Tirage Royal pendant les périodes de confinemen­t de la pandémie de COVID-19.

« J’avais beaucoup de temps pour lire et j’avais l’impression que j’avais épuisé tout ce que j’avais à lire. Je ne trouvais plus de livres qui me plaisaient vraiment », dit-elle.

L’idée des mariages arrangés lui trottait dans la tête.

« Je ne savais pas trop quoi faire avec ça... mais un jour, l’idée du tirage royal m’est apparue. Je me suis dit que je pouvais essayer de faire quelque chose avec ça. J’ai écrit mon idée en m’inspirant de plusieurs univers dystopique­s que j’avais déjà lus et que j’avais déjà aimés. Finalement, ça a bien marché ! »

La question des mariages arrangés l’intriguait particuliè­rement.

« On dirait qu’il y a un genre de suspense. Tu ne sais pas ce qui va se passer. Il y a du suspense entre les deux personnage­s. Est-ce qu’ils vont s’aimer ? Est-ce qu’ils vont se détester ? »

« J’ai aimé inclure cela dans mon livre. Je trouve que ça amène un peu de romance, mais on ne sait pas vraiment si les personnage­s vont finir ensemble ou s’ils ne vont vraiment pas s’aimer, et ça ne va pas du tout fonctionne­r. C’est cette idée que j’aimais beaucoup. »

PERSONNAGE FÉMININ FORT

Daphné Bédard adore lire les romans dystopique­s, surtout lorsqu’il est question de royauté.

« Ça m’a toujours intéressée et je n’en trouvais pas beaucoup non plus au Québec. C’est une des raisons pour lesquelles j’ai écrit ça. »

La jeune Victoria, née dans une famille pauvre, est au coeur de l’histoire.

« J’ai toujours voulu faire un personnage féminin qui était plus fort et montrer que c’est pas juste les hommes qui sont capables de se battre pour leurs conviction­s et ce qu’ils aiment. »

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