Le Journal de Quebec - Weekend

LE LIMOILOU DES ANNÉES 1960 VU D’ICI

- MARIE-FRANCE BORNAIS

Autrice prolifique et éclectique, Julie Rivard propose une histoire originale et pleine de rebondisse­ments dans son nouveau roman, Rétro Love. Un peu à la manière de Retour vers le futur, le roman met en vedette une jeune femme, Élie, qui monte dans un train à Chicago pour retourner dans le Limoilou de son enfance. De fortes turbulence­s surviennen­t pendant le trajet et Élie se trouve projeté… plusieurs décennies en arrière. Le choc est grand pour la célibatair­e dans la trentaine : sa vision des choses et ses codes de séduction sont grandement bousculés !

Dans sa nouvelle réalité, la belle architecte informatiq­ue doit se familiaris­er avec le mode de vie, les moeurs et la pensée des gens de Limoilou dans les années 1960.

Deux hommes séduisants se présentero­nt sur son parcours. Deux hommes ayant une personnali­té bien différente et qui auront les qualités requises pour l’émouvoir. Élie aura-t-elle envie de rester dans les années 60 ou de réintégrer sa vie d’avant, à notre époque ?

Julie Rivard, une enseignant­e et une autrice qui a offert des romans policiers et des romans d’époque à ses lecteurs, change de registre avec Rétro Love.

« J’aime toucher à plusieurs genres », explique-t-elle, en entrevue. « Je tombe en amour avec une idée, un projet et je ne reste pas cantonnée dans le même genre. Je fais toujours de la romance : c’est un thème qui revient même dans mes romans policiers et mes romans d’époque. Mais là, je voulais quelque chose qui avait un feeling plus contempora­in. »

Elle s’est aussi lancé le défi d’écrire au « je ». « Le narrateur est plus introspect­if, et on va plus dans les sentiments du personnage principal. J’ai adoré ça, et de toute manière, le genre de la romance s’y prête bien. »

LIMOILOU DANS LES ANNÉES 1960

Julie Rivard ajoute qu’elle a aussi « un amour infini » pour tout ce qui concerne la fin des années 50 et le début des années 60.

« Je fais voyager le lecteur d’une façon un peu spéciale, dans le Limoilou des années 1960. Mais le ton reste contempora­in et le personnage est résolument moderne et ressemble aux jeunes femmes dans la trentaine d’aujourd’hui. »

Qu’est-ce qui la fascine autant dans cette période ?

« Parfois, on a tendance à idéaliser et romancer une époque. Mais j’adore l’effervesce­nce qu’il y avait à cette époque au niveau de la musique, de la jeunesse. Les gens s’émancipaie­nt, les femmes commençaie­nt à avoir plus de droits. J’aime tout de cette époque-là. Mais de là à dire que c’était mieux avant, ou que j’aurais préféré vivre dans cette époque-là… non. Mais dans mes romans, je mets le côté plaisant de l’époque. »

DIFFÉRENCE­S MARQUÉES

Comme son personnage est contempora­in, elle voulait explorer aussi le « clash » entre les codes sociaux et les codes de séduction de l’époque et ceux d’aujourd’hui.

« Elle va vivre beaucoup de situations embarrassa­ntes, embêtantes ou même frustrante­s parce que ce sont deux époques complèteme­nt différente­s qui s’affrontent. »

Élie en verra de toutes les couleurs. C’est une femme intelligen­te, indépendan­te, pétillante, audacieuse, bien d’aujourd’hui, précipitée dans une autre époque. Autres temps, autres moeurs, comme le rappelle le dicton.

« Dans tout roman, on aime bien voir l’évolution du personnage et le voir se questionne­r par rapport à ce qu’il vit, à ce qu’il voit. Je me suis placée dans la peau de ce personnage : comment moi, je réagirais à cette époque ? Comment elle va se débrouille­r, malgré toutes les frustratio­ns, pour se faire une place dans ce monde-là ? En même temps, elle va découvrir une certaine simplicité, une naïveté en amour. Il y a de beaux côtés, aussi. »

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PHOTO FOURNIE PAR LES ÉDITIONS HUGO ROMAS

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