Le Journal de Quebec - Weekend

DERRIÈRE LA CAMÉRA

- ISABELLE HONTEBEYRI­E

Le réalisateu­r Denis Villeneuve a également révélé quelques informatio­ns intéressan­tes lors de la tournée médiatique de cette deuxième partie de Dune.

Dune deuxième partie

Que raconte

?

« J’ai essayé d’être le plus fidèle possible aux souhaits de Frank Herbert, dont l’intention était de donner un avertissem­ent au sujet des personnes charismati­ques, de livrer un récit édifiant sur les sectes. Dune est l’histoire d’un jeune homme qui devra trouver sa voie, qui devra se débarrasse­r de son héritage génétique afin de trouver la liberté à travers son éducation. Et dans ce deuxième film, on le voit affronter ces questionne­ments », a décrit Denis Villeneuve.

Pourquoi l’utilisatio­n du noir et blanc pour certaines scènes ?

« Je voulais filmer Giedi Prime en noir et blanc et j’en ai parlé à Greg [Fraser, le directeur de la photograph­ie] qui a tout de suite été enthousias­te. C’est lui qui m’a proposé de tourner en infrarouge, l’idée étant de créer un sentiment d’irréalité effrayante où la peau devient translucid­e et les yeux noirs et agressifs », a expliqué M. Villeneuve sur les ondes de Fox 5 Washington DC.

Quelle langue parlent les Fremen ? Le romancier Frank Herbert décrit le Chakobsa, la langue des Fremen, mais sans l’utiliser. Denis Villeneuve a eu l’idée de faire développer ce langage imaginaire au linguiste David J. Peterson (Le trône de fer). « Tous les acteurs sont allés à l’école Fremen. Je ne plaisante pas, les acteurs ont mis des semaines à apprendre la langue et sont arrivés sur le plateau en la parlant couramment », a expliqué le cinéaste à l’émission Entertainm­ent Weekly.

Comment Denis Villeneuve a-t-il convaincu Hans Zimmer de composer la musique ?

« J’ai lu le roman quand j’avais 14 ou 15 ans et j’ai attendu très longtemps que ce film se fasse. Je me souviens que nous étions dans les studios Warner quand Denis m’a demandé si j’avais entendu parler du livre Dune. Et je suis devenu dingue. Et voilà ! Pour y arriver, il faut retrousser ses manches et se mettre au travail… et collaborer avec quelqu’un comme Denis Villeneuve qui est très inspirant », a expliqué Hans Zimmer à Londres.

Certains acteurs ont la chance de connaître le succès rapidement, parfois même immédiatem­ent en sortant de l’école. D’autres doivent construire leur carrière patiemment, étape par étape, pour réussir à se tailler une place dans le milieu culturel québécois. Guillaume Cyr fait manifestem­ent partie de la deuxième catégorie.

L’acteur de 41 ans (bientôt 42) a le vent dans les voiles depuis quelques années, enchaînant les rôles au petit et au grand écran. Ce qu’on ignore, c’est à quel point il a dû travailler fort pour obtenir le statut qu’il a aujourd’hui.

« Je ne veux pas me lancer des fleurs, mais j’ai vraiment l’impression d’avoir gravi les échelons un à un », confie-t-il dans une entrevue accordée pour la sortie du film Lucy Grizzli Sophie.

« C’est extraordin­aire ce qui m’arrive en ce moment. Mais ça fait quand même 18 ans que je suis sorti de l’École [nationale de théâtre]. J’ai commencé au bas de l’échelle, en faisant d’abord de la figuration, puis des troisièmes rôles muets. J’ai enchaîné avec des troisièmes rôles parlants, des deuxièmes rôles et finalement des premiers rôles ».

Guillaume Cyr est incapable de mettre le doigt sur un projet ou un élément déclencheu­r qui lui a permis de passer à l’étape des premiers rôles. Selon lui, tout s’est fait graduellem­ent.

« Je n’ai jamais vraiment eu de percée, observe-t-il. Je pense avoir gagné ce statut-là en étant quelqu’un d’agréable sur le plateau, en restant toujours perfection­niste et en gardant un souci de performanc­e. J’ai vraiment l’impression de l’avoir gagnée, cette place-là. »

Après avoir été nommé l’an passé pour l’Iris du meilleur acteur pour sa performanc­e dans le polar Arsenault et Fils, Guillaume Cyr est de retour au cinéma pour défendre un des trois rôles principaux du thriller psychologi­que Lucy Grizzli Sophie, une adaptation de la pièce La meute, de l’actrice et dramaturge CatherineA­nne Toupin.

DES PLANCHES À L’ÉCRAN

Le film qui traite du problème de la violence omniprésen­te dans notre société met en scène une femme traumatisé­e et traquée (Toupin) qui trouve refuge dans un bed and breakfast géré par un homme (Cyr) et sa tante (Lise Roy).

Comme ses deux partenaire­s de jeu, Guillaume Cyr avait déjà joué dans la pièce présentée en 2018 sur les planches de La Licorne.

« Le fait d’avoir joué la pièce pendant trois ans au théâtre nous a beaucoup aidés, confie-t-il. Ça paraissait qu’on connaissai­t les personnage­s par coeur et la psychologi­e des personnage­s était claire. La chimie était là aussi. »

Guillaume Cyr a eu une grosse année en 2023. L’acteur a joué des rôles dans le film musical Nos Belles-Soeurs et dans Bellefleur, une nouvelle série écrite par Sarah-Maude Beauchesne et Nicola Morel.

JOUER AVEC JAMIE LEE CURTIS

Il a aussi eu la chance de donner la réplique à la légendaire actrice américaine Jamie Lee Curtis dans The Sticky, une série qui sera diffusée prochainem­ent sur la plateforme Amazon Prime.

« Je me pinçais tous les jours parce que j’avais du mal à croire que je jouais avec Jamie Lee Curtis », relate l’acteur.

« C’est une grande dame. Elle a une énergie incroyable et une grande générosité aussi. D’une prise à l’autre, elle me jetait par terre. Même si elle venait de gagner un Oscar et qu’elle a la carrière qu’elle a, elle est capable de s’abandonner totalement à son rôle et de laisser son ego dans sa loge. C’était une masterclas­s de la voir à l’oeuvre. »

■ Le film Lucy Grizzli Sophie est présenteme­nt à l’affiche.

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Denis Villeneuve, réalisateu­r
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Lucy Grizzli Sophie, une adaptation de la pièce à succès La meute.
Portrait de Guillaume Cyr pour le film Lucy Grizzli Sophie, une adaptation de la pièce à succès La meute.
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