Le Journal de Quebec - Weekend
DERRIÈRE LA CAMÉRA
Le réalisateur Denis Villeneuve a également révélé quelques informations intéressantes lors de la tournée médiatique de cette deuxième partie de Dune.
Dune deuxième partie
Que raconte
?
« J’ai essayé d’être le plus fidèle possible aux souhaits de Frank Herbert, dont l’intention était de donner un avertissement au sujet des personnes charismatiques, de livrer un récit édifiant sur les sectes. Dune est l’histoire d’un jeune homme qui devra trouver sa voie, qui devra se débarrasser de son héritage génétique afin de trouver la liberté à travers son éducation. Et dans ce deuxième film, on le voit affronter ces questionnements », a décrit Denis Villeneuve.
Pourquoi l’utilisation du noir et blanc pour certaines scènes ?
« Je voulais filmer Giedi Prime en noir et blanc et j’en ai parlé à Greg [Fraser, le directeur de la photographie] qui a tout de suite été enthousiaste. C’est lui qui m’a proposé de tourner en infrarouge, l’idée étant de créer un sentiment d’irréalité effrayante où la peau devient translucide et les yeux noirs et agressifs », a expliqué M. Villeneuve sur les ondes de Fox 5 Washington DC.
Quelle langue parlent les Fremen ? Le romancier Frank Herbert décrit le Chakobsa, la langue des Fremen, mais sans l’utiliser. Denis Villeneuve a eu l’idée de faire développer ce langage imaginaire au linguiste David J. Peterson (Le trône de fer). « Tous les acteurs sont allés à l’école Fremen. Je ne plaisante pas, les acteurs ont mis des semaines à apprendre la langue et sont arrivés sur le plateau en la parlant couramment », a expliqué le cinéaste à l’émission Entertainment Weekly.
Comment Denis Villeneuve a-t-il convaincu Hans Zimmer de composer la musique ?
« J’ai lu le roman quand j’avais 14 ou 15 ans et j’ai attendu très longtemps que ce film se fasse. Je me souviens que nous étions dans les studios Warner quand Denis m’a demandé si j’avais entendu parler du livre Dune. Et je suis devenu dingue. Et voilà ! Pour y arriver, il faut retrousser ses manches et se mettre au travail… et collaborer avec quelqu’un comme Denis Villeneuve qui est très inspirant », a expliqué Hans Zimmer à Londres.
Certains acteurs ont la chance de connaître le succès rapidement, parfois même immédiatement en sortant de l’école. D’autres doivent construire leur carrière patiemment, étape par étape, pour réussir à se tailler une place dans le milieu culturel québécois. Guillaume Cyr fait manifestement partie de la deuxième catégorie.
L’acteur de 41 ans (bientôt 42) a le vent dans les voiles depuis quelques années, enchaînant les rôles au petit et au grand écran. Ce qu’on ignore, c’est à quel point il a dû travailler fort pour obtenir le statut qu’il a aujourd’hui.
« Je ne veux pas me lancer des fleurs, mais j’ai vraiment l’impression d’avoir gravi les échelons un à un », confie-t-il dans une entrevue accordée pour la sortie du film Lucy Grizzli Sophie.
« C’est extraordinaire ce qui m’arrive en ce moment. Mais ça fait quand même 18 ans que je suis sorti de l’École [nationale de théâtre]. J’ai commencé au bas de l’échelle, en faisant d’abord de la figuration, puis des troisièmes rôles muets. J’ai enchaîné avec des troisièmes rôles parlants, des deuxièmes rôles et finalement des premiers rôles ».
Guillaume Cyr est incapable de mettre le doigt sur un projet ou un élément déclencheur qui lui a permis de passer à l’étape des premiers rôles. Selon lui, tout s’est fait graduellement.
« Je n’ai jamais vraiment eu de percée, observe-t-il. Je pense avoir gagné ce statut-là en étant quelqu’un d’agréable sur le plateau, en restant toujours perfectionniste et en gardant un souci de performance. J’ai vraiment l’impression de l’avoir gagnée, cette place-là. »
Après avoir été nommé l’an passé pour l’Iris du meilleur acteur pour sa performance dans le polar Arsenault et Fils, Guillaume Cyr est de retour au cinéma pour défendre un des trois rôles principaux du thriller psychologique Lucy Grizzli Sophie, une adaptation de la pièce La meute, de l’actrice et dramaturge CatherineAnne Toupin.
DES PLANCHES À L’ÉCRAN
Le film qui traite du problème de la violence omniprésente dans notre société met en scène une femme traumatisée et traquée (Toupin) qui trouve refuge dans un bed and breakfast géré par un homme (Cyr) et sa tante (Lise Roy).
Comme ses deux partenaires de jeu, Guillaume Cyr avait déjà joué dans la pièce présentée en 2018 sur les planches de La Licorne.
« Le fait d’avoir joué la pièce pendant trois ans au théâtre nous a beaucoup aidés, confie-t-il. Ça paraissait qu’on connaissait les personnages par coeur et la psychologie des personnages était claire. La chimie était là aussi. »
Guillaume Cyr a eu une grosse année en 2023. L’acteur a joué des rôles dans le film musical Nos Belles-Soeurs et dans Bellefleur, une nouvelle série écrite par Sarah-Maude Beauchesne et Nicola Morel.
JOUER AVEC JAMIE LEE CURTIS
Il a aussi eu la chance de donner la réplique à la légendaire actrice américaine Jamie Lee Curtis dans The Sticky, une série qui sera diffusée prochainement sur la plateforme Amazon Prime.
« Je me pinçais tous les jours parce que j’avais du mal à croire que je jouais avec Jamie Lee Curtis », relate l’acteur.
« C’est une grande dame. Elle a une énergie incroyable et une grande générosité aussi. D’une prise à l’autre, elle me jetait par terre. Même si elle venait de gagner un Oscar et qu’elle a la carrière qu’elle a, elle est capable de s’abandonner totalement à son rôle et de laisser son ego dans sa loge. C’était une masterclass de la voir à l’oeuvre. »
■ Le film Lucy Grizzli Sophie est présentement à l’affiche.