Le Journal de Quebec - Weekend
MARIA CALLAS CÉLÈBRE, SEULE ET DÉSESPÉRÉE
La cantatrice grecque Maria Callas a connu la célébrité, mais derrière ses heures de gloire se trouve une femme triste, solitaire, affectée par la maladie, souffrant de troubles alimentaires en plus d’être confrontée à plusieurs scandales. Marquée par les épreuves, la célèbre chanteuse d’opéra est décédée à 53 ans seulement dans une solitude extrême. Elle ne s’est jamais remise d’avoir perdu l’amour de sa vie, Aristote Onassis, révèle une nouvelle biographie.
Certes, Maria Callas a marqué l’histoire de l’opéra avec sa voix prodigieuse. Adulée par le monde entier, elle a mené une vie que plusieurs auraient pu envier en apparence. Mais si sa carrière a été flamboyante, en revanche, sa vie personnelle est triste et tourmentée.
De son enfance, Maria Callas dira que sa mère ne l’aimait pas et qu’elle n’en avait que pour sa soeur aînée, Jackie, plus belle et plus mince qu’elle.
Maria Callas est née à New York en 1923 dans une famille d’immigrants grecs. Sa mère, Evangelia, est passionnée de musique et aurait souhaité faire du théâtre ou devenir chanteuse. Elle transpose donc ses ambitions sur ses filles en leur offrant des cours de piano.
Si au départ Evangelia mise sur sa fille Jackie, elle se rend vite compte que Maria a une voix exceptionnelle. Dès ses huit ans, la fillette se démarque des autres par son timbre de voix, et à 10 ans, déjà, elle donne des concerts organisés par son école. Non seulement la jeune Maria est douée, mais elle travaille avec une grande détermination en plus d’être très perfectionniste. Elle voit déjà le chant comme une vocation.
COLÉREUSE ET CAPRICIEUSE
À 14 ans, elle voit ses parents se séparer et elle part avec sa mère et sa soeur vivre à Athènes, en Grèce.
Elle perfectionne son art en entrant au Conservatoire national grec, puis au prestigieux Conservatoire d’Athènes, et donne sa première représentation d’opéra à 16 ans. Elle fait ses débuts professionnels deux ans plus tard.
Si Maria va de succès en succès, elle reproche à sa mère, qui joue à la gérante d’estrade, de la faire trop travailler au point d’affirmer qu’on lui a volé son enfance. Néanmoins, plusieurs diront que c’est grâce à sa mère, qui l’a beaucoup poussée à travailler, qu’elle est devenue l’une des cantatrices les plus célèbres au monde. Elle ira jusqu’à lui faire travailler son image et son style tout en l’incitant à perdre du poids.
Maria coupe les ponts avec sa mère à 22 ans et va tenter sa chance aux États-Unis. Elle décroche des premiers rôles, fait des tournées et rencontre son mari Giovanni.
En plus de chanter, Maria utilise son talent de tragédienne au fil des ans pour interpréter des personnages dramatiques.
De 1947 à 1965, elle donne près de 600 concerts, en plus d’interpréter une quarantaine de rôles et d’enregistrer 26 intégrales d’opéras. Mais la diva a aussi la réputation d’être une prima donna coléreuse et capricieuse.
AMOUR DOULOUREUX
C’est dans les années 1960 que la chance tourne en sa défaveur. Elle rencontre des problèmes avec sa voix. Puis, il y a la fameuse rencontre avec le célèbre armateur grec Aristote Onassis survenue sur son yacht.
Ils sont tous les deux mariés, mais deviennent amants dès 1959. Maria divorce espérant devenir l’épouse d’Onassis, mais cela n’arrivera jamais.
Aristote Onassis deviendra l’amour de sa vie, elle lui consacrera de plus en plus de temps, délaissant sa carrière, mais l’armateur choisira d’épouser Jackie Kennedy en 1968 et rompt ses liens avec Maria.
Les dernières années de la vie de la diva sont difficiles. Elle reçoit des critiques sévères pour le film Médée et les scandales à son sujet s’enchaînent. Elle a même droit à un procès intenté par son ancien agent. Elle souffre de sa séparation avec Onassis dont la vie avec sa nouvelle épouse est très médiatisée.
S’ajoutent à cela de sérieux problèmes de santé. En 1970, elle est hospitalisée après une overdose de barbituriques, elle est d’ailleurs connue pour ses idées suicidaires, mais affirme que sa surdose est accidentelle.
Elle passe les dernières années de sa vie recluse, mais finira par renouer avec Onassis. Elle ira le voir jusqu’au dernier jour lorsqu’il sera hospitalisé. Il meurt en 1975 et elle en est fortement ébranlée.
Maria Callas s’éteint à 53 ans, seule dans son appartement de Paris en 1977. Les circonstances de sa mort n’ont jamais été éclaircies. Des comprimés hypnotiques retrouvés sur sa table de nuit ont soulevé la piste d’un suicide, mais elle pourrait aussi être décédée des suites d’une maladie dégénérative des cordes vocales, appelée dermatomyosite. Le traitement pour la soigner à base de corticoïdes et d’immunosuppresseurs aurait entraîné l’insuffisance cardiaque responsable du décès de la chanteuse. Enfin, certains prétendent que son régime draconien aurait eu un impact sur sa santé, tandis que d’autres évoquent une embolie pulmonaire.
Le mystère demeure.
Le 8 avril 2024 en après-midi, le sud du Québec sera plongé dans l’obscurité en raison d’une éclipse solaire totale, un phénomène rare qui se manifeste uniquement en un lieu précis, tous les 375 ans. Julie Bolduc-Duval, diplômée en astronomie, et Joël Leblanc, journaliste scientifique, offrent aux lecteurs curieux un livre qui fait le tour de la question et fournit des informations pratiques pour observer cet événement spécial en toute sécurité : Éclipse : quand le soleil fait son cirque.
Leur livre est conçu comme un outil qui vise à démocratiser la compréhension des éclipses. Encore en 2017, aux États-Unis, des élèves ont été contraints de rester confinés en classe, privés de cette occasion inouïe d’observer un événement que certains ont jugé trop dangereux.
Les auteurs démystifient les éclipses dans leur livre. Ils racontent les nombreuses découvertes scientifiques, les croyances erronées à ce sujet, les observations des scientifiques au fil des siècles. Ils rappellent que les Européens ont étudié le phénomène… mais qu’il a aussi été remarqué en Chine, en Irak, et même en Amérique du Nord, notamment par les populations autochtones.
Leur livre est pertinent, intéressant, très bien vulgarisé. Tout est clairement expliqué pour comprendre le phénomène et connaître toute l’histoire des éclipses au fil des siècles.
INFORMER LA POPULATION
« Notre but était vraiment de démocratiser l’éclipse, pour que tout le monde soit au courant. C’est tellement un événement extraordinaire ! » commente l’astronome Julie Bolduc-Duval, en entrevue.
Elle a appris beaucoup en travaillant sur ce projet.
« Ce qui m’a fascinée, c’est à quel point ça nous a pris du temps à comprendre c’est quoi les éclipses et pouvoir les prévoir. Mais dès qu’on a su ce que c’était, on les a utilisées pour mieux comprendre notre monde. »
L’astronome diplômée de l’Université de Victoria, en Colombie-Britannique, rappelle que l’éclipse solaire totale du 8 avril est un événement rare.
« J’ai vécu celle de 2017 et déjà, je travaillais en communication scientifique. Je me disais : il faut que je prépare les écoles de l’est du Canada à vivre ce moment-là ! » s’exclame la scientifique, qui travaille depuis trois ans sur ce dossier.
« Il faut que tout le monde réalise à quel point ça va être extraordinaire, comme moment. Moi, je vais m’en souvenir toute ma vie ! J’espère tellement que tout le monde va pouvoir le vivre en 2024 et qu’il va faire beau… mais ça, c’est une variable qu’on ne contrôle pas. On va voir la noirceur en plein jour : c’est quand même quelque chose d’intéressant à vivre ! »
CONNAISSANCES AUTOCHTONES
La scientifique explique qu’une vidéo sortira bientôt, au sujet des connaissances autochtones sur les éclipses, avec l’astrophysicienne innue Laurie Rousseau-Nepton. Cette vidéo apportera un complément aux explications fournies dans le livre Éclipse.
« Les éclipses, ça faisait peur : c’était comme un monstre qui dévorait le soleil. Dans le cas des Premières Nations, cependant, c’était quelque chose de positif : c’était vu comme un rapprochement entre un homme et une femme », indique-t-elle.
« Souvent, le Soleil, c’est l’homme, et la Lune, c’est la femme, ou vice versa, selon les cultures. C’était quelque chose de positif : on leur laissait leur intimité et il ne fallait pas regarder. L’enjeu de ne pas se brûler les yeux était intégré dans l’histoire. Je trouve ça génial ! C’est une autre façon d’apporter des connaissances. »
L’ENJEU DE SÉCURITÉ
Par ailleurs, Julie rappelle que la chose la plus importante, sur le plan de la sécurité, est de retenir qu’il ne faut jamais regarder le soleil directement, à l’oeil nu.
« Il ne faut pas que l’enjeu de sécurité prenne toute la place, parce que c’est un événement extraordinaire qu’on veut que les gens aient une chance de vivre. Ça arrive une fois dans une vie ! »