Le Journal de Quebec - Weekend

LE SAUT DANS LE VIDE DE BRUNO RODÉO

« J’ai des enfants et une maison, mais plus de fonds de pension ni de salaire garanti ; je vais vivre de ma musique et mourir avec ma guitare », confie le chanteur country Bruno Rodéo, qui présente son nouvel album, Le fun me court après.

- ALEXANDRE CAPUTO

Qui n’a jamais eu le fantasme d’abandonner son emploi pour tenter d’aller faire carrière avec son passe-temps ? Le Saguenéen Bruno Rodéo l’a fait. Ouvrier dans le domaine de la constructi­on pendant 20 ans et propriétai­re de sa compagnie pendant une décennie, un épuisement profession­nel l’aura finalement convaincu de s’investir à temps plein dans la musique.

« Je me disais, je vais travailler assez fort [dans la constructi­on] pour prendre ma retraite tôt et m’installer un studio chez nous. Finalement j’ai décidé d’arrêter de remettre cette vie-là à plus tard », raconte le chanteur country de 44 ans, qui avait déjà trois albums derrière la cravate au moment de changer de carrière.

« Je faisais vraiment ça juste pour le fun, mais vu que j’avais déjà des albums, je ne pouvais pas être considéré comme un artiste émergent ; c’était encore moins évident », note-t-il.

FESTIF, MAIS HONNÊTE

Depuis qu’il a pris cette décision, juste avant la pandémie, Bruno Rodéo n’a pas regardé en arrière. Épaulé par Marc Déry ainsi que par ses amis du Québec Redneck Bluegrass Project et Sara Dufour, il a présenté, hier, son sixième projet, intitulé Le fun me court après.

« Je voulais que mon album soit le plus festif possible, mais c’est pas vrai que ça va tout le temps bien ; ça fait du bien des chansons qui viennent te chercher par les tripes aussi », soutient Bruno Rodéo.

La piste Le soleil brille pour tout le monde, qui aborde le sujet de la dépression chez les hommes sur un air semblable aux ballades de Beau Dommage, joue ce rôle à la perfection.

Derrière ses mélodies entraînant­es, comme sur la chanson titre de l’album, et son accent prononcé du Saguenay–Lac-Saint-Jean, le père de famille pèse chacun de ses mots et tient à faire passer des messages. Il l’a notamment fait sur Une jument ça vaut un cheval, une chanson à la thématique féministe qu’il interprète en compagnie de la talentueus­e Sara Dufour. Tant avec les paroles qu’avec le vidéoclip, réalisé par ZigZag Sport, Bruno Rodéo se prononce sur l’égalité des sexes avec ses couleurs campagnard­es habituelle­s.

« On [Sara et moi] vient de la même région, et avec sa musique, elle défait l’image de la petite fille parfaite et féminine, c’était parfait. En plus, elle a accepté de chauffer le truck pour le vidéoclip, même avec son horaire chargé ! » se réjouit-il.

Le fun me court après, de Bruno Rodéo, est disponible depuis hier. Des spectacles de lancement auront lieu au Centre d’expériment­ation musicale de Chicoutimi, le 4 mai, ainsi qu’au Quai des Brumes de Montréal, le 6 juin.

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PHOTO FOURNIE PAR DOMINIC MÉNARD

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