Le Journal de Quebec - Weekend
NORAH JONES N’A PAS FINI DE NOUS HABITER
Après une période trouble, il est maintenant temps de tourner la page pour Éric Lapointe. Nous avons pu lui parler lors d’une récente sortie publique en compagnie de son fils de 13 ans, Christophe-Arthur.
PARIS | (AFP) Depuis plus de 20 ans, la musique de Norah Jones sert de bande-son à la vie de millions de personnes, y compris dans certains moments de leur vie, parmi les plus intimes.
« Donner naissance au son de ma musique, se marier, faire l’amour sur ma musique, je les ai tous entendus et je les aime tous », a-t-elle déclaré à l’AFP lors d’un passage à Paris cette semaine.
« Un de mes amis m’a dit que Sunrise était sa chanson de réveil, en revanche, je ne suis pas sûre d’être contente de servir de réveil », a-t-elle ajouté, en riant.
Depuis son premier album en 2002, Come Away With Me, qui s’est vendu à près de 30 millions d’exemplaires et lui a valu une flopée de Grammy, Norah Jones s’est imposée dans les foyers du monde entier.
Aujourd’hui à 44 ans, la chanteuse a trouvé son rythme, aussi relax que ses ballades.
Son huitième album, Visions, sorti la semaine dernière, est le résultat de séances occasionnelles avec Leon Michels, le multi-instrumentiste et producteur.
« Ni l’un ni l’autre n’avaient de grand projet et nous ne travaillions pas beaucoup, une fois par semaine pendant quelques heures, pendant que nos enfants étaient à l’école », a déclaré Mme Jones.
« C’était très détendu. C’est pour ça que ça a pris autant de temps, un an et demi ! »
« UN DISQUE PLUTÔT MARRANT »
Norah Jones s’est souvent éloignée par le passé du jazz décontracté auquel elle était associée à ses débuts, en travaillant avec des rockstars comme Dave Grohl (Foo Fighters) et Billie Joe Armstrong (Green Day) ou les rappeurs Q-Tip et Outkast.
Son nouvel album emprunte ainsi à la musique country, teintée de soul rétro et de légères touches de rock psychédélique, tout cela ajouté aux ballades au piano qui sont l’une de ses marques de fabrique.
« C’est un disque plutôt marrant, dit Norah Jones, on s’est éclatés à jouer ensemble, et je crois que ça s’entend pas mal dans les enregistrements. »
Elle reste toutefois prudente lorsqu’il s’agit d’expliciter les textes de ses chansons : « Parfois, c’est comme mon journal intime, parfois pas. C’est un peu de tout ce qui me passe par la tête. »
« Ensuite, on revient en arrière et on affine. Si à un moment, certaines paroles sonnent mal ou te choquent, il faut corriger. En revanche, si ça te semble sincère, il faut garder, même si c’est un truc qui fait cliché ».
Éric Lapointe semblait être en excellente condition lors de notre rencontre à la première du spectacle de Ludovick Bourgeois, son ancien protégé à La Voix, et surtout le fils de son ami Patrick Bourgeois, des BB.
« Ça va super bien, nous a-til confirmé. Je suis toujours en tournée, les salles sont pleines, les réactions du public par rapport aux chansons de mon plus récent album sont bonnes, et tout ça malgré une promo déficiente. En fait, je n’ai pas eu la chance de faire la promotion habituelle, mais le public semble aimer le nouveau disque et le spectacle. Je suis content, parce que les gens sont au rendez-vous, l’ambiance est bonne. »
Le rockeur confirme qu’il n’a jamais réellement arrêté de chanter depuis les fameux événements de 2019, qui lui ont valu de passer de la rubrique des arts et spectacles à celle des faits divers.
« Même si personne n’en parlait, je n’ai jamais réellement arrêté, et les salles n’ont jamais cessé d’être remplies. Ça m’a d’ailleurs fait du bien, parce que je vis pour ça, pour la scène, je l’ai toujours dit. Si je fais de nouvelles chansons et que j’enregistre des albums, c’est pour ensuite monter sur scène. »
Il reconnaît aussi que la présence du public l’a aidé à traverser cette période.
« J’ai eu des années d’insécurité dernièrement, des années de pseudodépression où j’ai bu et mangé mes émotions. Mais ça a l’air de vouloir se tasser. Les radios ont recommencé à faire tourner mes chansons, et j’espère qu’on va me revoir à la télé prochainement. Je suis dédié à mon public, et les gens me le rendent bien. »
SOBRIÉTÉ
Visiblement en forme, le visage aminci, le chanteur confirme sa sobriété.
« Je suis en pleine forme. J’ai abandonné le biberon depuis quelques mois, ça me fait du bien. Je prends soin de mes enfants, et même eux me disent que ça fait du bien de me voir comme ça. Je me consacre aux spectacles et à ma famille. »
En janvier dernier, il a donné une entrevue confession à Sophie Durocher, à TVA, pour faire le point sur ce qui lui est arrivé et son cheminement depuis les événements.
« C’était un passage obligé. Il fallait que je me présente devant les caméras. De toute façon, je ne voulais pas me cacher. J’avais envie de faire la promo de mon dernier album, Je marche dans ma vie, dont je suis extrêmement fier, mais je ne pouvais pas faire d’entrevue sans parler de l’événement qui est arrivé en 2019. Cette entrevue, où j’ai tout mis sur la table, je me devais de la faire. J’avoue que ça n’a pas été l’heure la plus agréable de mon existence, mais il fallait que je le fasse. Et j’en ai beaucoup entendu parler par la suite. »
UN GRAND MÉNAGE
Parlant de son nouvel album, Éric Lapointe confie que les chansons découlent de ce qu’il a vécu dans les dernières années.
« À la suite des événements, par la force des choses, j’ai fait une espèce de rétrospective, une mise au point sur toutes mes relations affectives depuis le début de ma vie. Je ne sais pas si c’est à cause de la cinquantaine ou de ce qui est arrivé, mais cet album, c’est un peu le bilan de cette prise de conscience et de ces réflexions. Les événements qui se sont passés dernièrement ont aussi fait un tri naturel dans mes relations amicales et affectives avec beaucoup de gens de mon entourage. Ça a fait un ménage assez solide. »