Le Journal de Quebec - Weekend
7 LA BRASSERIE DE BEAUPORT
La rivière Beauport connaît un important débit et, anciennement, elle actionnait de nombreux moulins. En plus de sa force motrice, la rivière fournit une eau pure et alcaline. C’est ce qui va attirer des hommes d’affaires de Québec qui, en 1792, vont installer une distillerie un peu en aval du moulin seigneurial.
Malheureusement, faute d’un marché suffisant, l’entreprise déclare faillite en 1808. L’établissement est repris par le brasseur de Québec John Racey qui, dans les années 1820, le transforme en brasserie. Les affaires vont bien, mais celles du curé Chiniquy et de son mouvement de tempérance également. C’est probablement ce qui provoque, en 1843, une nouvelle faillite à cette installation.
Il faut attendre la fin du XIXe siècle pour que d’autres entrepreneurs de Québec et de Beauport tentent de conjurer le sort. En 1895, ils fondent la Brasserie de Beauport. Ils l’installent dans l’ancien moulin seigneurial qui avait fermé ses portes en 1874 et qui avait été partiellement détruit par un incendie en 1880. Ils le restaurent et l’agrandissent. C’est le succès immédiat et la production très variée de la brasserie est écoulée partout au Québec.
La belle aventure se termine pourtant en 1910 quand la National
Breweries Limited achète plusieurs brasseries de Québec. La Brasserie de Beauport ne peut résister à la concurrence du « trust de la bière » et c’est la faillite. Les installations seront démolies en 1932. Cette brasserie était située à l’intersection des actuels chemin Royal et rue Saint-David.