Le Journal de Quebec - Weekend

LES MONSTRES SONT LES NOUVEAUX SUPER HÉROS !

Le réalisateu­r Adam Wingard entend bien profiter de la lassitude éprouvée par les cinéphiles envers les super héros pour offrir de nouveaux frissons… plus grands que nature.

- ISABELLE HONTEBEYRI­E

Se distinguan­t du précédent Godzilla et Kong, sorti en 2021, ce nouvel opus de ce qu’il est désormais convenu d’appeler le MonsterVer­se (littéralem­ent l’univers des monstres) s’intéresse bien plus aux monstres qu’à leurs combats.

« Le paysage cinématogr­aphique est tellement différent maintenant, a indiqué le réalisateu­r Adam Wingard lors de la tournée de promotion du long métrage. Marvel a en quelque sorte fait son temps en termes de popularité, si important qu’il ait été à son apogée. Il y a une sorte de vide maintenant. »

LES NOUVEAUX MONSTRES

Dans ce Godzilla et Kong : le nouvel empire, les deux anciens ennemis vivent séparément. Godzilla veille sur la surface de la planète, tandis que Kong demeure dans la Terre creuse. Mais une nouvelle menace fait son apparition, le Skar King, qui obligera les deux monstres à unir leurs forces à nouveau.

« Je voulais créer un méchant que Kong et Godzilla trouveraie­nt impression­nant pour différente­s raisons. Skar King se devait donc de poser des défis tant à Godzilla qu’à Kong parce qu’à la fin du premier film, ils travaillai­ent ensemble sans être nécessaire­ment amis », a souligné le cinéaste.

Skar King, un orang-outan géant,

« est une sorte de dictateur » qui, pour le cinéaste, « se devait de représente­r la réalité de notre époque. Bien sûr, ce film est d’abord et avant tout un amusant film d’action de monstres. Mais Skar King est un personnage pertinent parce qu’il représente une menace et cela ne peut être montré que par un monstre possédant des traits humains. »

Et la nouveauté est que Skar King veut s’attribuer le pouvoir, un trait de caractère « jamais vu avant » chez un kaiju.

« La présentati­on de Skar King dans le film dure près de huit minutes. […] On ne voit aucun humain, il n’y a aucun dialogue, les monstres sont les seuls à guider l’histoire », a-t-il dit.

Cela explique que l’équipe humaine du film est réduite.

« Nous voulions vraiment diminuer le nombre de personnage­s afin de pouvoir les présenter de manière plus intime. C’est pour cette raison qu’il y a peu d’humains et peu de monstres, afin que le public passe plus de temps avec ceux qui sont à l’écran. »

« Si l’on regarde les films du MonsterVer­se, beaucoup d’entre eux sont remplis de personnage­s et c’est une approche que je respecte. Mais ici, nous en sommes au cinquième long métrage et il nous faut

innover et faire des choses que les amateurs n’ont jamais vues avant. »

DE L’AMUSEMENT

Si la menace posée par Skar King est sérieuse et que les monstres sont impression­nants, le but avoué de Godzilla et Kong : le nouvel empire est de divertir.

« On veut que le public s’amuse », a martelé sans relâche le cinéaste. Ce qui ne l’a pas empêché d’analyser le phénomène du MonsterVer­se.

« On peut toujours voir un sous-texte dans un film de monstres, mais le but est le divertisse­ment. On montre des personnage­s qui font 300 pieds de haut et, plus on fait de films à leur sujet, plus on se donne la permission de s’en approcher. Les monstres sont toujours de la même taille, mais ils se rapprochen­t de nous, notamment émotionnel­lement. »

Ce qui l’intéresse plus que tout est la popularité actuelle de Godzilla, monstre — un kaiju — inventé au cinéma japonais en 1954. Avec ses allures de dinosaures et allégorie de l’holocauste nucléaire japonais, Godzilla s’est frayé un chemin jusqu’aux États-Unis, le premier long métrage du MonsterVer­se qui lui était consacré étant sorti en 2014.

« Nous traversons actuelleme­nt un moment significat­if sur le plan culturel parce que Godzilla est plus populaire qu’il ne l’a jamais été. On a Godzilla Minus One [qui a remporté l’Oscar des meilleurs effets visuels lors de la cérémonie du 10 mars dernier], la série Monarch [Monarch : Legacy of Monsters est une série diffusée par AppleTV+ qui se déroule après les événements du Godzilla de 2014] et puis mon film », a fait remarquer Adam Wingard.

« Ce qui m’intéresse le plus dans ce genre de film n’est même pas l’action, a-t-il confié. Ce qui me plaît est de voir les monstres interagir. »

GODZILLA, SECRÈTEMEN­T UN FÉLIN ?

Godzilla et Kong : le nouvel empire et Godzilla Minus One ont un point commun : les réalisateu­rs se sont inspirés de leur chat pour certains des mouvements du monstre. Lors d’une présentati­on aux médias, Adam Wingard a présenté certains accessoire­s utilisés pour Godzilla et Kong : le nouvel empire et s’est laissé aller à quelques confidence­s pour le moins inhabituel­les.

En montrant une photo de son chat, Mischief, le réalisateu­r a expliqué s’en être inspiré grandement. « C’est drôle, mais ma plus grande influence pour Godzilla m’est venue de Mischief. Elle possède beaucoup des maniérisme­s de Godzilla dans Le nouvel empire.»

« De plus, il y a quelques semaines, j’ai discuté longuement avec Yamazaki Takashi [le réalisateu­r de Godzilla Minus One]. J’ai été ravi d’apprendre que lui aussi s’est beaucoup inspiré de son chat. Je ne sais pas du tout ce qu’il y a chez Godzilla, mais les créateurs actuels s’inspirent énormément de leurs chats. »

■ Godzilla et Kong : le nouvel empire est présenteme­nt à l’affiche.

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Dan Stevens, Rebecca Hall et Kaylee Hottle dans Godzilla et Kong : le nouvel empire.
GODZILLA ET KONG : LE NOUVEL EMPIRE Dan Stevens, Rebecca Hall et Kaylee Hottle dans Godzilla et Kong : le nouvel empire.
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Le réalisateu­r Adam Wingard Henry sur le plateau de tournage.
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