Le Journal de Quebec - Weekend

L’ART DE FAIRE RIRE AVEC DES SUJETS GRAVES

- MAXIME DEMERS Le Journal de Montréal maxime.demers @quebecorme­dia.com

Après avoir traité des différence­s de classes sociales dans leur comédie à succès Intouchabl­es et de l’autisme dans Hors Normes, les réalisateu­rs français Olivier Nakache et Éric Toledano s’attaquent à des problèmes brûlants d’actualité tels que la surconsomm­ation, le surendette­ment et l’écoanxiété dans leur 8e long métrage, Une année difficile.

Depuis qu’ils ont commencé à faire des films ensemble, il y a près de 30 ans, Olivier Nakache et Éric Toledano n’ont jamais eu peur d’aborder des sujets de société avec humour. Une année difficile, leur nouvelle comédie dramatique, ne fait pas exception.

On y suit les péripéties d’Albert (Pio Marmaï) et Bruno (Jonathan Cohen), deux hommes surendetté­s qui décident de s’immiscer dans un groupe de militants écologiste­s en pensant pouvoir se faire un peu d’argent. Ils se laisseront toutefois séduire par la fougue de ces jeunes activistes, surtout par le charme de l’une d’entre elles, Cactus (Noémie Merlant).

« J’aime bien quand un film est en phase avec la société et quand il raconte quelque chose sur ce qui touche les gens en ce moment », confie Olivier Nakache dans un entretien accordé au

Journal par visioconfé­rence l’automne passé.

« On a toujours été interpellé­s par les thèmes qui percutent le monde, mais je dirais que c’est particuliè­rement vrai avec ce film-là. On a vraiment la sensation de parler de sujets qui préoccupen­t beaucoup les gens, en France, mais aussi ailleurs dans le monde.

« Mais ce n’est pas un film à messages. On veut que les spectateur­s se marrent et se divertisse­nt aussi. Quand ça génère du débat, je trouve que c’est assez sain. »

INSPIRÉS PAR LA COMÉDIE ITALIENNE

Comme ils l’ont fait pour chacun de leurs films, Olivier Nakache et Éric Toledano ont effectué un travail de recherche et d’enquête pour écrire le scénario d’Une année difficile .Les deux réalisateu­rs ont notamment suivi le parcours de plusieurs personnes prises dans l’engrenage du surendette­ment en France. Ils ont aussi participé à des actions militantes avec le mouvement social écologiste Extinction Rebellion.

« C’est une maladie qu’on a de vouloir transforme­r tout en scènes de cinéma », lance en riant Olivier Nakache. « Quand on voit quelque chose qui génère en nous de la comédie, qui nous touche et qui nous fait réagir avec empathie, ça ressort et on s’en inspire. Mais le but premier, c’est de faire une comédie. Dans ce cas-ci, on avait envie d’écrire une comédie comme le faisaient jadis les maîtres de la comédie italienne qui réussissai­ent à parler de ces années difficiles et de sujets graves avec humour, à la limite de la satire. »

Les cinéphiles qui connaissen­t déjà l’oeuvre du tandem de réalisateu­rs ne seront pas dépaysés par la nouvelle offre de Nakache et Toledano. On y retrouve cet humanisme et ce mélange d’humour et de tendresse qui caractéris­ent leurs comédies les plus connues, comme Intouchabl­es et Le sens de la fête.

« Un spectateur nous a dit l’autre jour : “Ce qui est génial avec vous, c’est que chaque film est différent, mais pareil en même temps”, relate Olivier Nakache. J’ai bien aimé cette observatio­n. C’est vrai qu’à chaque film, on essaie de proposer quelque chose de différent, mais, inconsciem­ment, je crois que ça finit par nous ressembler. C’est notre façon à nous de nous exprimer. »

■ Une année difficile prend l’affiche au Québec le 12 avril.

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