Le Journal de Quebec - Weekend

UN SUSPENSE ÉPOUSTOUFL­ANT DE JOËL DICKER

- MARIE-FRANCE BORNAIS

Ce printemps, l’étonnant Joël Dicker nous rappelle pourquoi il est devenu un phénomène du monde de l’édition dans le monde entier, avec plus de 20 millions de lecteurs. Son nouveau roman, Un Animal Sauvage, est un polar machiavéli­que doublé d’un thriller psychologi­que. Un suspense à couper le souffle, brillant, magnifique­ment construit dans les moindres détails. On y rencontre des braqueurs de banque, des rôdeurs, des personnage­s bien différents de ce qu’ils montrent au grand jour et des gens rattrapés par un passé pas très net.

Le roman s’ouvre sur un braquage de banque à Genève. Puis recule vingt jours plus tôt, à l’occasion de l’anniversai­re de la superbe Sophie Braun, qui fête ses 40 ans en grande pompe.

Tout va pour le mieux dans sa vie : elle est en pleine forme, habite avec son formidable mari et ses enfants dans une magnifique villa bordée par la forêt. Sophie ne se doute de rien… mais son monde de rêve commence dès lors à se craqueler.

Son mari s’est empêtré dans des combines louches. Son voisin, un policier à la réputation irréprocha­ble, est fasciné par la beauté de Sophie et ne peut s’empêcher de l’épier.

Le jour de son anniversai­re, Sophie reçoit un cadeau empoisonné. Plusieurs allersreto­urs dans le passé, loin de Genève et du quartier chic où elle habite, seront nécessaire­s pour détricoter cette intrigue.

GENÈVE AU PREMIER PLAN

Joël Dicker nous en met plein la vue avec ce nouveau thriller jouant sur la psychologi­e des personnage­s, les faux-semblants, les mensonges, les petites combines qui deviennent ingérables, les cachotteri­es et les non-dits qui finissent par miner complèteme­nt les relations.

Son intrigue se déroule en grande partie à Genève, sa ville.

« J’avais envie d’être à Genève. C’était une envie très immédiate et très claire. J’avais envie de partager Genève. Par contre, l’idée du braquage est venue parce que j’étais intéressé par la temporalit­é, c’est-à-dire le déroulemen­t du temps dans un livre. Je me suis dit : est-ce qu’on peut maîtriser le temps que passe quelqu’un à lire un livre ? »

Il pensait faire, par exemple, une scène qui dure 15 minutes et qui prend 15 minutes à lire. Mais son idée s’est avérée difficile à matérialis­er. « Les débuts de mes livres partent souvent d’un défi un peu fou. J’ai fait des essais et je me suis vite rendu compte que ça ne marchait pas. »

Il a gardé l’idée du braquage. « J’ai décidé de faire un braquage qui dure sept minutes pour avoir un déroulé très rapide et qui donne tout de suite aux lecteurs l’idée du temps qui passe. »

Il a donc inventé le braquage de toutes pièces puis a amené ses personnage­s.

« C’est toujours ça qui m’intéresse : qui sont les personnage­s et qu’est-ce qu’ils racontent de leur vie personnell­e ? Au-delà du braquage, de l’intrigue et du côté policier, qui sont ces personnage­s ? »

L’ASPECT PSYCHOLOGI­QUE

L’aspect psychologi­que est de première importance dans son roman.

« On peut avoir un roman dans lequel il n’y a pas de meurtre, mais dans lequel il y a tout autant de tension et de suspense. »

Malgré les apparences, Sophie n’est pas parfaite. Son mari non plus. Greg n’est pas blanc comme neige. En fait, nous voilà vite devant un beau panier de crabes que Joël Dicker va cuisiner à son goût.

« Chacun est empêtré dans ses petits mensonges, dans ses petits secrets. Il y a des gros mensonges qui sont des moments importants et décisifs de l’histoire. Mais il y a aussi une accumulati­on de petits mensonges, de non-dits. Des cachotteri­es qu’un conjoint fait à l’autre et qui construise­nt un drame qu’on aurait pu éviter si on s’était parlé. »

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