Le Journal de Quebec - Weekend

LE STAND-UP N’EST PAS UN ART RÉSERVÉ QU’AUX JEUNES QUI VEULENT SE FAIRE CONNAÎTRE

L’auteur, comédien, réalisateu­r et metteur en scène israélo-français Philippe Lellouche présentera son premier spectacle d’humour cet automne.

- FRÉDÉRIQUE DE SIMONE

Un spectacle dans lequel il a préféré enchaîner les sujets plutôt que de s’étendre dans une pièce comme il a l’habitude de le faire.

« Dans l’époque où on est, il y a tellement d’absurdités qu’il m’aurait fallu écrire 240 pièces de théâtre pour tout aborder », a-t-il lancé la blague alors qu’il était de passage à Montréal, la fameuse journée de l’éclipse solaire.

« Habituelle­ment, je prends un sujet qui m’agace ou qui m’attriste et je le tourne dans ma tête jusqu’à en trouver le comique, et après, j’écris une pièce », a poursuivi le quinquagén­aire, auteur de sept pièces, dont Le jeu de la vérité et Boire, fumer et conduire vite.

Selon lui, le stand-up n’est pas un art réservé qu’aux jeunes qui veulent se faire connaître.

« Pour quelqu’un qui a grandi comme moi dans les années 19801990, il y a tellement de choses à raconter. Le parallèle entre les deux époques est tellement drôle, je me suis dit : eh ben voilà, je vais y aller ». Il n’en fallait pas plus pour se convaincre d’emboîter le pas et de se lancer dans l’inconnu du stand-up.

« JE M’AMUSE COMME UN FOU »

« Je prends tellement de plaisir dans cet exercice qui est encore tout neuf pour moi. J’ai la chance que ça marche, que les gens viennent », s’est-il étonné, ajoutant que cette forme de scène, où le regard frontal avec le public est nécessaire, était devenue sa nouvelle drogue.

« C’est un exercice complèteme­nt différent du théâtre ou regarder le public est un crime de lèse-majesté. Il a fallu que je m’habitue, mais je m’amuse comme un fou. Je comprends pourquoi ils deviennent tous fous avec le stand-up, cette adrénaline que ça procure ; faire rire les gens en tête-à-tête », a souligné le comédien qui dit avoir encore cet appel de la nouveauté.

ADAPTER AU QUÉBEC

Abordant des thèmes légers et des comparaiso­ns entre les époques qu’il a vu passer, Philippe Lellouche abordera dans son nouveau spectacle ses travers, mais aussi son enfance. Comme le fait de grandir en France où la cigarette était presque obligatoir­e, il y a 40 ans, et où tout le monde fumait avec une espèce d’inconscien­ce, ignorant les répercussi­ons sur la santé.

« Mon père fumait dans l’auto les vitres fermées et il râlait quand on lui demandait d’ouvrir », s’est-il rappelé en riant.

« Ça part de vrais énervement­s et de sujets phares que je ne trouve pas assez traités comme “pourquoi ils ont arrêté les slows”. C’était quelque chose d’absolument génial. On se rend compte qu’il y a des hommes, aujourd’hui, qui ont un problème avec le mot non, qui ne comprennen­t pas ce que ça veut dire. Eh ben, un type qui a connu le slow, il sait très bien ce que ça veut dire se faire dire non » a-t-il aussi déclaré.

Philippe Lellouche a fait appel à Jean-Michel Anctil pour adapter son spectacle au Québec.

« Par chance, on me l’a présenté. On a le même âge et on a aussi les mêmes observatio­ns. C’était le personnage idéal pour adapter mon texte ici. Il y a une émulation entre nous, c’est-à-dire qu’il y a une complicité qui s’est installée immédiatem­ent », a-t-il confié.

« D’avoir ce plus québécois dans le spectacle, c’est génial ! Il y a peut-être même des trucs que je vais garder en France », a ajouté l’humoriste qui s’est décrit comme un amoureux fou du Québec.

« Je viens ici comme si j’allais à Hollywood. Ça fait des années que je m’intéresse au cinéma québécois et je trouve qu’il y a une ébullition artistique, ici, qu’on a presque perdu sur le continent européen ».

■ Philippe Lellouche présentera Stand Alone les 8 et 9 octobre prochain à l’Olympia de Montréal et au Théâtre Capitole de Québec.

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PHILIPPE LELLOUCHE, STAND ALONE

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