UN ALBUM ÉLECTRO POUR FAIRE DANSER LES GENS

Pour son cinquième album en carrière, écrit entre la France et le Québec, Peter Peter a voulu embrasser pleinement la musique électronique. Coréalisé avec son complice Guillaume Guilbault, Éther a un objectif en tête : faire danser ceux qui l’écoutent. Le Journal s’est entretenu avec l’auteur-compositeur.

Qu’est-ce que tu avais en tête comme sonorités pour l’album quand tu as commencé la création ?

« J’avais envie de focaliser sur quelque chose que j’avais déjà exploré. En cinq disques, j’ai quand même ratissé large. J’ai commencé avec du folk. Après, je suis allé vers les synthétiseurs dès le deuxième disque. J’ai flirté un peu avec le EDM [electronic dance music] sur mon troisième. Pour le cinquième, je ne savais pas si j’allais faire un album de guitare ou un album électronique. Mais j’avais vraiment envie que ce soit radical comme proposition. À partir du moment où j’ai décidé que c’était un album électronique, j’ai caché mes guitares et j’ai fait une charte de ce que j’avais le droit et pas le droit de faire. Je me suis vraiment créé des contraintes. »

Quels sont les artistes électros qui t’ont le plus parlé dans les dernières années ?

« C’est toute la scène du UK [Royaume-Uni], autant des années 1990 à aujourd’hui. Dans le techno, il y a beaucoup Daniel Avery, Ghost Culture, Rival Consoles et Kelly Lee Owens. Sinon, dans les trucs plus vieux, il y a autant Underworld que The Chemical Brothers. Et dans le plus moderne, Jamie xx. J’ai aussi écouté Caribou, Boards of Canada et Aphex Twin. »

La première chanson de l’album s’intitule Soleil. Estce un hasard que ton disque paraisse la même semaine que celle de l’éclipse solaire ?

« Complètement ! [rires] Ça ne fait pas longtemps que j’ai entendu parler de l’éclipse. Mais quand on voit le visuel qu’on a fait avec la chanson... Oui, c’est un hasard. On n’a pas essayé de synchroniser ça. Sinon, on l’aurait encore mieux fait ! Mais je suis content. C’est un peu une fierté des fois de ne pas y aller trop dans l’évidence. »

Tu es revenu vivre à Québec l’automne dernier, après deux ans à Montréal et huit ans en France. Pourquoi la France ne fonctionnait-elle plus pour toi ?

« Ma blonde et moi, on avait un bail entre les mains pour déménager à Lille. Mais en même temps, on avait reçu une préautorisation hypothécaire [pour acheter au Québec]. On a fini par trouver une maison à Québec et on l’a achetée. Je cherchais un endroit pour m’enraciner. Je viens d’avoir 40 ans et je me disais qu’il faudrait bien que j’achète quelque chose. C’était un peu comme “l’escouade réalité”. [rires] Ma copine est Ontarienne anglophone et on voulait se rapprocher de nos familles. »

Qu’est-ce qui est prévu pour l’étranger avec cet album ?

« On est en train de construire une tournée. Il y a trois dates qui sont annoncées cette semaine : Paris [12 septembre], Bruxelles [14 septembre] et Liège [15 septembre]. [...] Je n’ai plus de label en France, mais j’ai encore un tourneur. Je vais continuer à faire le grand écart. C’est un marché qui m’a beaucoup donné, j’y ai vécu de belles choses et j’ai encore quelque chose là-bas que je vais entretenir. »

■ L’album Éther de Peter Peter est disponible.

■ Il sera en spectacle le 5 septembre (Grizzly Fuzz, Québec) et le 23 novembre (Club Soda, Montréal).

■ Les billets seront en vente prochainement au peterpeter.ca.

ÉTHER