Le Journal de Quebec - Weekend
PLACE AUX ACCROS DU MÉNAGE
Cinq questions à Amélie Dionne-Martel, productrice de Laver pour gagner
Le parcours d’Amélie Dionne-Martel l’a menée à s’investir dans différents types de projets. Le suspense avec Un tueur si proche et Alex Caine : infiltrateur, le magazine avec L’enquête McSween, l’humain avec Et si c’était toi ou Jeanick Fournier – l’histoire d’une voix (actuellement sur Vrai) ou encore Ça ne se demande pas (AMI-télé), une série coup de coeur dans laquelle des personnes vivant avec une différence répondent à des questions qui peuvent sembler délicates sur leur condition. Mais Amélie aime aussi jouer. Elle produit depuis plusieurs saisons Au suivant et la voilà au gouvernail d’une compétition de lavage qui met au défi des obsédés de ménage : Laver pour gagner.
Une bonne compétition repose sur de bons participants. Comment se sont déroulées les auditions ?
Quand on a lancé l’appel au public, on a été surpris de voir à quel point les gens « taggaient » leurs amis sur les réseaux sociaux. On cherchait des mordus de ménage et on s’est rendu compte qu’il y avait beaucoup de gens accros de la propreté. Nous avons eu des candidatures extraordinaires. À chacun nous avons demandé d’apporter leur objet fétiche de ménage. En arrivant avec des supers « moppes » ou un chiffon spécial, on avait déjà de belles perles. Ils devaient aussi nous raconter en quoi ils se différenciaient, quel était leur « TOC » en quelque sorte. Passer l’aspirateur 20 fois par jour, laver les planchers matin et soir… on avait là de bons candidats. Puis il faut penser à la diversité d’âge, de sexe, de région.
Peux-tu me parler du travail de l’équipe d’accessoiristes ? Du défi qui leur a donné le plus de fil à retordre ?
On a une équipe extraordinaire d’accessoiristes chevronnés. Non seulement tout doit être sali, mais tout doit être sali égal pour ne pas avantager personne. Il faut aussi que tout soit testé au préalable pour s’assurer du niveau de difficulté. On sait qu’on a affaire à des as du ménage. On veut un résultat dans le temps donné. Il faut aussi que ça reste visuellement beau. Pour un défi, nous avions besoin de verres de vin. C’était beau de voir un des accessoiristes embrasser chaque verre avec du rouge à lèvres ! Tout est très méthodique. Chaque défi nécessite environ deux jours de préparation. Avec trois défis par jour, l’équipe travaille donc en parallèle sur plusieurs objets en même temps, multipliés par le nombre de participants. Pour les caravanes, on pensait les recouvrir de bouette, mais on ne devait pas faire d’égratignures. C’est comme ça qu’on en est venu à les enduire de crème glacée pour s’assurer de ne rien briser. Il y a parfois des défis de quantité, mais trouver des chiens pareils qu’on pourrait salir et qui allaient être lavés par des inconnus reste le plus gros défi pour notre équipe.
Stéphane (Bellavance, l’animateur) le mentionne souvent, les produits utilisés sont écolos. En quoi était-ce un souci pour la production ?
On ne peut plus faire de télé sans se soucier de l’environnement. D’abord, on réutilise tous les accessoires. Puis, on les nettoie et on les revend. On a de bons concurrents, mais sinon l’équipe s’assure aussi de remettre ce qui a été utilisé en état. Et on propose aux participants des produits bio et naturels. Ce sont de toute façon les plus utilisés. On se rend compte que le bicarbonate de soude fait des miracles !
À quoi ressemble une journée de tournage ?
On tourne une émission en une journée. Nous avons les stations pour le premier défi, le défi d’équipe et celui d’élimination. Notre défi à nous c’est quand on aun gros set up à monter.
On doit vider le studio et faire la mise en place pour le défi suivant. Pendant ce temps-là, les candidats enregistrent le confessionnal. Le temps alloué pour les défis, le 20 minutes par exemple, est exactement le temps de tournage.
Quand on pense ménage, lavage, c’est plutôt rébarbatif. Comment faites-vous pour rendre ça attrayant et divertissant ?
La clé c’est d’avoir une bonne équipe, de bons concurrents, un super animateur, de bons juges qui sont embarqués à bras ouverts dans l’expérience. Tous prennent ça au sérieux en s’amusant. C’est une compétition, on veut des gens qui veulent gagner, mais il faut avoir du plaisir. On apprend des trucs aussi. Les défis sont visuellement beaux et loufoques. Et on arrive à un résultat. Charles (Lafortune, producteur exécutif) raconte souvent en exemple les vidéos sur les réseaux sociaux où on voit un gars qui nettoie un tapis noir. Tu veux te rendre jusqu’à la fin pour voir s’il y arrive. C’est hypnotisant, c’est fascinant. On aime les avant/après.
■ Laver pour gagner Lundi 20 h à TVA