Le Journal de Quebec - Weekend
SON PÈRE BIOLOGIQUE ENFIN RÉVÉLÉ
Si vous croyez que tout a déjà été dit sur Marilyn Monroe, du fait de la quantité phénoménale de biographies déjà parues et de films réalisés, détrompez-vous. Voilà qu’un dernier secret nous est enfin révélé dans un livre : l’identité du père biologique de l’icône du cinéma américain décédée tragiquement à seulement 36 ans. Celui que la star a tenté de connaître durant toute sa vie sans jamais y parvenir.
Il aura fallu trois ans de recherche pour que l’auteur et réalisateur de documentaires français François Pomès parvienne à identifier le père biologique de l’icône qui a fasciné toute une génération.
Ceux qui ont suivi le parcours de Marilyn savent qu’elle souffrait de l’abandon de ses parents depuis son enfance. Entre une mère absente et un père inconnu, Marilyn est malheureuse. Elle souffre d’abandon.
D’ailleurs, l’auteur estime que le manque de figure paternelle a marqué la courte vie de l’actrice, toujours en quête d’amour, cherchant souvent un père dans les bras des hommes qui se sont trouvés sur son passage.
Elle n’avait que 16 ans lorsqu’elle s’est mariée la première fois. « Marilyn appelait son premier mari Daddy », rappelle l’auteur. « Elle est le pur produit d’une cellule familiale brisée, d’une quête paternelle inassouvie, d’un amour maternel lacunaire. »
Toute sa vie, elle a tenté de savoir qui était son père, questionnant sans cesse sa mère, mais en vain. Gladys Pearl Baker Mortensen Monroe, la mère de Marilyn, a toujours gardé le secret.
Marilyn savait, à tout le moins, que Martin Edward Mortensen, dont le nom apparaissait sur son certificat de naissance, n’était pas son père biologique. Mortensen avait d’ailleurs quitté Gladys avant même la naissance de Marilyn.
Souffrant de schizophrénie, Gladys est régulièrement internée en institut psychiatrique, laissant Marilyn dans différents foyers d’accueil et même dans un orphelinat.
Habité par l’idée de faire un documentaire sur Marilyn Monroe, qu’il compare à une Cléopâtre des temps modernes, l’auteur cherche un angle, mais comme de nombreuses pistes ont déjà été exploitées – on pense à ses déboires sexuels, ses liens avec le clan Kennedy, les conspirations sur sa mort, ses trois mariages aboutissant à trois échecs –, il cherche un angle différent. Puis, l’idée lui vient de trouver le père biologique tant recherché par Marilyn.
Soixante ans après le décès du sexsymbol, François Pomès concentre toute son énergie à percer ce mystère.
UNE MÈCHE DE CHEVEUX
Conscient que la science a beaucoup évolué depuis le décès de Marilyn, en 1962, et que l’on peut résoudre de grandes énigmes grâce à l’ADN, il fera appel aux meilleurs scientifiques au monde. Il cherche des mèches de cheveux de la star vendues aux enchères à des collectionneurs, mèches provenant de son autopsie.
Il mettra finalement la main sur une mèche blonde peroxydée appartenant à la star, composée de trois cheveux prélevés par l’assistant funéraire. Différents laboratoires seront mis à contribution. Le séquençage d’ADN ajouté au prélèvement salivaire d’une descendante de celui que l’on croit être le père biologique apportera des résultats. Il aura fallu toute une batterie de tests pour finalement confirmer la concordance du patrimoine génétique de la star du cinéma américain.
QUI EST-IL ?
Le nom du père de Marilyn est Charles Stanley Gifford. Plusieurs s’en doutaient un peu puisque celui-ci a été l’un des amants de Gladys alors qu’ils travaillaient tous les deux dans le laboratoire cinématographique de la Consolidated Films Industries à Los Angeles. Elle y travaillait comme monteuse et était sur le point de divorcer avec Mortensen. Gifford était son patron. Gladys tombe alors enceinte, mais comme Gifford est déjà marié, il refuse de reconnaître la paternité.
Il s’agissait apparemment d’un grand séducteur qui a eu beaucoup de maîtresses durant sa vie. Gifford aurait une certaine ressemblance avec l’acteur américain Clark Gable. Gifford est aussi le père de deux autres enfants. Il est décédé en 1965 à l’âge de 67 ans et a toujours nié être le père de Marilyn.
Au cours de ses recherches, François Pomès a également trouvé une nièce de Marilyn encore en vie, Francine Gifford.
Incontestablement le plus célèbre défenseur des arbres du monde, Peter Wohlleben a publié, en 2015, La vie secrète des arbres, un best-seller international vendu à plus de sept millions d’exemplaires. Deux célébrités de la BD, Fred Bernard et Benjamin Flao, racontent l’histoire de Peter Wohlleben, qui a ouvert l’univers des forêts pour en faire découvrir le fonctionnement et l’importance.
Fred Bernard, auteur de plus de 40 livres jeunesse, et Benjamin Flao, dessinateur et coloriste à succès, se sont lancés dans ce projet costaud, innovateur et très intéressant. Ils ont mis en lumière la grande beauté et la complexité des arbres, mais aussi tout le plaidoyer de Peter Wohlleben : protéger les arbres, c’est protéger l’humanité.
En entrevue par courriel, Fred Bernard explique que ce qui le touche le plus dans l’oeuvre de Peter Wohlleben, c’est son rapport au vivant et à la nature.
« Plantes ou animaux, champignons ou lichens, il se penche sur tout avec la même curiosité. Lui-même me touche, son parcours de vie, son engagement. Et même son caractère, dès que nous l’avons rencontré la première fois à Paris. Il est rassurant, calme et très à l’écoute. »
TOUT REFAIRE
Fred Bernard était déjà fan de ses livres avant de travailler sur ce projet et précise que la collaboration a été de premier niveau avec Peter Wohlleben.
« Pour réussir cette adaptation, on a vraiment bossé main dans la main, Benjamin et moi. J’ai dû démonter entièrement le livre de Peter pour le reconstruire autrement. Tout réécrire et croquer toutes les planches en fonction des sujets traités, des saisons et en parallèle avec le chemin de vie personnel de Peter… On a eu besoin de toute sa confiance pour raconter tout ça et ne pas faire une simple redite de son livre. »
UNE ENFANCE DANS LES BOIS
Fred Bernard ajoute que son enfance ressemble à celle de Peter Wohlleben. « On a quatre ans d’écart, et pendant qu’il jouait dans les bois en Allemagne, je jouais moi aussi dans les forêts qui surplombent les vignes en Bourgogne. Les mêmes cabanes, les mêmes feux de camp, les mêmes observations… »
« Un des amis de mon père était garde-forestier dans le village. Il m’emmenait parfois avec lui et jusqu’au collège, j’ai imaginé que je ferais ce métier moi aussi. Puis j’ai songé à devenir vétérinaire avant de finalement entrer aux BeauxArts… Mais je reste fan de sciences ! »
LE PHÉNOMÈNE DE L’ÉCOANXIÉTÉ
Fred Bernard connaît le phénomène de l’écoanxiété depuis son enfance. « J’ai grandi en entendant que les insectes, les batraciens, les oiseaux disparaissaient, qu’on détruisait leurs habitats… qu’on gérait les forêts et le gibier n’importe comment… et qu’on allait manquer d’eau un jour ou l’autre… qu’il allait faire de plus en plus chaud… Et je m’en rendais compte moi aussi en grandissant. »
« Tout ce dont traite Peter, de la perte du vivant à l’intelligence des animaux, me parle au plus profond de moi-même depuis plus de 40 ans. Aujourd’hui, je veux voir le verre à moitié plein, je suis soulagé que tout cela soit devenu un sujet traité quotidiennement dans tous les médias ou presque. Même si l’on sait qu’il est difficile de freiner un Titanic, ce n’est pas impossible et en vérité, nous n’avons pas vraiment le choix. »
FAN DU QUÉBEC
Par ailleurs, Fred Bernard est venu plusieurs fois au Québec et avoue être un fan d’Harmonium ! « J’ai campé et bu pas mal de bières là-bas… Les forêts, les espaces, les distances n’ont pas grand-chose à voir avec les mouchoirs de poche français… Mais quand j’ai emmené les copains québécois dans le Morvan près de chez moi, en voyant les lacs au milieu des bois épais, ils m’ont lancé : “On dirait un petit Canada !... » C’est pas faux, mais alors mini, mini… »
■ Fred Bernard est l’auteur de bandes dessinées ainsi que de plus de 40 livres jeunesse. Il est lauréat de nombreux prix, dont le Goncourt Jeunesse en 1996 et en 2001.
■ Il vient de terminer une bande dessinée chez Casterman,
Nos héritages, et il travaille avec Benjamin Flao à l’adaptation de L’homme bonsaï.
■ Benjamin Flao est scénariste, dessinateur et coloriste de bandes dessinées à succès. Il est aussi auteur de quelques carnets de voyage et de biographies qui lui ont valu d’être, entre autres, lauréat du prix Lonely Planet de 2002 et du grand prix RTL de la BD de 2013.