SAGUENAY : TREMBLAY PRIE POUR CHAREST
LA CHRONIQUE DE J. JACQUES SAMSON
Jean Tremblay veut que le Plan Nord de Jean Charest se poursuive.
Le coloré maire de Saguenay, Jean Tremblay, prie le ciel chaque matin pour que le Plan Nord de Jean Charest se poursuive.
Il lui demande aussi que le prochain gouvernement soit majoritaire, pour savoir où on va. Même s’il ne s’en confesse pas à haute voix, on décode aisément qu’il le voudrait encore libéral, tellement il se montre reconnaissant envers Jean Charest pour les largesses dont sa ville et sa région ont profité, même si Saguenay se donne au Parti québécois depuis 40 ans, au même titre que le West Island est acquis aux libéraux.
Jean Tremblay est à Saguenay ce que Régis Labeaume est à Québec. Les deux possèdent des personnalités fortes, le même franc-parler et des idées bien arrêtées sur un modèle très semblable de gestion de leur ville.
Le maire Tremblay a d’ailleurs même fait aménager un petit studio dans son hôtel de ville. Une caméra le suit constamment sur les talons. Il fait deux envois vidéo par jour aux médias locaux et une fois par semaine, l’envoi d’une capsule d’information à 30 000 citoyens par courriel. Il ne s’embarrasse pas de la sorte des journalistes comme intermédiaires entre les citoyens et lui!
SE POSITIONNER
Jean Tremblay est bien content que le Plan Nord ne retienne pas davantage l’attention encore. Cela lui laisse plus de place pour bien positionner Saguenay.
Le Plan Nord sera la plaque tournante du développement économique de sa ville, prêchet-il. On y dénombre plus d’ingénieurs per capita que dans n’importe quelle autre ville du Québec et de nombreux gros « contracteurs », toujours présents sur les plus gros chantiers du Québec. Saguenay doit s’imposer rapidement comme étant le noyau industriel du développement du Nord et le bassin d’ouvriers pour les compagnies qui recruteront de la main-d’oeuvre.
La ville a également un port qu’un train desservira bientôt. L’aéroport a été modernisé en vue de l’achalandage additionnel que le Plan Nord créera.
Régis Labeaume et Jean Tremblay sont probablement les deux maires au Québec à réciter avec la ferveur des convertis le credo du premier ministre sur le Plan Nord qui est aussi un Plan Sud.
RECONNAISSANCE
Saguenay a eu des subventions au cours des dernières années, sous un régime libéral, comme jamais dans le passé, vante-t-il. Il prend le temps de les énumérer : un milliard pour la route qui traverse la réserve faunique des Laurentides, « un beau cadeau », 50 millions pour recevoir les bateaux de croisière, la bibliothèque, un nouvel auditorium, le renouvellement de presque toutes les infrastructures sportives, etc.
Saguenay se porte à merveille, selon le portrait qu’en trace M. Tremblay avec fierté. Les propriétaires fonciers paient 600 $ de moins en moyenne à Ville de Saguenay qu’ailleurs au Québec pour les mêmes services, « probablement parce qu’on n’est pas mou ».
Détentrice du triste record du plus haut taux de chômage pendant 35 ans, celui-ci est maintenant sous la moyenne nationale. Saguenay est la ville la moins criminalisée du Canada. Sa ville a été épargnée de la crise des carrés rouges. Les 49 municipalités de la région n’ont pas été entachées par des problèmes de corruption. La question linguistique et celle des accommodements raisonnables n’inquiètent pas ses concitoyens, francophones de souche à 99 %.
Avant notre entretien, je n’avais pas réalisé que l’Express 2012 de Québecor était en visite au paradis au Saguenay-Lac-Saint-Jean cette semaine.