APRÈS LA FÊTE, LES MAUX DE TÊTE
LONDRES | (AFP) Le rideau n’était pas encore tombé sur les Jeux olympiques de Londres que la question de l’héritage d’un événement au coût astronomique de 18 milliards de dollars revenait sur le tapis au RoyaumeUni, tant sur le plan sportif que social et urbain.
Hanté par les exemples des Jeux précédents, où les sites abandonnés offrent un piteux spectacle, Londres s’était fixé des objectifs ambitieux : des Jeux verts et utiles socialement, avec un impact durable aussi bien en termes d’urbanisme que de pratique sportive.
Le président du comité d’organisation, Sebastian Coe, a tiré la sonnette d’alarme sur la pratique du sport chez les jeunes, dans un pays où presque un tiers des enfants (30 % des 2 à 15 ans) est en surpoids ou obèse.
« Il faut reconnaître que nous sommes probablement la première génération de parents plus en forme que leurs enfants », a-t-il constaté, vendredi, appelant à profiter de la « fenêtre » ouverte par les Jeux pour renforcer le sport à l’école primaire.
« Si vous n’avez pas mis en place un intérêt pour le sport et l’exercice avant 10 ou 11 ans, cela devient très difficile de l’introduire vers 14-15 ans », a-t-il souligné.
Le premier ministre David Cameron, après avoir choqué en ironisant sur les écoles qui remplissent leurs deux heures de sport hebdomadaires avec « de la danse indienne » , a corrigé le tir en s’engageant à introduire obligatoirement les sports d’équipes à l’école à la rentrée.
Environnement
Si l’effet des Jeux sur la pratique sportive des Britanniques reste à prouver, la gestion de l’après-JO en termes d’équipements et de rénovation urbaine semble mieux parti.
La Commission indépendante pour des Jeux durables a délivré un satisfecit aux JO de Londres pour ses efforts en termes d’environnement : utilisation de matériaux recyclés dans la construction, installations temporaires démontables, recours massif aux transports en commun pour se rendre sur les sites.
Lorsque les Jeux paralympiques ( 29 août-9 septembre) seront terminés, le site olympique de Stratford, dans l’est de Londres, fermera pour un an, le temps d’offrir au public un parc paysager, des logements et des équipements sportifs.
La reconversion du site, pour un montant de 500 millions de dollars, doit changer totalement la physionomie des quartiers défavorisés de l’est de Londres.
« Je pense que nous pouvons nous mesurer à Barcelone et dire que, dans les deux cas, les Jeux ont transformé la ville en profondeur », a indiqué Coe.
Sur les huit équipements permanents construits à Stratford, seuls deux ont un futur incertain : le stade, pour lequel un appel d’offres a été lancé, et le centre de presse, qui devrait devenir un centre d’affaires, si l’horizon économique s’éclaircit.
Neuf millions de visiteurs espérés
Beaucoup de sites sont temporaires et vont être démontés pour être recyclés ailleurs. Ainsi, le pavillon de basket pourrait être utilisé pour les Jeux de Rio en 2016.
Le Village des athlètes doit être transformé en 2 800 appartements. Cinq nouveaux quartiers comprenant 8 000 appartements doivent aussi sortir de terre dans les 20 ans qui viennent, dont 35 % à loyer « modéré » , dans une ville connue pour ses loyers extrêmement élevés.
Les organisateurs espèrent aussi que le parc figurera parmi les 10 sites les plus visités de la capitale d’ici 2020, avec plus de neuf millions de visiteurs par an.