Match nul entre PLQ, PQ et CAQ?
Un lecteur a soumis au blogue électoral cette excellente question : « Que se passera-t-il si les résultats de l’élection sont : PLQ, 41 sièges; PQ, 41 sièges; CAQ, 41 sièges; QS, 1 siège; et ON, 1 siège? (...) »
Mathématiquement
Nous avons soumis la question au mathématicien Jean-Marie De Koninck, qui nous a rapidement répondu à partir de Budapest.
« Il faut absolument faire certaines hypothèses. (...) Les trois partis remporteront respectivement x, y et z sièges, chacun de ces trois nombres pouvant varier de manière équiprobable de 36 à 46, mais avec la contrainte x+y+z = 123. On peut alors calculer en utilisant un logiciel de calcul que le scénario x=y=z=41 se produira avec une probabilité de 1 sur 91. (...) »
Donc, si j’ai bien tout compris, la chance (ou le risque?) d’avoir une égalité parfaite à 41 sièges au soir du 4 septembre est de peu supérieure à 1 % dans ce calcul.
Politiquement
C’est bien beau tout ça, mais il se passe quoi concrètement à l’Assemblée nationale? Le plus probable est que l’élu solidaire (Khadir? David?) et l’optionniste Aussant s’engagent à appuyer un gouvernement péquiste. « Dans ce cas, il faudrait une déclaration solennelle des deux à l’Assemblée nationale avec, peut-être, un engagement sur une durée d’un an », croit Réjean Pelletier, professeur en sciences politiques à la retraite de l’Université Laval.
Autre scénario : PLQ, 51 sièges; PQ, 49; CAQ, 22; et 3 sièges répartis entre QS et ON. Le PQ et ses potentiels alliés seraient donc à un siège de plus que les libéraux.
Quoi faire, comme dirait Lénine? « Jean Charest peut choisir de demeurer en poste et attendre qu’il soit défait en Chambre », croit M. Pelletier.
Et, à ce moment-là, certains se rappelleront l’imbroglio au sortir de l’élection fédérale de 1926, alors que les libéraux s’étaient accrochés au pouvoir en s’unissant au Parti progressiste!