Des relations amour-haine
Les relations de François Legault avec les syndicats, notamment avec la Fédération des travailleurs du Québec (FTQ), ont beaucoup fait jaser pendant les débats télévisés. Qu'en est-il vraiment?
Le chef de la Coalition avenir Québec se dit prêt à bonifier les salaires des enseignants. Il veut cependant négocier dur avec les autres syndicats de la fonction publique. Il prône le vote secret pour les demandes d'accréditation.
En débattant avec ses adversaires, il a indiqué qu'il ne fallait pas que l'État québécois se soumette trop aux demandes des syndicats.
Or, l'historique de Transat A.T. avec le Fonds de solidarité FTQ est pour le moins fructueux, comme l'ont souligné péquistes et libéraux.
Le Fonds FTQ est un bras d'investissement et non la centrale syndicale elle- même. Il a largement contribué au succès du plan d'affaires du voyagiste Transat. A. T. C'est la maisonmère du transporteur Air Transat, dont François Legault a été fondateur et PDG.
En 1990, le Fonds FTQ misait 4 M$ sur l'entreprise par la voie d'un placement privé. Il est demeuré longtemps premier ou deuxième actionnaire.
Aujourd'hui, il détient toujours 13,1 % de ses actions ordinaires, selon les données compilées par l'agence Bloomberg.
Prêteur
Le Fonds FTQ a aussi agi à titre de prêteur pour la compagnie. Par exemple, il mettait sur pied une facilité de crédit de 60 millions à la fin de 2008. À l'époque, une crise du crédit sévissait sur les marchés.
François Legault a bénéficié de l'implication du Fonds dans l'entreprise. Lorsqu'il est entré en politique en 1998, la vente de ses actions lui procurait un gain estimé à 14 millions.
Selon les plus vieilles circulaires de la direction de Transat disponibles, M. Legault a aussi empoché un salaire annuel de 150 000 $ en 1994 et 1995.