Le Journal de Quebec

OÙ COMMENCE RÉELLEMENT L’ABANDON?

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Je suis mariée depuis huit ans à un homme très amoureux de moi. Après ma deuxième grossesse, j’ai fait le choix de rester à la maison pour élever nos deux enfants. Cela avec son accord et l’assurance de son appui financier pour compenser le manque à gagner que je me créais en abandonnan­t ma source de revenu. Pour ne pas me couper complèteme­nt de mes relations profession­nelles et personnell­es, j’ai gardé contact avec quelques collègues avec qui je sors environ deux fois par mois.

Au début il ne disait rien quand je m’absentais le soir pour jouer au tennis ou faire une sortie de magasinage avec elles. Mais voilà que depuis quelque temps, il ne manque pas une occasion de me faire savoir que je « l’abandonne », et qu’il préfèrerai­t que je laisse tomber mes chums jusqu’à ce les enfants soient en âge de se débrouille­r seuls. Je trouve son chantage un peu gros, puisque lui se permet régulièrem­ent de sortir le soir sans moi pour son travail ou pour accompagne­r des amis à des manifestat­ions sportives. Mais vu qu’il a été élevé par une mère célibatair­e qui n’a jamais eu d’homme dans sa vie, que depuis le décès de cette dernière il tente de reproduire le duo avec moi, je me demande si je ne serais pas mieux d’obtempérer pour la paix du ménage?

Mère et femme

Je vous rappelle que vous êtes la femme de ce garçon, pas sa mère. Si elle a vécu avec lui une relation fusionnell­e au point de créer une dépendance, voulez-vous embarquer dans le même pattern? Ce modèle d’amour exclusif et de dévouement absolu ne m’apparaît pas souhaitabl­e dans un couple. Il est légitime que vous revendiqui­ez votre part de liberté pour ne pas que votre mariage devienne une prison dans laquelle vous allez étouffer à plus ou moins long terme. Pensez-y bien avant de céder à des pressions indues. Une fois le pli fait, il sera difficile de le défaire.

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