Risques du dossier informatisé
Le ministre Hébert est fier de déclarer que le système de dossier informatisé sera fonctionnel à la grandeur du Québec d’ici à 2015. Le meilleur argument de vente de ce système est bien sûr les soins prodigués aux gens présentant de multiples problèmes de santé, les professionnels les traitant pouvant avoir accès à l’ensemble du dossier de ces patients.
Sans le système informatisé, ces patients se promènent déjà avec sur eux la liste de leurs médicaments fournie par leur pharmacien. De plus leur médecin traitant peut d’ors et déjà être branché à l’hôpital de proximité et avoir ainsi accès à l’ensemble des examens diagnostics et tests de laboratoire par le système Synapse. Et cela, sans débourser un sou dans le contexte budgétaire actuel.
Le dossier santé informatisé fera le bonheur des bureaucrates mais fera- t- il le bonheur des patients?
1) Il vous est déjà arrivé comme à nous tous de consulter un médecin dont les compétences sont douteuses. Avec le nouveau système, son (mauvais) diagnostic vous suivra dorénavant. Lorsque vous solliciterez un second avis, le médecin que vous consulterez aura son jugement biaisé par votre première rencontre.
2)Vous avez 30 ans et vous postulez sur un emploi formidable qui pourrait changer le reste de votre vie? Eh bien, sachez que votre passé pourrait vous rattraper. Lors de l’examen médical d’embauche, le médecin pourra savoir si vous avez eu des maux de dos il y a 10 ans, si vous avez déjà fait une dépression ou encore si vous avez eu dans votre jeunesse des problèmes de consommation.
3) Le ministère de la Santé pré-
tend bien sûr que le secret du dossier sera préservé. Mais contrairement au dossier papier, ce dossier sera regardé dans son entièreté par une multitude d’intervenants. La visite discrète d’un homme marié dans une clinique pour MTS le suivra dorénavant fort longtemps.
Faisons-nous confiance au gouvernement pour gérer notre liberté de choix et notre vie privée? À le voir gérer nos routes, nos écoles et nos hôpitaux, poser la question, c’est y répondre....