Le Journal de Quebec

PME québécoise­s boudées

15 % des investisse­ments aux petites et moyennes entreprise­s de la Belle Province

- HUGO LEGRIS-TREMBLAY

Une analyse du rapport annuel 2012 du Fonds de solidarité du Québec (Fonds FTQ) permet de constater que seulement 15 % de ses investisse­ments servent de levier financier pour les PME québécoise­s.

Ces données donnent raison au ministre conservate­ur Maxime Bernier, qui a mené une charge contre le Fonds FTQ il y a quelques semaines en lui reprochant d’investir trop peu en capital de risque dans les PME québécoise­s. M. Bernier affirmait que le Fonds n’avait que 11 % de ses actifs sous gestion en capital de risque au Québec.

Le Fonds s’est défendu en affirmant investir bien plus dans sa communauté que les 11 % mentionnés par les conservate­urs.

Dans son rapport de gestion annuel, il indique avoir effectué en 2012 des investisse­ments totaux en capital de développem­ent de plus de 4,6 milliards $, soit près de la moitié de ses actifs sous gestion.

Le responsabl­e des communicat­ions du Fonds FTQ, Patrick McQuilken, a affirmé que le Fonds respectait toutes les dispositio­ns de sa loi constituan­te.

Le fameux «60 %»

L’article 15 de cette loi stipule que «les investisse­ments admissible­s doivent représente­r, en moyenne, 60 % de l’actif net moyen du Fonds de l’année précédente». Au 31 mai 2012, la valeur des investisse­ments admissible­s s’élevait à 5,1 milliards $ et représenta­it 67 % de l’actif net moyen de l’exercice précédent, ce qui est bien supérieur à la cible fixée.

Pour déterminer son chiffre de 11 %, le ministre Bernier s’est référé à une étude de l’Institut économique de Montréal ( IEDM). Selon Yourri Chassin, économiste et coordonnat­eur de la recherche à l’IEDM, «les calculs de l’IEDM sont basés sur les définition­s de l’Associatio­n canadienne du capital de risque et d’investisse­ment et se veulent être une estimation». D’ailleurs, cette estimation s’est avérée assez juste puisque M. McQuilken nous a confirmé que les investisse­ments du Fonds en «capital en démarrage» ne représenta­ient en effet que 15 % de son actif.

Le Fonds de solidarité FTQ a des actifs sous gestion de plus de 8,5 milliards $.

À la Bourse

En analysant le rapport annuel, nous constatons que le Fonds a investi des sommes considérab­les dans d’importante­s compagnies cotées en bourse et bien implantées dans leur secteur d’activité. Depuis quelques années, une bonne proportion du rendement du Fonds provient d’ailleurs de ces entreprise­s.

Plusieurs intervenan­ts reprochent au Fonds de solidarité FTQ d’investir que très peu dans les entreprise­s québécoise­s en phase de démarrage, mais Patrick McQuilken, responsabl­e des communicat­ions du Fonds FTQ, réfère au rapport annuel du Fonds et mentionne que cela fait partie intégrante de sa mission.

Parmi les entreprise­s québécoise­s dans lesquelles le Fonds a investi en bourse, on retrouve des entreprise­s largement financées par le marché comme Bombardier, Rona, 5N Plus, Atrium Innovation­s et Groupe CVTech.

 ?? PHOTO D’ARCHIVES, JOCELYN MALLETTE ?? √ Yvon Bolduc, président-directeur général du Fonds FTQ, a pris toutes les tribunes pour dénoncer le gouverneme­nt Harper qui va couper les
crédits d’impôts aux fonds de travailleu­rs.
PHOTO D’ARCHIVES, JOCELYN MALLETTE √ Yvon Bolduc, président-directeur général du Fonds FTQ, a pris toutes les tribunes pour dénoncer le gouverneme­nt Harper qui va couper les crédits d’impôts aux fonds de travailleu­rs.

Newspapers in French

Newspapers from Canada