Le Journal de Quebec

Faire n’importe quoi une fois par année

Que se passe-t-il quand, tous les ans, le gouverneme­nt américain autorise ses citoyens à commettre n’importe quel crime pendant 12 heures. Réponse dans La purge avec Ethan Hawke et Lena Headey.

- ISABELLE HONTEBEYRI­E

Les prisons sont vidées, les postes de police ne répondent plus, les hôpitaux arrêtent d’admettre des patients et la population est laissée à elle-même dans ce suspense d’horreur réalisé par James DeMonaco. C’est d’ailleurs grâce à sa femme que le cinéaste a eu l’idée d’écrire cette histoire pour le moins tordue. «Un jour, je suis sorti de ma voiture pour crier après un autre conducteur. C’était un véritable cas de rage au volant, mais ma femme m’a retenu. Quand nous sommes revenus dans l’auto, elle m’a demandé si ce ne serait pas génial que nous puissions faire n’importe quoi une fois par année», s’est-il souvenu.

La prémisse s’est ensuite raffinée pendant trois ans, James DeMonaco voulant aborder des thèmes très particulie­rs de la société américaine contempora­ine. Dans La purge, le gouverneme­nt a été remplacé par une espèce de dictature, les dirigeants étant le groupe New Founders of America (nouveaux fondateurs de l’Amérique). Dans ces États-Unis de 2022, le taux de pauvreté est inférieur à 5 % et celui du chômage plafonne à 1 %. Parallèlem­ent, le 28e amendement de la Constituti­on garantit, tous les 21 et 22 mars, de 19h à 7h, une amnistie générale. Chaque citoyen peut se livrer aux pires crimes, il ne lui arrivera rien.

Débat sur la violence

«Je souhaitais ouvrir le débat sur la violence aux États- Unis ainsi que la thématique des classes sociales. D’une certaine manière, mon travail s’est articulé autour de l’ouragan Katrina et la réponse du gouverneme­nt, ou plutôt son absence de réponse, de même que la manière dont nous traitons les pauvres.»

La purge suit donc une famille, les Sandin. James (Ethan Hawke), le père, est vendeur de systèmes de sécurité ultrasophi­stiqués dont il a équipé la demeure, ce qui lui a permis, avec sa femme Mary (Lena Headey) et leurs enfants Zoey ( Adelaide Kane) et Charlie (Max Burkholder), d’échapper aux horreurs qui se déroulent depuis des années.

Or, un soir, il laisse entrer un étranger, poursuivi par une bande en délire. Le groupe d’attaquants armés de machettes et de mitraillet­tes, les Freaks, est mené par un jeune homme (Rhys Wakefield) d’une politesse exquise, mais d’une férocité inouïe. Soit les Sandin leur livrent l’étranger, soit ils attaquent la famille.

«C’est l’originalit­é du projet qui m’a séduit, a expliqué Ethan Hawke. J’avais déjà travaillé avec James DeMonaco pour L’assaut du poste 13 et j’avais adoré l’expérience. [...] De plus, La purge m’a immédiatem­ent fait penser à certains films avec lesquels j’ai grandi comme New York 1997. L’idée de base peut sembler ridicule, mais quand on y songe quelques minutes, elle n’est pas si farfelue que ça.»

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PHOTO COURTOISIE Le film nous amène dans une famille qui croyait pouvoir éviter les horreurs.

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