LA FIN D'UN CALVAIRE
CELUI QUI A TUÉ LEURS FILLES PLAIDERA COUPABLE
Alors qu’ils attendent depuis près de deux ans que débute le procès de celui qui a tué leurs filles, les parents de Caroline Fortier et ceux de Nadia Pruneau sont à la fois choqués et soulagés d’apprendre que Tommy Lacasse plaidera finalement coupable.
Les deux familles de Saint- Prosper de Beauce souhaitent désespérément tourner la page sur cette triste histoire. Hier, la procureure aux poursuites criminelles et pénales, Me Audrey Roy-Cloutier, a fait savoir que Lacasse avait choisi d’enregistrer un plaidoyer de culpabilité aux accusations de conduite avec les facultés affaiblies ayant causé la mort portées contre lui. Il plaidera coupable le 10 juin. «Quand les filles sont mortes, nous avons eu 12 heures pour nous revirer de bord et préparer leur enterrement. Lui, ça fait deux ans qu’il se prépare. Il est temps que ça finisse», a déploré Diane Vachon, mère de Caroline Fortier.
Condamnées à perpétuité
Le 17 juin 2011, les familles de Caroline et de Nadia ont été condamnées à perpétuité. Après s’être trouvées dans l’automobile du jeune conducteur de 18 ans, les deux jeunes femmes sont mortes lorsque Lacasse a perdu la maitrise de son véhicule dans virage de la route 275, à Sainte-Aurélie. Ce jour-là, la vie des deux familles a basculé dans un gouffre profond. «On connaît le début et on connaît la fin, mais entre les deux, il nous manque plusieurs chapitres pour pouvoir comprendre le départ des filles», a mentionné Mme Vachon.
Familles unies dans le deuil
Depuis ce triste jour, les deux couples sont soudés par une peine unique qui ne disparaîtra jamais complètement. « J’imagine qu’avec le temps, la blessure sera moins vive, même si la cicatrice restera présente à jamais. Cependant, j’ose croire que bientôt, nous pourrons tenter de nous refaire une vie heureuse à trois plutôt qu’à quatre», a expliqué Guylaine Bédard, qui a perdu sa fille Nadia. Devant un plaidoyer de culpabilité, les deux familles ne peuvent qu’être soulagées, même si, selon elles, la justice n’appartient vraiment pas aux victimes. «Nous sommes enfermés dans un trou noir depuis deux ans et le seul qui possédait la clé pour nous libérer, c’était lui. Aujourd’hui, il est temps que ça cesse», a ajouté Mme Vachon, précisant qu’aucune peine ne ramènera jamais «les filles» à la maison.
Passé figé dans le présent
Depuis l’accident, deux longues années se sont écoulées, mais pour les parents de Caroline et de Nadia, le temps s’est figé. Les chambres des adolescentes sont encore intactes et, sur le plancher de celle de Caroline, une paire de souliers rappelle son départ précipité. « Chaque fois que je verrai les amies de Caroline et de Nadia avoir des enfants ou partir en appartement, je ne pourrai pas m’empêcher de penser que les nôtres aussi auraient pu avoir un bel avenir... » , a dit avec regret la mère de Caroline en terminant.