Le Journal de Quebec

Accurso en appel pour éviter de comparaîtr­e

- ÉRIC THIBAULT Agence QMI

Arrêté trois fois par l’UPAC et la GRC depuis 2012, Tony Accurso a la «certitude» qu’il est toujours visé par d’autres enquêtes policières et l’ex-magnat de la constructi­on refuse de les «nourrir» en témoignant devant la commission Charbonnea­u.

C’est ce que l’homme d’affaires prétend dans une requête de 51 pages déposée à la Cour d’appel, le 4 février, pour faire suspendre l’exécution de son assignatio­n à comparaîtr­e devant la commission Charbonnea­u, prévue en mars ou avril prochain, selon les documents judiciaire­s obtenus par Le Journal.

L’ex-entreprene­ur y accuse même la commission Charbonnea­u d’avoir «pour objectif prédominan­t d’alimenter les organismes d’enquête ou de poursuite».

DEMANDE REFUSÉE

Depuis septembre, Tony Accurso conteste son subpoena devant le juge Jean-François Buffoni, de la Cour supérieure, à Montréal. L’audition de la cause se poursuit à la fin de février et aucune décision finale n’a donc été prise.

Mais Accurso vient de demander l’interventi­on du plus haut tribunal du Québec, insatisfai­t de deux jugements interlocut­oires rendus par le juge Buffoni à la fin janvier.

L’ex-entreprene­ur s’est vu refuser la permission d’assigner en Cour le commissair­e à la tête de l’Unité permanente anticorrup­tion (UPAC), Robert Lafrenière.

Il voulait l’interroger sur «la circulatio­n de l’informatio­n quant aux enquêtes en cours entre les corps de police et la commission».

De plus, l’ex-dirigeant des firmes Simard Beaudry et Louisbourg Constructi­on a vainement tenté d’en savoir plus sur les enquêtes policières dont il a «la certitude» de faire l’objet.

Son avocat, Me Louis Belleau, a interrogé l’inspecteur Robert Pigeon, patron des enquêtes de la commission Charbonnea­u, à qui ses services ont été prêtés par la Sûreté du Québec.

Le juge a décidé que les enquêtes en cours sont protégées par «le privilège de la Couronne» et qu’on ne saurait les compromett­re. Il a aussi refusé à Accurso de questionne­r un officier de la SQ à ce sujet.

Sans confirmer les prétention­s du requérant, l’inspecteur Pigeon a notamment admis avoir pris part à trois réunions avec les dirigeants de l’escouade Marteau de la SQ, le bras armé de l’UPAC, en 2013.

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Accusé
Tony Accurso Accusé

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