Myrko Kvist à l’ombre pour 10 ans
L’homme de 41 ans était accusé de l’homicide involontaire de Linda McInnis
Pour avoir pris la vie d’une femme sans défense et privé une enfant de sa mère et une soeur de son aînée, Myrko Kvist a écopé, hier, d’une peine de 10 ans de pénitencier, et ce, sans jamais jeter un regard sur la famille qu’il a décimée.
La juge Chantale Pelletier a ni plus ni moins tranché la poire en deux en imposant cette sentence à l’homme de 41 ans qui a admis sa culpabilité, le 22 mars 2013, à l’homicide involontaire de Linda McInnis.
CINQ OU 15 ANS
Lors des observations sur la peine qui ont eu lieu en décembre, l’avocate de Kvist, Me Vanessa Fortin-Dominguez, penchait pour une peine variant de cinq à huit ans, alléguant que le crime de son client se rapprochait davantage de l’accident.
Le procureur aux poursuites criminelles et pénales, Me Daniel Bélanger avait quant à lui suggéré une peine de 15 ans d’emprisonnement, compte tenu de «l’importance des objectifs de dissuasion et d’exemplarité».
Selon la présidente du tribunal, bien que «les circonstances de l’infraction se rapprochent davantage du meurtre», contrairement aux prétentions de la défense, «il ressort que le crime n’était pas organisé et planifié».
Après avoir commis une agression sexuelle sur la victime âgée de 58 ans en lui prenant un sein, l’accusé a paniqué et il a voulu faire taire Mme McInnis (qui criait) en l’étranglant.
«L’accusé a certes commis un crime violent, mais il ne s’agit pas d’un de ces cas que la Cour d’appel qualifie de violence extrême, caractérisée par un acharnement sur la victime», a rappelé la juge Pelletier devant l’accusé, qui, tout au long du prononcé de la peine, a gardé les yeux rivés au sol.
TRAVAIL DES POLICIERS
Au sortir de la salle d’audience, Catherine Chénier, fille de la victime, n’a pas voulu s’adresser aux médias, préférant «digérer» la sentence qui met ainsi fin à une année cauchemardesque.
Elle a toutefois tenu à souligner, par l’intermédiaire du procureur au dossier, le travail exceptionnel effectué par les policiers et les enquêteurs du Service de police de la ville de Québec, qui n’ont pas ménagé leur peine pour pouvoir remettre le corps de la victime à sa famille.
UN AN DE PLUS
En plus de la peine pour homicide involontaire, Kvist a écopé d’une peine supplémentaire d’un an pour une fraude qu’il a commise à l’égard de son employeur, Beenox, en 2012.
La peine globale de l’homme représente donc l’équivalent de 11 années de détention, mais comme il est détenu de façon provisoire depuis maintenant un an, il lui reste 10 années de pénitencier à purger.