Sale boucane

Je suis un enfant de la fumée. Je me souviens, assis dans le salon, dans les années 70, j’avais peine à reconnaître ma mère au fond du corridor tellement il y a de la fumée dans le logement.

Mon père et ma mère, c’était deux paquets par jour.

Quand il pleuvait, j’aidais ma mère à rouler des cigarettes. Une motte de tabac au milieu de la table et c’est moi qui insérais le papier dans la petite machine à manivelle.

Cette scène qui peut vous paraître dégénérée, mais 1978, c’était ça, avec la bière entre les cuisses au volant et les enfants pas attachés à l’arrière d’une voiture.

Ma mère empilait les coupons de Mark Ten.

Mon père, lui, fumait des Craven A.

Et aujourd’hui, je prends une pompe de cortisone pour mon asthme.

J’ai été fumeur malgré moi, par ma mère, morte d’un cancer du poumon, qui avait fumé durant mon enfance, depuis sa grossesse!

Je déteste la cigarette et je ferais toute une montée de lait si mes enfants osaient toucher à cette ordure.

Mais actuellement, les lobbies antitabac font fausse route et mènent un mauvais combat, contre la cigarette électronique, alors que l’urgence est ailleurs.

CIGARETTE À BORD

Pour les anti, la E-cigarette fait la promotion du tabagisme.

Pour les pro, c’est une alternative moins nocive que le tabac pour le fumeur et l’entourage pour éventuellement cesser de fumer.

eN griller uNe avec uN PouPoN à BorD, zéro ProBlèMe !

Mettons donc les priorités à la bonne place.

Bien avant ces bidules, c’est la fumée secondaire dans les voitures qui doit être attaquée.

En mai 2013, le ministre de la Santé, Réjean Hébert, avait exprimé la volonté de durcir la loi afin d’y inclure une interdiction de fumer dans les véhicules en présence d’enfants.

Des enfants sans défense, qui fument de force. Mais depuis, plus rien. Pourtant le problème est grave. En septembre, un sondage révélait qu’un fumeur sur cinq fumait à l’intérieur de son véhicule même s’il s’y trouve des mineurs.

Au Québec, c’est le monde à l’envers: interdit de prendre un cellulaire dans sa main, mais en griller une avec un poupon à bord, zéro problème!

En 2009, l’Ontario a pourtant interdit cette pratique et les délinquants s’exposent

Malgré l’esclavagisme de la dépendance, l’acte de fumer reste conscient.

Qu’en est-il de cette femme enceinte qui, consciemment, fume, endommageant son enfant à naître?

Un acte irresponsable, qui devrait, à mon avis, aboutir en des accusations de négligence criminelle. Parce qu’à mes yeux, ça l’est. La santé de l’enfant à naître, c’est un enjeu de société qui surpasse la sphère maternelle.

Aujourd’hui, je suis loin d’en vouloir à ma mère. Je suis en paix. Mais mes pompes et les crises d’asthme que je fais, surtout l’hiver, me rappellent que l’ultime priorité devrait rester les enfants et les bébés à naître contre une nuisance aux torts chroniques. à des amendes de 250 $.

NÉGLIGENCE CRIMINELLE