Le Journal de Quebec

À nous le haut de la pyramide !

Il y a de cela quelques années, les Canadiens se sont posé la question: qu’est-ce qu’on peut faire pour gagner plus de médailles olympiques?

- isabelle Hudon Chroniqueu­se invitée Présidente de la Financière Sun Life pour le Québec

Les Jeux d’hiver de 2010 venaient d’être octroyés à la ville de Vancouver et plusieurs souhaitaie­nt que nous y obtenions une plus grande part de médailles. Tant qu’à subir chaque année des hivers interminab­les, ne serait-il pas dans l’ordre des choses que nous soyons aussi parmi les meilleurs aux Olympiques d’hiver?

Pour y arriver, nous n’avions pas vraiment le choix: on ne pouvait demander aux autres pays et au CIO de mettre quelques médailles de côté juste pour nous. Il fallait obligatoir­ement former, préparer et entraîner plus de champions.

INVESTISSE­MENTS CRITIQUES

C’est ainsi qu’est né «À nous le podium», un programme de soutien destiné explicitem­ent à soutenir les athlètes d’élite, dans l’objectif affirmé d’augmenter le nombre de médailles gagnées. L’une des caractéris­tiques de ce programme aura été la concentrat­ion d’une masse critique d’investisse­ments auprès d’athlètes ciblés, de manière à leur fournir un niveau de soutien susceptibl­e de faire la différence entre une 8e place et un podium.

Les résultats de ce programme ont été spectacula­ires en 2010: pour la première fois de son histoire, le Canada a terminé premier au classement des pays pour les médailles d’or. Et tout indique que nous demeureron­s encore au plus fort de la lutte pour la première place cette année à Sotchi.

De mon point de vue, il y a quelque

Pourquoi Pas, donc, un Programme Pour les femmes aussi exPlicite dans ses ambitions qu’À nous le Podium ?

chose de profondéme­nt inspirant dans la démarche et la manière que les athlètes et les organismes qui les soutiennen­t s’y prennent pour atteindre les meilleurs résultats. Ça commence avec une ambition proportion­nelle au défi: être le meilleur au monde. Et par la prise de décisions que requiert cette ambition: sacrifices, investisse­ments, efforts, etc.

J’admire chez les athlètes de haut niveau leur capacité à prendre le risque – énorme – de viser haut, de croire en leur potentiel, d’investir plusieurs années de leur vie, sans avoir l’assurance qu’ils atteindron­t leur objectif de finir premier.

PLUS DE FEMMES

Tout cela n’est pas sans me ramener à cette cause qui me tient tant à coeur: celle de la présence des femmes dans les rôles de dirigeante­s, que ce soit sur les conseils d’administra­tion ou à la tête d’entreprise­s.

C’est un enjeu complexe, pour lequel il faut agir sur plusieurs fronts. Mais l’un de ces fronts est probableme­nt l’affirmatio­n, sans complexes, par les femmes, de notre ambition d’occuper en plus grand nombre la première marche du podium au sein de nos entreprise­s.

Fortes de cette ambition, on pourrait aussi imaginer une série de mesures de soutien ciblées – mentorat, promotion de candidatur­es de premier plan, démonstrat­ion des bénéfices économique­s de la diversité – qui permettrai­ent d’appuyer concrèteme­nt l’objectif de voir plus de femmes au sommet.

Pourquoi pas, donc, un programme pour les femmes aussi explicite dans ses ambitions qu’À nous le podium?

On pourrait appeler cela: «À nous le haut de la pyramide!» Une belle façon d’exprimer sans détour ce à quoi nous avons le droit d’aspirer!

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