Le Journal de Quebec

Tretiak, Voisine et Poutine «onstage!»

SOTCHI | Vladislav Tretiak, Roch Voisine et... Vladimir Poutine sur la scène de la Maison du Canada, c’est-tu assez fort à votre goût?

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Pas fou, extravagan­t. Pas extravagan­t, complèteme­nt pété. Pas pété, irréel!

Un après-midi comme on n’en a jamais connu dans l’histoire de l’olympisme au Canada.

Les choses avaient débuté sur les chapeaux de roues après dîner hier. Marcel Aubut avait déjà invité Roch Voisine à venir donner un spectacle vers 16 heures. Et à la dernière minute, il a convaincu Vladislav Tretiak de venir faire un tour à «sa» Maison.

Pour mieux vous situer, quand on parle de Vladislav Tretiak, on parle d’un dieu en Russie. C’est lui qui a allumé la vasque lors de la cérémonie d’ouverture. Comme Muhammad Ali l’avait fait à Atlanta en 1996.

Et si Tretiak est un dieu en Russie, il est une superstar internatio­nale dès qu’on parle de hockey.

LE LIVRE DE RICHARD GARNEAU

Quand il est arrivé, j’étais à l’entrée. Il m’a reconnu, m’a serré contre lui en disant en français: « Bonjour, comment allez-vous?» Puis, il m’a présenté sa femme Tatyana et sa fille dont je n’ai pas saisi le prénom. Ç’a fait comme un ouragan dans la grande salle. Tous les employés et tous les invités voulaient l’approcher.

Tretiak est monté à l’étage pour aller retrouver Marcel Aubut dans son bureau. Me Aubut lui a fait signer le livre de Richard Garneau que Tretiak a immédiatem­ent reconnu, et la parade de ceux qui voulaient timidement se faire photograph­ier a repris.

C’est là que Roch Voisine et son agent, Mario Lefebvre, sont arrivés. Roch a serré la main du géant, tout timide et discret, et Mario Lefebvre, pour qui Tretiak est l’idole absolue, a fait de même. J’ai rarement vu pareille démonstrat­ion dans un endroit aussi étroit que le bureau de Marcel.

Voisine se rappelait qu’il avait neuf ans quand Tretiak et les Soviétique­s ont disputé la Série du siècle. Et Mario Lefebvre, qui avait 15 ans, racontait qu’à son école à Cartiervil­le, on avait installé une télé dans la classe pour qu’on puisse suivre les derniers matchs.

LA PRESSION SUR LES RUSSES

J’ai eu le temps de poser quelques questions en redescenda­nt l’escalier. «Nos gars ont beaucoup de pression. Demain (aujourd’hui), ils ont un gros match contre les États-Unis et ils sentent qu’on attend beaucoup d’eux. Le genre de match que j’aimais disputer», de dire Tretiak.

Puis, Aubut l’a invité à monter sur la scène où il faisait office de maître de cérémonie. Il en a beurré un petit peu, mais dans les limites de l’enthousias­me et de la fête qui levait de façon spontanée.

– Je vous présente le numéro 2 de la Russie, le plus grand gardien de l’histoire du hockey, le président de la Fédération de hockey de Russie…Vlllllaaaa­dlislav Treeeetiak!

– Pas le numéro 2, plutôt le numéro 20, a rétorqué Tretiak en souriant. Il faisait allusion à son numéro quand il jouait pour l’équipe nationale soviétique.

Il a demandé la présence de son interprète, mais après avoir entendu l’accent de Me Aubut, il a dû se dire que son anglais serait aussi bon et il a continué dans cette langue pour expliquer à quel point le Canada et la Russie sont les deux grands pays de hockey et comment les Russes avaient découvert et aimé les Canadiens grâce au hockey. Puis, Roch Voisine s’est installé avec sa guitare et le show a levé d’un cran.

Mais cet après-midi débile n’était pas terminé.

Quand on parle de vladislav tretiak, on parle d’un dieu en russie.

POUTINE A DIT « DA »

Une heure plus tard, le show venait de prendre fin, Marcel Aubut a appris que Vladimir Poutine avait reçu une invitation d’aller visiter la Maison des États-Unis, voisine de celle du Canada.

Aubut n’a pas hésité. Il a des amis chez les Américains et il est parti comme un train vers la maison des USA. Il s’est invité selon sa façon coutumière et ses amis américains du comité olympique l’ont accueilli et guidé vers le président Poutine.

Celui-ci qui l’avait déjà rencontré à deux reprises, dont un bon moment avec René Fasel, président de la Fédération internatio­nale de hockey sur glace, l’a reconnu et s’est montré amical.

Ça n’a pas été long que Marcel a senti qu’il avait une chance inouïe de casser la baraque. En baragouina­nt deux mots de russe et avec l’aide d’un interprète, il a réussi à convaincre le président tout puissant de la Russie de venir saluer ses amis canadiens… de l’autre côté de l’allée.

Invraisemb­lable. Poutine a dit «da» et quelques minutes plus tard, Marcel Aubut présentait le président Poutine sur son stage en clamant que c’était les meilleurs Jeux qu’il n’avait jamais connus. C’était l’euphorie parmi les 250 personnes entassées dans la salle. Poutine lui a fait l’accolade et a pris le micro pour dire que tous les Russes font de leur mieux pour accueillir le monde.

On applaudiss­ait, on criait, on se pinçait…

Et un loustic aurait pu demander: «C’est qui le gars avec Marcel?»

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