Opération contre les milices en Centrafrique
BANGUI | (AFP) Les forces internationales ont arrêté hier à Bangui une dizaine de membres de la milice majoritairement chrétienne anti-Balaka, accusée de crimes atroces contre la minorité musulmane, sans toutefois réussir à arrêter les principaux responsables du groupe armé.
Les responsables militaires de l’opération française Sangaris et de la force de l’Union africaine (Misca) avaient durci le ton ces derniers jours, prévenant qu’ils feraient usage de la force. La Centrafrique a sombré dans le chaos depuis le coup d’État en mars 2013 de Michel Djotodia, chef de la coalition rebelle Séléka, à dominante musulmane, contraint à la démission le 10 janvier.
Face aux rebelles de la Séléka, des milices locales d’autodéfense, issues des régions rurales à dominante chrétienne, se sont peu à peu formées: les antibalaka, littéralement «antimachette», qui ont à leur tour semé la terreur dans Bangui et en province.
250 SOLDATS
L’opération menée hier a débuté peu avant 6 h sur un large périmètre du quartier Boy Rabe, fief banguissois des milices anti - bala ka . Environ 250 soldats ont participé à cette opération, au cours de laquelle ils ont fouillé les maisons, à la recherche d’armes et de plusieurs personnalités dont le procureur de Bangui a réclamé l’arrestation.
En début d’après-midi, les ministres centrafricains de la Défense, de la Sécurité et de la Justice se sont rendus avec le procureur de la République Ghislain Grésenguet au camp militaire de la Misca, où les personnes interpellées, «une bonne dizaine» entre vendredi soir et hier selon le procureur, ont été amenées.
400 MILITAIRES DE PLUS
La France a annoncé vendredi l’envoi de 400 militaires supplémentaires, portant le dispositif Sangaris à 2000 hommes.
«Je crois que ça sera plus long que prévu, parce que le niveau de haine et de violence est plus important que celui qu’on imaginait», a déclaré hier le ministre français de la Défense, Jean- Yves Le Drian.