Le Journal de Quebec

Ellea ditSTOP aux excès

- MARIE-FRANCE BORNAIS Le Journal de Québec

Excédée d'être aux prises avec des dizaines de kilos superflus, tannée d'être victime de «grossophob­ie», au bout du rouleau, Valérie Fraser a décidé de maigrir et l'a annoncé sur Facebook. Quelques mois plus tard, cette nouvelle star du web raconte son histoire dans Le jour où j'ai arrêté d'être grosse, un livre co-écrit avec l'ex-Moquette coquette Marianne Prairie.

Drôle et pleine d'énergie Valérie Fraser a longtemps prétendu qu'elle assumait son poids. Jusqu'à ce que son médecin lui annonce qu'elle ne passera pas la trentaine. Il fallait qu'elle arrête d'être grosse. Elle a choisi de partager son expérience sur les réseaux sociaux. Un an plus tard, elle compte 20 000 «J'aime» sur sa page Facebook et a perdu plus de 130 livres.

Dans Le jour où j'ai arrêté d'être grosse, elle raconte son histoire avec beaucoup d'humour et une grande sincérité, sans jamais sombrer dans le pathos. Elle raconte tout, de son enfance déjà marquée par l'obésité à ses insuccès amoureux, tout en passant par les préjugés, les remarques et les comporteme­nts qui blessent. Le sujet est tellement délicat qu'elle a même écrit les «six phrases à éviter pour devenir le bon ami d'une personne grosse».

Elle raconte comment, souffrant de maux de dos atroces, il lui a fallu voir une vingtaine de médecins différents avant d'obtenir les papiers qui allaient permettre de faire les examens adéquats. Diagnostic: six hernies discales. Elle a été opérée pour en faire enlever trois.

«Je suis contente de mettre cette vie derrière moi et je vois le futur comme un canevas tout neuf», dit Valérie en entrevue téléphoniq­ue. «La dernière fois que je me suis pesée, avant de faire ma page Facebook, je faisais 345 livres. Mais j'imagine que j'ai déjà dû peser plus. Ça va bientôt faire deux ans que j'ai entrepris ma démarche et j'ai perdu environ 130 livres.

« JE MANGE BIEN »

«Même si les livres ne décollent pas comme je le veux, des fois, il reste que je mange bien, je ne me bourre pas la face, je ne suis jamais retournée au McDo. Je m'entraîne toujours autant et ma vie va bien. c'est ce message que je veux continuer à me dire. Je veux juste être bien dans ma peau et bien dans ma vie. Le reste va venir.»

Valérie a décidé de changer sa vie et c'est ce qu'elle partage avec les gens. « Si ça prend cinq ans pour que je me rende à mon poids idéal, eh bien, ce sera ça. J'ai vraiment changé ma vie de A à Z. Dans le livre, je parle de tous les excès de ma personne, qui était excessive et dépendante à plein de choses. Je montre que je m'en débarrasse, petit peu par petit peu, mais quand je m'en débarrasse, c'est pour de bon.»

Elle aimerait que les gens cessent de juger seulement sur le physique. «Quand tu es gros, tu vis dans une bulle. Il n'y a rien qui est fait pour toi et tu le sais, donc tu t'auto- exclues souvent. On pense qu'on est plus lâche qu'on l'est vraiment parce que, pour vrai, de sortir chaque matin, c'était l'épreuve la plus dure que j'ai fait de toute ma vie. J'ai été grosse toute ma vie. Je pesais presque 200 livres à 11 ans. Ne pas prendre la peine de donner une parole à ces gens-là, c'est de se fier sur l'image qu'on en a.»

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Valérie Fraser a co-écrit le livre avec Marianne Prairie.
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