Des militaires sous surveillance
L’Armée canadienne prône la détection des signes de stress post-traumatique chez ses troupes
LAC-ETCHEMIN | Alors que le tout dernier groupe de militaires reviendra sous peu d’Afghanistan, le commandant de l’Armée canadienne demande aux troupes ayant vécu les affres de la guerre d’être attentifs à ceux qui ont besoin de soins.
Originaire de Thetford Mines, le lieutenant-général Marquis Hainse a récemment rendu visite aux militaires réunis en exercice hivernal à Lac-Etchemin.
À la tête de l’Armée canadienne depuis juillet 2013, le haut gradé de 54 ans n’a pas hésité à parler des dérapages possibles après un ou plusieurs déploiements en Afghanistan. À travers le pays, les soins liés aux troubles de stress posttraumatique restent un sujet controversé.
«Il y a des gens qui doivent se soigner à la suite de leur retour d’Afghanistan. Tous les leaders doivent faire leur possible pour reconnaître les signes avantcoureurs des individus à risque», a-t-il dit.
DÉCELER LES ANOMALIES
S’il croit que la plupart des soldats s’en sortent relativement bien, le général Hainse songe à ceux qui souffrent en silence.
«Nous ne sommes pas des médecins en santé mentale, mais nous savons tous détecter certaines anomalies chez les gens que nous connaissons. Ça fait partie de la vie d’avoir des hauts et des bas. Vous n’êtes pas tout seul.»
L’automne dernier, le chef d’état-major de la Défense a tenu essentiellement le même discours.
«Il est essentiel que tous les militaires soient en mesure de reconnaître les symptômes d’une maladie mentale lorsqu’ils surgissent. Les tabous liés à la santé mentale doivent cesser», a mentionné le général Tom Lawson.
UN DERNIER CONTINGENT
Le 14 mars prochain marquera la date de retour du dernier vol. La contribution canadienne sera officiellement terminée et une cérémonie de descente du drapeau devrait avoir lieu dans un mois.
Au même moment, la campagne présidentielle 2014 en Afghanistan entrera dans sa dernière ligne droite. Malgré les milliards de dollars investis et tous les décès au combat, les talibans terrorisent encore la population locale.
La période post-Afghanistan et les cas de suicides présumés rappellent que bien des blessures sont invisibles. Le lieutenant-général Hainse a aussi incité les militaires à tourner la page et à profiter du temps présent.