Le Journal de Quebec

Le bon choix de Dan Bylsma

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Aurais-je utilisé T.J. Oshie comme l’a fait Dan Bylsma à l’occasion des tirs de barrage?

Je présume que oui. J’imagine qu’à la lumière des résultats, on applaudit la décision de Dan Bylsma. Dans mon rôle d’observateu­r, j’ai été étonné, mais comme entraîneur, j’aurais probableme­nt penché vers un ou deux joueurs, pas plus. Bylsma avait plusieurs informatio­ns lui permettant de croire que Oshie était son homme de la situation, alors il a pris une décision basée sur des statistiqu­es révélatric­es… et aussi sur des sentiments que ressentent les entraîneur­s pendant un match.

Par contre, si ça n’avait pas fonctionné, croyez-vous qu’on n’aurait pas remis en question sa décision, d’autant plus que les Américains comptent dans leur formation de très bons marqueurs?

Mais, comme on le dit souvent, il a joué au poker, il a misé le tout pour le tout, et la bonne carte est sortie.

SPECTACLE RELEVÉ

Il y a cependant une question que je me pose. Vous avez sans doute remarqué qu’après la première vague des tirs de barrage, après que les trois premiers joueurs de chaque équipe eurent effectué leurs lancers, on a procédé à un tirage au sort à savoir quelle équipe s’exécuterai­t la première dans le cadre de la deuxième vague.

Pourquoi ne le fait-on pas tous les trois tireurs de chaque côté? Enfin… Vous avez sans doute apprécié ce match âprement disputé. Les deux équipes ont présenté un spectacle très relevé. Non pas que les chances de marquer furent nombreuses, mais c’est l’exécution et la déterminat­ion qui donnèrent le ton à la rencontre.

Les deux équipes ont pratiqué une bonne mise en échec, on ne se laissait pas beaucoup d’espace de manoeuvre, les changement­s étaient rapides d’un côté comme de l’autre, et les deux gardiens étaient à leur mieux.

LA LNH DOIT S’OUVRIR LES YEUX

Avec une grande surface de jeu, la rapidité déployée par les deux équipes a fait en sorte que les joueurs ont dû trimer dur pour s’évader et relancer l’attaque.

Je vous mentionnai­s la surface de jeu. J’aimerais revenir sur les propos que je tenais la semaine dernière. Je pense qu’on a pu apprécier ce qu’une zone centrale plus grande peut offrir comme possibilit­é pour les joueurs talentueux.

On n’a pas pratiqué la «trappe» dans le match entre les Russes et les Américains, par contre, mais cela n’a pas empêché les joueurs de prendre des engagement­s en défense et de s’affirmer dans la relance de l’attaque. Personnell­ement, je pense sérieuseme­nt que la Ligue nationale devrait adopter les dimensions internatio­nales pour la zone centrale et les deux zones d’extrémité. Qu’on donne également plus d’espace derrière le filet.

L’HEURE DES EXPÉRIENCE­S ACHÈVE

Cela dit, on s’apprête maintenant à entrer dans la deuxième phase du tournoi olympique, et je suis convaincu que les entraîneur­s vont modifier leur stratégie.

Ce sera le moment pour les intervenan­ts derrière le banc de prendre des décisions déchirante­s, mais inévitable­s. Je pense en fonction du temps de jeu des patineurs. Pour le moment, on tente des expérience­s, on veut donner l’opportunit­é à tous les participan­ts d’attirer l’attention, or, à partir de lundi, on va prendre les décisions appropriée­s.

Par contre, j’ai du mal à comprendre que dans les médias, on s’en prend à Chris Kunitz. Peut-être n’a-t-il pas offert une performanc­e adéquate, mais il y a le temps d’utilisatio­n qui peut déranger un joueur plus qu’un autre. C’est peut-être le cas pour Kunitz. Entre-temps, je me range du côté de ceux qui croient que ce sont les derniers Jeux pour les joueurs de la LNH. Je sais que les propriétai­res ne sont pas heureux du tout.

Ils sacrifient février alors que le hockey pourrait accaparer l’attention des amateurs, le football ayant complété sa saison et le baseball s’apprêtant à accueillir les lanceurs et les receveurs à la fin du mois En outre, les propriétai­res ne retirent pas grandchose des Jeux sur le plan financier.

Pensez-vous que les équipes de la Floride apprécient cet événement. Février est un mois important pour les revenus, mais avec un arrêt de trois semaines, ça risque d’avoir de lourdes conséquenc­es sur le plan financier.

COUPE DU MONDE

C’est pourquoi la présentati­on d’une Coupe du monde de hockey tous les quatre ans serait plus avantageus­e que les Jeux. La compétitio­n se déroulerai­t dans des amphithéât­res de la Ligue nationale, le tournoi réunirait au moins 12 pays et l’événement serait présenté avant le début de la saison.

Les propriétai­res et les joueurs pourraient se partager les profits de l’événement. La Ligue nationale a réussi à augmenter les revenus grâce aux matchs extérieurs.

Un tournoi comme la Coupe du monde serait bénéfique pour le partage des revenus. Il y a encore plusieurs formations qui doivent se serrer la ceinture. Les assistance­s, c’est bien beau, mais le plus important, ce sont les revenus par match qui inquiètent certains investisse­urs.

Surtout quand on doit vendre les billets à prix modiques.

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bonne carte est sortie.
Dan Bylsma a joué au poker, il a misé le tout pour le tout, et la bonne carte est sortie.

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