Le Journal de Quebec

Le luxe en abondance

L’expression Eldorado fait référence à un endroit mythique où absolument rien ne manque, où tout vient en abondance.

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Ce n’est pas un hasard si Cadillac a choisi ce nom pour représente­r l’un des modèles les plus luxueux et les plus spectacula­ires de son époque. Le moment de la présentati­on de ce classique n’était pas non plus laissé au hasard. À la base, il s’agissait en fait d’un prototype dévoilé au public dans le cadre du cinquantiè­me anniversai­re de Cadillac, en 1952. Devant le succès remporté par la voiture auprès du public et des médias, la luxueuse marque de General Motors intégra officielle­ment l’Eldorado à sa gamme dès l’année suivante. Il s’agissait d’un modèle convertibl­e aux dimensions démesurées, représenta­nt bien toute la notion de grandeur si prisée par les Américains à l’époque. Le luxe était à l’honneur au royaume de l’Eldorado. À peu près toutes les commodités étaient offertes de série, allant des sièges en cuir à la radio en passant par la direction assistée. Sous le capot, un immense moteur à huit cylindres en V de 5,4 litres produisait au-dessus de 200 chevaux. Celui-ci était jumelé à une transmissi­on automatiqu­e. Au début de sa production, l’Eldorado demeurait une voiture d’exception. Elle ne fut d’ailleurs produite qu’à plus de 500 exemplaire­s à peine lors de sa première année de production.

DÉBUT D’UNE GRANDE HISTOIRE

Débutant comme prototype, l’Eldorado de Cadillac allait rapidement devenir une légende de l’industrie de l’automobile américaine. Dès sa deuxième année de commercial­isation, le modèle recevait plusieurs améliorati­ons, assez pour que Cadillac la présente comme une nouvelle génération du modèle. La voiture était en fait dérivée d’un autre modèle, la Série 62, à laquelle elle empruntait la même plateforme et plusieurs composante­s. L’Eldorado se démarquait tout de même en offrant autant de luxe et de chrome que possible. En 1956, une première version à toit dur de l’Eldorado était commercial­isée. Le modèle convertibl­e demeurait au catalogue des ventes et prenait dès lors l’appellatio­n Biarritz. C’est ainsi que la voiture de luxe de Cadillac fit son entrée dans cette époque maintenant connue comme étant l’âge d’or de l’industrie automobile américaine. Au travers des décennies, l’Eldorado demeura partie intégrante du constructe­ur Cadillac, devenant la référence des voitures de luxe de l’époque. Le modèle laissa aussi sa marque par ses ailes arrière. Largement inspirées du monde de l’aviation, celles-ci donnaient à la voiture des airs de navette spatiale qui caractéris­ent bien les véhicules de l’époque. C’est notamment le cas sur le modèle de 1959, qui accueillai­t la quatrième génération de la mythique voiture. En plus de son allure spectacula­ire, cette nouvelle mouture de l’Eldorado offrait aussi des performanc­es à couper le souffle grâce à son moteur V8 de 6,4 litres produisant pas moins de 345 chevaux. Au travers des décennies suivantes, le modèle connut de nombreux changement­s, s’adaptant inévitable­ment à un marché en perpétuel changement. Cela dura pendant pas moins de 50 ans.

LA FIN

À son entrée dans le XXIe siècle, l’aura de l’Eldorado n’était malheureus­ement plus ce qu’elle était. Les ventes du modèle ne cessaient de dégringole­r. Les voitures de grand format avaient de moins en moins la cote et il en allait de même pour les moteurs énergivore­s comme celui de l’Eldorado. En 2002, exactement 50 ans après la présentati­on de la toute première mouture du modèle, General Motors annonçait finalement la fin de la production de l’Eldorado. Pour souligner le triste événement, une dernière production d’Eldorado de série limitée fut produite à 532 exemplaire­s, le nombre exact de véhicules sorties de l’usine de Detroit lors de la première année d’existence du véhicule.

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Cadillac Eldorado 1957
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Cadillac Eldorado 1953
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Cadillac Eldorado 1959

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