Le Journal de Quebec

Saga familiale sur l’île d’Anticosti

L’écrivain Michel Langlois, auteur des succès de librairie La force de vivre et Ce pays de rêve, s’est intéressé à l’histoire d’Anticosti, et plus particuliè­rement à celle des gardiens de phare pour écrire une nouvelle saga familiale riche en histoire: Le

- MARIE-FRANCE BORNAIS Michel Langlois a conquis 100 000 lecteurs avec la série La force de vivre. Il habite à Drummondvi­lle.

En 1895, environ 400 personnes habitent dans l’île d’Anticosti, une bande de terre de 220 km de long située au milieu du golfe du SaintLaure­nt. Isolées du continent la moitié de l’an, elles mènent une vie rude, meublée par les tâches saisonnièr­es.

Dans le deuxième tome de la série, Entre des mains étrangères, Michel Langlois raconte l’achat de l’île par le célèbre chocolatie­r français Henri Menier et ses effets sur la famille Cormier. Wilfrid devient l’assistant du directeur, Jeanne donne naissance à leurs premiers enfants et Laurent devient gardien du phare.

L’auteur a toujours été fasciné par les phares et s’est intéressé à l’île d’Anticosti lorsqu’il travaillai­t aux Archives nationales, à Québec. «J’étais responsabl­e des photos des archives et il y avait, dans nos fonds de photograph­ies, des photos de la villa Menier à Anticosti. J’ai trouvé ça fantastiqu­e qu’il y ait une telle villa, à l’époque, sur l’île d’Anticosti», explique-t-il en entrevue téléphoniq­ue de sa résidence de Drummondvi­lle.

Dans un phare

Il y a quelques années, après l’écriture de la saga Ce pays de

rêve, l’île d’Anticosti lui est revenue à l’esprit. «Je me suis remis dans l’histoire d’Anticosti et j’ai écrit Les gardiens de la lumière. Mes personnage­s sont fictifs, mais j’ai choisi de les mettre dans un des phares de l’île d’Anticosti parce que c’était le seul endroit qui n’appartenai­t pas à Menier quand il a acheté l’île. Ces gens-là n’étaient pas obligés de quitter.»

Être gardien de phare est un métier révolu, ou presque, la plupart des phares ayant été automatisé­s. «Les phares d’Anticosti sont disparus. Celui de la pointe ouest, dont je parle, n’existe plus.»

Ses personnage­s fictifs côtoient les personnage­s ayant réellement existé. «Ça me permet de raconter ce que les gens d’Anticosti ont vécu à cette époque.» Il s’est documenté énormément, a regardé des photos anciennes et a créé ses personnage­s.

Les quatre tomes de sa saga étaient écrits lorsqu’il a mis les pieds sur l’île pour la première fois, l’été dernier. «J’y suis allé pour vérifier si ce que j’avais écrit était correct. Je n’ai rien changé. J’ai bien aimé voir l’endroit, même si le village de l’Anse-auxFraises et le village de BaieSainte-Claire n’existent plus. J’ai été bien impression­né par le cimetière qui est envahi par la forêt, où on trouve les pierres tombales à travers les arbres.»

histoire romanesque

L’histoire d’Anticosti était romanesque en elle-même. «C’est une île où il y a eu 400 naufrages et où il y a aussi des légendes. Je réussis à les faire passer parce qu’elles sont racontées par le conteur de l’île, Zidore. En lisant le livre, les gens vont découvrir l’histoire de l’île, qui est fantastiqu­e.»

Henri Menier, en 1896, fit construire une villa qui avait l’eau chaude, le téléphone et l’électricit­é, de même qu’un quai énorme. «Il a fait construire un village entier dans l’espace d’un été. Il était extrêmemen­t riche. L’île devenait son terrain de jeu. Mais il n’est venu que six fois et n’est jamais venu en hiver. Ce qu’il a fait est extraordin­aire, mais ça a dérangé les gens et changé l’aspect de l’île, et tout le monde haïssait son gérant, Georges Martin-Zédé.»

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tome 2 — Entre des mains étrangères Éditions Hurtubise
420 pages. Michel Les gardiens Langlois Maîtres tomela
lumière Éditions —
soi 462 pages.
Michel Langlois Les gardiens de la lumière tome 2 — Entre des mains étrangères Éditions Hurtubise 420 pages. Michel Les gardiens Langlois Maîtres tomela lumière Éditions — soi 462 pages.

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