Le Journal de Quebec

La Revanche De Maltais

-

Dominique Maltais a fait oublier ses malheurs à Vancouver en décrochant une médaille d'argent, hier, à Sotchi. Bonne journée pour le Canada, qui a ajouté deux médailles et porté son total à 14, tandis que l’équipe de hockey masculine a remporté une importante victoire face à la Finlande.

SOTCHI | Cette femme est d’airain. Solide, campée sur ses pieds, le regard scrutant les yeux de celui qui lui pose une question, Dominique Maltais a gagné ce qu’elle avait rêvé pendant quatre ans.

En fait, elle avait rêvé et s’était préparée pour une médaille d’or. Mais compte tenu de l’atroce désappoint­ement des Jeux de Vancouver, l’argent la comble parfaiteme­nt.

On ne parle pas d’une petite fille. On parle d’une femme de 33 ans qui a souffert d’écoeuranti­te aiguë après s’être blessée à Vancouver juste avant la compétitio­n où on l’attendait avec l’or préparé à l’avance.

Hier, en fin de soirée, elle racontait encore une fois comment elle a fait table

MENER UNE VIE NORMALE

Ce qu’a fait Dominique Maltais, c’est entrer en religion. D’ailleurs, avec un peu de gêne, elle a parlé de sacrifices constants pour atteindre ses objectifs: «C’est pas vraiment des sacrifices puisque j’aime ce que je fais», a-t-elle corrigé.

Mais en même temps, elle a hâte de mener ce qu’elle appelle une vie normale: «Pendant quatre ans, tout ce que je faisais dans la vie était relié à cette course olympique. J’ai hâte de boire un verre de vin sans me sentir coupable. Il y a tellement de mes amis que je n’ai pas pu voir parce que le lendemain, j’avais un entraîneme­nt. Même si je continue une année en Coupe du monde, ça va être moins exigeant», a-telle reconnu.

Mais qu’on ne s’y méprenne pas. Dominique Maltais a été heureuse de mener cette vie. C’était le rêve de sa vie. Et elle a mené sa vie de rêve. Qui peut se vanter de mieux?

Et puis, cette belle grande fille de Petite-Rivière-Saint-François, dont les origines remontent à Hébertvill­e-Station, est profondéme­nt enracinée dans sa région. Ses projets contiennen­t tous une partie de Charlevoix. Soit cette boutique qu’elle rêve d’ouvrir près du Massif. Ou encore un programme de sport-études qui lui permettrai­t, ditelle, de redonner aux jeunes ce qu’elle a reçu. Redonner aux suivants est l’expression qu’elle a employée.

Mais quand on lui demande à qui elle dédierait cette médaille, elle ne peut répondre. Il y a trop de monde qui l’a aidée. Finalement, pressée de questions, elle va concéder: «Mes proches, ma famille. Ouais, mes proches.»

Il y a des médailles qu’on a gagnées. Il y a des médailles qu’on a travaillée­s…

C’était le rêve de sa vie. et elle a mené sa vie de rêve. Qui peut se vanter de mieux?

rase de ses habitudes pour se lancer à la conquête du podium à Sotchi. Nouvelle diète sans gluten et sans produits laitiers et un entraîneme­nt intensif préparé spécifique­ment pour son sport. Comment bondir plus vite au départ, comment mieux gérer le stress, comment attaquer mentalemen­t les obstacles. En fait, comment être une meilleure athlète et comment être une meilleure personne. Pas une obsession, a-t-elle précisé, mais une déterminat­ion à toute épreuve: «Le fait de pouvoir compter sur les entraîneur­s de B2Dix, la compagnie de Dominick Gauthier, et de m’entraîner à la maison la plupart du temps, a certaineme­nt joué en ma faveur», a-t-elle souligné.

DES PROJETS

 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada