Le Journal de Quebec

un proche associé des desmarais sous enquête en europe

Un homme d’affaires qui mène une longue bataille contre le proche associé européen de la famille Desmarais du Québec a convaincu la justice française de la nécessité d’ouvrir une enquête sur des allégation­s d’espionnage.

- Vous avez de l’informatio­n à ce sujet ? Veuillez communique­r avec Jean-François Cloutier en toute confidenti­alité. f438 395-8175 cjean- françois.cloutier@tva.ca

Jean-Marie Kuhn est un homme d’affaires français qui est convaincu d’avoir subi des intrusions dans ses courriels et sur son téléphone cellulaire plusieurs fois depuis un an.

Le disque dur de son ordinateur aurait également été copié.

Une plainte, dont notre Bureau d’enquête a pris connaissan­ce, a été déposée auprès des autorités françaises. En septembre, le Parquet de Paris a transmis sa plainte à la Brigade française sur les fraudes aux technologi­es de l’informatio­n ( BEF TI), une unité d’enquête spécialisé­e.

Une enquête est en cours, selon ce que rapporte le magazine financier français Challenges.

«Mes courriels ont été examinés et je recevais des informatio­ns sensibles avec un ou deux jours de retard, soutient M. Kuhn, au cours d’une entrevue. Ma ligne téléphoniq­ue a aussi connu des perturbati­ons importante­s avec des bruits et une mauvaise qualité sonore.»

AFFAIRE NÉBULEUSE

L’affaire, nébuleuse, épaissit un dossier qui a déjà fait couler beaucoup d’encre en Europe.

Au coeur de cette présumée histoire d’espionnage, selon M. Kuhn, se trouve une mystérieus­e liste de bénéficiai­res de ce qu’on appelle là-bas «l’affaire Quick».

Celle-ci met en scène une transactio­n qui aurait permis au groupe Albert Frère, vieil associé de la famille Desmarais, de faire un gain gigantesqu­e grâce à des fonds publics et au gouverneme­nt français de Nicolas Sarkozy (lui aussi un très bon ami de la famille Desmarais – lire autre texte).

«Il y a une agitation fébrile pour savoir quelles sont exactement les informatio­ns que j’ai», dit-il.

M. Kuhn n’a pas voulu nous fournir la liste, mais il a dit qu’elle contenait des preuves irréfutabl­es sur l’identité des réels bénéficiai­res de cette affaire.

Des financiers et des hommes politiques belges et français, de même que des sociétés offshore sont dans le coup, selon lui.

Il entend dévoiler cette liste devant les tribunaux, dans le cadre de recours entrepris par lui en Belgique.

PAS LA PREMIÈRE FOIS

Ce n’est pas la première fois que M. Kuhn dit soupçonner un espionnage sur son matériel. Mais, depuis septembre, la justice française prend l’affaire au sérieux.

Selon M. Kuhn, l’élection de François Hollande permet de faire débloquer une procédure qui n’allait nulle part sous Nicolas Sarkozy. «On n’a jamais nié les faits, mais on me disait simplement qu’ils n’étaient pas punis par la loi», dit-il. D’autres cas d’espionnage impliquant Quick ont aussi fait surface dans les derniers mois. Le site français Médiapart, spécialisé dans les enquêtes, rapporte en effet que Quick aurait payé un détective privé, Jean-Pierre Fourès, réputé proche de la droite française, pour recueillir illégaleme­nt de l’informatio­n sur des franchisés.

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PHOTO D'ARCHIVES, AFP Des allégation­s d’espionnage et une mystérieus­e liste de bénéficiai­res d’une transactio­n impliquant la chaîne de fast-food Quick et le gouverneme­nt français font les manchettes en Europe.
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Investisse­ur belge
ALBERT FRÈRE Investisse­ur belge

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