T'es «gay»? Pis après?

Voilà ce qui m’est passé par la tête en apprenant que la Canadienne Ellen Page, vedette du film Juno, avait fait son coming out en tant que lesbienne, 17 ans après celui de son homonyme, la comédienne et animatrice américaine Ellen Degeneres.

On peut s’étonner que les médias aient fait leurs choux gras de cette nouvelle. Mais les femmes gaies sont plus souvent discrètes sur leur orientation sexuelle que les hommes. gaies même si elles sont amoureuses de la même femme depuis 40 ans. L’une d’entre elles m’avait expliqué qu’elle n’aimait pas le mot «lesbienne».

La vérité, c’est que plusieurs ont peur pour leur carrière. À raison ? Qui sait.

Résultat ? Contrairement aux garçons, les adolescentes gaies manquent de modèles. En ce sens, j’applaudis le geste d’Ellen Page, tout en poussant un grand soupir de soulagement pour elle. J’ai peine à imaginer la souffrance d’avoir à cacher ou falsifier sa vraie nature dès qu’on met le nez dehors.

Sa carrière va-t-elle en souffrir ? J’en doute. Trois des séries les plus populaires à la télé américaine mettent en vedette des acteurs gais qui jouent des hétérosexuels, Jim Parsons ( The Big Bang Theory), Neil Patrick Harris

( How I met your mother) et Jane Lynch ( Glee), sans que personne ne hurle.

les femmes gaies sont plus souvent discrètes sur leur orientation sexuelle

Nos écrans sont remplis de femmes qui s’affichent en public avec des hommes alors qu’elles vivent avec une femme. Ou qui affirment ne pas être

DANS LE SPORT, PAR CONTRE…

Autre coming out remarqué la semaine dernière, celui du footballeur américain Michael Sam, et ce, au seuil d’une carrière professionnelle – le défenseur vedette du circuit collégial n’a pas encore été recruté par la NFL - et non pas après avoir pris sa retraite au terme d’années de gloire.

Sam pourrait devenir le premier joueur ouvertement gai de la NFL. Notez l’usage du conditionnel.

Si Hollywood n’est plus scandalisé par l’homosexualité, le très macho football américain est plus frileux. Parlant sous le couvert de l’anonymat, un dirigeant de la NFL déclaré au magazine Sports Illustrated que la valeur de Michael Sam avait chuté suite à cette annonce. D’autres ont mis en doute son recrutement, parce qu’il ne serait pas le bienvenu dans le vestiaire des joueurs.

Un joueur des Alouettes y est même allé d’un tweet désolant.

Heureusement que Dale Hansen, 66 ans, un commentateur sportif du Texas, ne s’est pas gêné pour dire en ondes ce qu’il pensait de l’hypocrisie de la NFL. «Vous pouvez battre une femme, lui arracher les cheveux, tuer des gens en conduisant ivres, faire usage de drogues illégales, violer des filles et acheter leur silence et vous serez les bienvenus dans la NFL. Mais pas un homme gai ?»

En avril dernier, l’ex-joueur de basketball des Celtics de Boston et des Wizards de Washington, Jason Collins est devenu le premier athlète professionnel américain à assumer publiquement son orientation sexuelle. Agent libre depuis juillet, il n’a toujours pas été recruté par une équipe de la NBA.

Michael Sam est courageux.