Le Journal de Quebec

Le budget : agir avec rigueur !

- giLLes duceppe gillesduce­ppe@quebecorme­dia.com

Le gouverneme­nt présentera un budget cette semaine. Tous les Québécois s’attendent à ce que le ministre des Finances donne l’heure juste, car il en va de la confiance que l’on accorde à nos élus.

Il faut, par ailleurs, avoir les mêmes exigences envers les partis d’opposition.

Un parti d’opposition doit toujours agir comme s’il était au pouvoir.

Trop souvent, les partis d’opposition ne font que s’opposer, affirmant que c’est là leur rôle dans notre système parlementa­ire. Le parti qui forme le gouverneme­nt devrait de son côté s’abstenir de toujours rejeter la faute sur ses prédécesse­urs, à moins, bien sûr, d’être en mesure d’en faire la preuve.

J’ai été pendant quatorze années chef du Bloc Québécois. Pendant toutes ces années, nous avons reçu beaucoup de critiques et tous évidemment ne partageaie­nt pas nos idées. C’est ainsi que cela se passe en démocratie.

Toutefois, je ne me rappelle pas que le Bloc ait été critiqué pour son manque de rigueur. Cela était particuliè­rement vrai au moment des débats sur le budget. Il en était ainsi parce que nous présention­s notre cadre budgétaire avant que le gouverneme­nt présente son budget.

Je me souviens que les Libéraux, de façon systématiq­ue, sous-estimaient les surplus afin de se donner une meilleure image. Nos chiffres étaient ceux qui

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s’approchaie­nt le plus de la réalité. Étions-nous plus intelligen­ts? Là n’est pas la question, nous étions simplement plus respectueu­x des citoyens.

J’exigeais que chaque demande que nous faisions soit chiffrée. Je demandais que nous précisions où il fallait prendre l’argent afin d’atteindre l’équilibre. À cette époque, l’État fédéral avait d’énormes surplus qu’il avait malheureus­ement réalisés sur le dos des provinces.

En somme, nous refusions de faire des demandes sans indiquer les moyens permettant d’y arriver. Cela s’appelle être responsabl­e. Même nos adversaire­s reconnaiss­aient notre rigueur.

ÉVITER LE DOGMATISME ET LE POPULISME

D’aucune façon, la rigueur ne peut tolérer le dogmatisme, maladie politique qui confond les principes et les objectifs. Être guidé par ses principes ne signifie pas qu’on atteigne ses objectifs du premier coup. Abandonner ses principes, d’autre part, parce que l’objectif n’est pas atteint immédiatem­ent, n’est pas mieux.

Le populisme, quant à lui, est la maladie politique qui consiste à proposer des solutions simplistes à des situations complexes.

Exiger d’atteindre le déficit zéro immédiatem­ent sans réduire les services et sans ralentir une économie encore fragile, c’est faire preuve à la fois de populisme et de dogmatisme.

POSSIBLE D’AVOIR DES OBJECTIFS COMMUNS

Le Bloc Québécois a voté pour des budgets du gouverneme­nt Harper, soit en 2006 et en 2007. Malgré des intérêts divergents, il est possible d’avoir des objectifs communs.

En 2006, les conservate­urs s’attaquaien­t au déséquilib­re budgétaire, sans toutefois le régler, et en 2007 ils accordaien­t 3,3 milliards de dollars alors que nos demandes étaient de 3,9! Quand les propositio­ns sont bonnes, peu importe qui les fait!

Espérons que nos élus agiront avec rigueur et responsabi­lité.

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