Mal à l’aise avec le burkini
Le maire Labeaume a visé dans le mille avec ses commentaires sur le port du burkini dans les piscines de Québec. Il a dit juste assez haut ce que plusieurs personnes pensent trop bas au Québec. Beaucoup trop bas.
En se posant la question sur les raisons qui poussent des femmes à porter cet «accoutrement», il pose la seule question qui compte véritablement, bien au-delà du débat sur la charte.
Combien de femmes portent ce vêtement de façon vraiment volontaire?
Je me suis posé exactement la même question la première fois que j’ai vu une femme musulmane se baigner dans une piscine de Ste-Foy avec ce genre de maillot de bain il y a quelques années.
Est-ce que 100 % des femmes habillées comme ça le font par choix? La réponse est non.
« DUCON »
Le maire est peut-être allé trop loin en racontant qu’il voulait «arracher la tête» de «Ducon» quand il a vu un homme habillé de vêtements courts avec une femme complètement voilée en vacances en Europe.
Mais sur le fond, je suis totalement en accord avec son raisonnement.
Je me suis fait à peu près la même réflexion en voyant une scène semblable, ici, à Québec l’été dernier.
Un couple attendait l’autobus à un arrêt du RTC. Le gars portait un chandail
Trop faciLe de dire que nous n’avons pas Le droiT de « Juger » Les auTres
Armani moulant et des bermudas. Il était coiffé de façon impeccable. On aurait dit qu’il s’apprêtait à sortir au Maurice Night Club ou au Dag.
Sa blonde, une maudite belle fille, était derrière lui, les cheveux cachés par un voile. Son corps était couvert avec des vêtements longs. Il faisait au moins 30 degrés. J’avais juste le goût de demander au gars: «Heille! Y va se passer quoi si ta blonde enlève tout ça?»
«Lui permettrais-tu de sortir avec une belle robe sexy?»
Évidemment, j’ai fermé ma gueule. C’est probablement la fille qui se serait retrouvée dans le trouble. Et je me suis rappelé que des hommes blancs et catholiques exerçaient eux aussi trop de contrôle sur leur blonde.
Je suis peut-être mal fait, mais je trouve ça beau, une femme légèrement vêtue en été. Ce n’est peut-être pas de mes oignons, mais je trouve ça triste quand j’en vois une qui se prive d’afficher ses attraits physiques et sexuels.
LE JUGEMENT
Même si je ne remettrai jamais en question le droit d’une personne à s’habiller selon ses goûts ou ses convictions, je suis incapable de ne pas y réfléchir.
Trop facile de dire que nous n’avons pas le droit de «juger» les autres. Trop facile de mettre fin au débat de cette façon-là. Débattre et réfléchir, oui, c’est un peu juger les autres.
Et la question du port des signes religieux mérite d’être débattue publiquement même ici à Québec. Le maire a beau avoir dit aux Francs-Tireurs cet hiver que ça ne «sentait pas assez les épices à Québec», il reste qu’il y a plus de musulmans ici qu’à Hérouxville.