La « neknomination » inquiète des experts québécois

Responsable de déjà cinq morts dans le monde, la «neknomination», ce nouveau jeu de beuverie sur le Web, inquiète des experts québécois, qui souhaitent l’abolir à tout prix.

«Je l’ai fait pour gagner une gageure, mais surtout, pour impressionner mes amis», avoue Mathieu Coulombe, âgé de 18 ans, qui a partagé hier sur son compte Facebook une vidéo de lui buvant quatre bières presque d’un trait.

Et c’est justement les aveux comme ceux de Mathieu qui inquiètent les professionnels.

«Le besoin d’être populaire fait oublier aux jeunes que de boire une bouteille de vodka entière, ça peut avoir des conséquences fatales, affirme François Lavoie, médecin à Montréal. Il ne faudrait pas qu’un Québécois meure avant que les autres comprennent que c’est complètement idiot.»

un Phénomène dangereux

Depuis quelques jours, les réseaux sociaux sont inondés de cette nouvelle pratique des plus controversées.

Ce phénomène, qui a pris naissance en Australie, a trouvé depuis de nombreux adeptes partout dans le monde.

Le principe est simple. Une personne met en ligne une vidéo dans laquelle elle boit la plus grande quantité d’alcool possible le plus rapidement qu’elle peut et le tout, dans une situation inusitée. Elle nomme ensuite trois autres personnes qui doivent, à leur tour, relever le défi dans les 24 heures suivantes.

Ce qui dérange le plus Hubert Sacy, directeur général d’Éduc’alcool, c’est justement le fait que le phénomène est exponentiel.

«À coup de deux ou trois nominations à la fois, on obtient un effet crescendo assez rapidement, explique-til. Et comme ce n’est pas un phénomène qui se déroule dans les écoles, mais bien sur les réseaux sociaux, ça devient pratiquement impossible pour nous d’intervenir et de rejoindre les jeunes à un endroit précis.»

Selon M. Sacy, Facebook manque de jugement en refusant de fermer les pages de «neknomination» malgré plusieurs demandes.